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La cloche retentit, vous entendez le speaker dire « Le parcours est ouvert à la reconnaissance », et d’un coup, tous les cavaliers qui attendaient ce moment en bord de piste se ruent en avant à la recherche des obstacles. Vous les voyez tous avancer les uns derrière les autres, des lignes se forment, d’autres petits groupes discutent entre eux, certains marchent de manière étrange en faisant de grands pas. Pour ceux qui ne pratiquent pas le concours de saut d’obstacles, ce rituel de la reconnaissance du parcours peut paraître légèrement bizarre.

En quoi consiste la reconnaissance du parcours? A quoi cela sert il? Comment faire une bonne reconnaissance? Bien reconnaitre son parcours d’obstacles est primordial pour aspirer à un sans faute en concours. Certains oublient même leur parcours avant d’entrer en piste. Nous allons voir dans cet article comment aborder la reconnaissance du parcours de manière méthodique et optimale, et comment définir un plan d’action infaillible pour tout gagner en concours!

reconnaissance du parcours

Bien planifier la reconnaissance du parcours

1. Etre à l’heure

Cela peut paraître basique, mais être à l’heure en concours est indispensable. En effet, vous avez un horaire d’épreuve à respecter et un numéro de passage à suivre. Si vous êtes en retard et que vous arrivez après votre numéro, vous allez simplement ne pas pouvoir faire votre parcours. De même, la reconnaissance du parcours s’effectue toujours avant le début de l’épreuve. Pendant une vingtaine de minutes, la piste sera ouverte aux cavaliers pour qu’ils puissent aller regarder leur parcours. Si vous arrivez après, ce sera trop tard.

Il est donc important, afin d’avoir le temps de reconnaitre correctement son parcours, de bien planifier et organiser sa journée de concours. Attention, pour certaines compétitions, la reconnaissance doit se faire en tenue de concours, c’est à dire avec les bottes et la veste de concours, donc n’oubliez pas de vous préparer avant d’y aller.

planifier son concours

2. La détente au paddock

Parfois, il vous faudra également planifier votre reconnaissance en fonction de votre détente au paddock. Si vous passez en début d’épreuve, vous devrez surement commencer à détendre votre cheval avant de reconnaitre le parcours. Vous devrez donc prendre cela en compte pour avoir suffisamment de temps pour voir correctement le parcours, sans que cela ne soit au détriment de votre détente. De même, il vous faudra aussi prévoir quelqu’un qui pourra tenir votre cheval au paddock. En général, je compte entre 10 à 20 minutes pour faire une bonne reconnaissance de parcours, cela peut varier en fonction de votre expérience et du niveau de l’épreuve.

Observer en détails

1. L’état du terrain

Observer le terrain en détails est important pour ensuite réaliser un bon parcours. Lorsque je parle du terrain, j’évoque plus particulièrement la qualité du sol, les éventuels dénivelés, les endroits glissants, les zones d’ombre. Vous pouvez déjà observer le terrain même avant que votre épreuve ne commence, par exemple si l’épreuve précédente est toujours en cours alors vous pouvez déjà remarquer si certains endroits de la piste sont glissants ou si certains chevaux sont plus à l’œil dans une zone précise car il y a des arbres ou des ombres, etc…

Dès que vous entrez en piste lors de la reconnaissance, vous pouvez analyser l’état du sol, s’il est dur ou profond, s’il est glissant parce qu’il a beaucoup plu. En particulier, si vous sautez sur un terrain en herbe, en fonction de son état, vous pourrez alors décider quels crampons utiliser. Une fois l’analyse du terrain réalisée, vous pourrez par la suite adapter votre plan de parcours. Par exemple, si le terrain est très glissants alors vous n’allez pas prendre de risques et tourner aussi court que s’il était plus sec.

terrain en herbe

2. Les éléments environnants

Lors de la reconnaissance du parcours, vous devez observer méticuleusement tous les éléments environnants. Cela vous sera d’une aide très précieuse lorsque vous serez à cheval. Sans une bonne observation, il est très fréquent que les cavaliers soient ensuite surpris de tel ou tel élément lors de leur parcours. Par exemple, un obstacle difficile qu’ils avaient négligé lors de la reconnaissance, une courbe plus serrée que prévue ou un obstacle regardant positionné juste en face d’un écran géant ou d’une tribune.

Je vous conseille donc de regarder avec attention tous les détails du parcours lors de la reconnaissance. Prenez le temps de bien observer chaque obstacle avec les sous-bassement, les décorations, ce qui se trouve sur les côtés, devant et derrière. Vous devez vous imaginer la trajectoire que vous allez prendre lorsque vous serrez sur votre cheval, car cela sera la route que lui va suivre pour découvrir le parcours. Vous pouvez vous imaginer à la place de votre cheval et vous dire : « Que vois-je? ».

3. Les options de parcours

Comme je viens de le dire, pour réaliser une bonne reconnaissance du parcours, vous devez imaginer la trajectoire que vous allez suivre lorsque vous serrez à cheval. Cependant, il existe parfois plusieurs trajectoires possibles, plusieurs options de parcours. En fonction du parcours que vous voulez réaliser, vous allez devoir décider lors de la reconnaissance quelle option suivre.

Si votre objectif est la victoire, alors vous allez clairement devoir suivre la trajectoire la plus courte. C’est à dire prendre les courbes les plus serrées possibles et les options courtes. Dans le jargon du cavalier, une option est une trajectoire plus courte (et donc plus difficile) que la trajectoire classique du parcours. En général, il s’agit de passer devant un autre obstacle ou un élément environnant, par exemple un arbre ou une voiture.

Par contre, si votre objectif n’est pas le classement mais de réaliser un tour de travail alors vous n’avez besoin de prendre les options, vous devez seulement réaliser votre parcours à votre rythme sans vous soucier du chronomètre. Si vous manquez encore d’expérience en concours, alors je vous conseille de prendre votre temps au début et de ne pas chercher un classement. Faites d’abord des parcours sans fautes facilement, et ensuite seulement vous pourrez essayer d’aller plus vite. De même si vous montez un jeune cheval ou un cheval qui manque d’expérience, alors ne cherchez pas à vouloir aller trop vite au début mais prenez le temps de le former sur des tours de travail.

parcours d'obstacles

Faire son plan de parcours

1. Echanger ses idées

Lorsque vous reconnaissez le parcours, vous allez souvent être amené à prendre des décisions. De quelle manière aborder cet obstacle ou cette ligne, quelle trajectoire suivre, ou comment prendre ce virage par exemple. Je parle ici de faire son plan de parcours. C’est un terme que j’utilise très souvent, si vous voulez en apprendre davantage je vous conseille de lire le guide d’Entre Cavalier : Travail à l’obstacle. Selon moi, il est primordial, lorsque vous entrez en piste avec votre cheval, que vous connaissiez parfaitement votre plan de parcours.

Votre plan de parcours vous allez l’établir pendant la reconnaissance. Afin d’avoir un plan optimal, je vous conseille de discuter et d’échanger du parcours avec votre entraineur, vos proches et même les autres cavaliers. Il y a toujours un bon esprit de compétition entre les cavaliers donc ne craignez pas d’avoir de faux conseils. Parfois, on peut se retrouver indécis face à une décision donc le fait d’en parler peut grandement nous aider. Par exemple, vous n’êtes pas certain de la distance dans une ligne, ou bien vous hésitez à prendre telle option. Avoir plusieurs opinions va vous aider à prendre votre décision pour faire votre plan de parcours.

2. Les distances dans les lignes

Un parcours de saut d’obstacles est parfois constitué de lignes avec une distance que nous allons pouvoir mesurer et prévoir le nombre de foulées de galop que va faire le cheval entre les deux obstacles. En général, le nombre de foulées entre deux obstacle se mesure uniquement s’ils sont suffisamment proches. Personnellement, au dessus de 8 foulées, je ne compte plus les distances. Certains le font au delà mais je trouve cela pas nécessaire. C’est donc lors de la reconnaissance du parcours que vous allez pouvoir mesurer les distances dans les lignes.

La manière dont vous allez franchir les distances dans les lignes va varier en fonction du cheval que vous montez et du type de plan de parcours que vous avez prévu. Si vous faites une épreuve préparatoire vous n’allez pas monter de la même manière les lignes que si vous faites une épreuve de vitesse en voulant gagner. Par exemple dans un barrage vous pouvez peut-être franchir la même ligne qu’au parcours initial mais en faisant une foulées en moins (si cela est possible). En fonction de l’amplitude et du galop de votre cheval vous allez également monter les lignes de manière différente. Donc vous à vous de bien prendre cela en considération lorsque vous faites votre plan de parcours.

mesurer une distance

3. Avoir un plan B ou C

En concours, il arrive parfois que les choses ne se passent pas comme prévues une fois en piste et cela peut arriver à tout le monde, cavaliers amateurs comme professionnels. C’est donc pour cela qu’il faut anticiper le fait que le plan de parcours initial ne se déroule pas comme voulu et donc avoir un plan B voir un plan C afin de terminer sont parcours sur une note positive.

Par exemple, vous débutez votre parcours avec l’objectif de gagner et malheureusement une petite faute arrive. La victoire n’étant plus envisageable, vous pouvez soit continuer dans ce même rythme soutenu et vous entrainer à aller vite en parcours, ou bien vous pouvez calmer le rythme et travailler davantage votre cheval en pensant au prochain tour, peut-être le lendemain ou la semaine prochaine.

Un autre exemple où vous pouvez être amené à changer de plan de parcours est lorsque votre cheval ne se trouve pas dans les conditions voulues en début de parcours. Il peut être très nerveux, très stressé et donc vous allez devoir monter avec plus de contrôle, en prenant plus votre temps. Ou alors, il peut être très à l’œil en début de parcours et donc vous allez devoir monter plus en avant et avec plus de jambes que prévu.


Nous avons vu ensemble que pour reconnaitre son parcours d’obstacles de la meilleure des manière, il suffit seulement d’un peu de rigueur et de méthode. Nous pouvons résumer rapidement une bonne reconnaissance :

  • Planifier et organiser la reconnaissance en amont
  • Observer en détails tous les obstacles, les éléments environnants et le tracé
  • Etablir un plan de parcours adapté en fonction de vos objectifs et de votre cheval

Parfois, emporté par les émotions, il peut arriver que les cavaliers oublient leur parcours. Mais si vous suivez mes conseils depuis quelques temps je suis certain que vous serez en mesure de reconnaitre votre parcours comme un champion!