La connaissance des plantes toxiques est essentielle pour tout propriétaire de chevaux. Les intoxications liées à l’ingestion de certaines plantes peuvent être graves, voire mortelles. Ces intoxications peuvent survenir dans les pâtures, lors de sorties en promenade ou même à l’écurie, lorsque des résidus de plantes toxiques se retrouvent dans le foin.
Les chevaux ont généralement tendance à éviter les plantes toxiques grâce à leur goût désagréable, mais ce n’est pas toujours le cas, surtout si la pâture est de mauvaise qualité et qu’ils manquent d’autres alternatives alimentaires.
Dans cet article, nous vous présenterons une liste des plantes toxiques pour le cheval que l’on trouve le plus fréquemment. Vous apprendrez aussi comment reconnaître les signes d’intoxication et comment assurer la sécurité et la santé des chevaux.
Liste des plantes toxiques pour le cheval
Il existe de nombreuses plantes toxiques pour les chevaux. Il est essentiel de connaître ces plantes et de surveiller leur présence dans les pâturages et les lieux fréquentés par les chevaux. Voici une liste des plus courantes et dangereuses.
1. Plantes hautement toxiques
En restant vigilant et en connaissant ces plantes hautement toxiques, vous pouvez protéger vos chevaux des dangers potentiels et intervenir rapidement en cas d’intoxication. La prévention et l’identification rapide des symptômes sont essentielles pour assurer la sécurité et la santé de vos équidés.
If (Taxus baccata)
L’if est un conifère ornemental aux aiguilles plates et souples, de couleur vert foncé pour les pousses matures et vert tendre pour les jeunes pousses. Il produit des graines marron bleutées entourées d’une cupule rouge. On le trouve fréquemment dans les parcs et jardins.
Toutes les parties de l’if, excepté la cupule rouge, sont extrêmement toxiques. L’ingestion de seulement 250 grammes d’aiguilles peut être fatale pour un cheval en quelques heures.
Il n’existe pas d’antidote spécifique. Une intervention rapide du vétérinaire est essentielle pour augmenter les chances de survie du cheval.
Laurier-rose (Nerium oleander)
Le laurier-rose est un arbuste à feuilles allongées et persistantes. Il produit des fleurs de couleur rose ou blanche. Cette plante est courante dans les climats méditerranéens, mais on la trouve aussi ailleurs en France.
Le laurier-rose est extrêmement toxique. L’ingestion de petites quantités peut provoquer des arrêts cardiaques rapidement après l’ingestion. Une intervention rapide est cruciale pour traiter les symptômes, car il n’existe pas de remède spécifique.
Faux acacia (Robinia pseudoacacia)
Le faux acacia est un arbre aux rameaux épineux et à la floraison blanche au printemps. Son écorce grise et crevassée est particulièrement toxique pour les chevaux.
L’écorce du faux acacia est hautement toxique et peut être mortelle même en faible quantité.
Le traitement est symptomatique. Il est crucial de retirer immédiatement l’accès du cheval à l’arbre et de contacter un vétérinaire.
Érable sycomore (Acer pseudoplatanus)
L’érable sycomore se distingue par ses grandes feuilles, ses fleurs retombantes et ses graines ailées. Il pousse couramment en campagne et en zone urbaine.
Les plantules et les graines contiennent des toxines responsables de la myopathie atypique, une maladie souvent fatale pour les chevaux.
Le traitement est symptomatique. La prévention est essentielle, notamment en évitant l’accès aux zones où poussent ces plantules et graines.
Belladone (Atropa belladonna)
La belladone est une plante sauvage avec des clochettes pourpres et des baies noires ressemblant à des myrtilles. Elle pousse dans les clairières, les lisières de forêts et les terrains calcaires.
La belladone est extrêmement toxique. Seulement 120 grammes peuvent être mortels pour un cheval. L’intervention vétérinaire rapide est nécessaire pour traiter les symptômes, car il n’existe pas d’antidote spécifique.
Adonis (Adonis vernalis)
L’adonis est une plante vivace avec des fleurs jaunes brillantes et des feuilles finement découpées. Elle pousse dans les prairies calcaires.
Elle contient des glycosides cardiaques qui peuvent provoquer des troubles cardiaques sévères. Un traitement rapide par un vétérinaire est essentiel. Le traitement est symptomatique et peut inclure des antidotes spécifiques.
Grande ciguë (Conium maculatum)
La grande ciguë est une plante bisannuelle avec des tiges tachetées de pourpre et des feuilles ressemblant à celles des carottes. Ses fleurs blanches sont regroupées en ombelles.
Toutes les parties de la plante sont toxiques, contenant des alcaloïdes comme la coniine.
Éliminer l’accès à la plante et consulter immédiatement un vétérinaire. Le traitement est symptomatique.
2. Plantes modérément toxiques
En connaissant et en surveillant les plantes toxiques suivantes, vous pouvez protéger vos chevaux des intoxications potentielles. La vigilance et la gestion adéquate des pâturages sont des mesures préventives essentielles pour garantir la sécurité et la santé de vos équidés.
Séneçon (Senecio spp.)
Le séneçon est une plante envahissante que l’on trouve fréquemment dans les prairies et les bords de route. Il se caractérise par ses fleurs jaunes et ses feuilles dentelées. On le retrouve souvent dans le foin.
Même sec, le séneçon reste toxique. Il contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques qui provoquent des troubles hépatiques sévères.
Le traitement est symptomatique. Il est crucial d’éliminer cette plante des pâturages et de vérifier la qualité du foin.
Chêne (Quercus spp.)
Le chêne est un arbre courant dont les glands et les jeunes feuilles sont toxiques pour les chevaux. Ces parties de l’arbre contiennent des tanins.
La consommation de glands et de feuilles de chêne peut provoquer des troubles digestifs et rénaux, parfois fatals. Le traitement est principalement symptomatique.
Boutons d’or (Ranunculus spp.)
Les boutons d’or sont des plantes à fleurs jaunes qui poussent en abondance dans les prairies. Elles sont toxiques lorsqu’elles sont consommées fraîches.
Les boutons d’or contiennent des proto-anémonines, irritantes pour la bouche et le système digestif. La plante perd sa toxicité une fois séchée.
Millepertuis (Hypericum perforatum)
Le millepertuis est une plante à fleurs jaunes courante, notamment dans les régions ensoleillées. Elle pousse souvent sur des sols pauvres et secs.
Cette plante provoque des troubles cutanés, surtout lorsqu’elle est consommée en grande quantité. Surveillez la présence de millepertuis et limitez l’exposition au soleil après ingestion. Le traitement est symptomatique.
Coquelicot (Papaver rhoeas)
Le coquelicot est une plante annuelle avec des fleurs rouges que l’on trouve fréquemment dans les champs et les prairies.
Le coquelicot contient des alcaloïdes isoquinoléiques, proches de l’opium, qui peuvent provoquer des troubles digestifs et comportementaux. Le traitement est symptomatique. Il est essentiel d’éviter que les chevaux consomment de grandes quantités de coquelicots, surtout lorsqu’ils sont en floraison.
Porcelle enracinée (Hypochaeris radicata)
La porcelle enracinée est une plante vivace à fleurs jaunes qui pousse dans les prairies et les bords de route. Elle a des feuilles en rosette basale et des tiges florales élancées.
Cette plante peut provoquer des troubles neurologiques chez les chevaux, notamment le Harper Australien, caractérisée par des contractions involontaires des muscles des membres postérieurs.
Datura (Datura stramonium)
Le datura, ou « herbe du diable », est une plante annuelle avec des grandes feuilles dentelées et des fleurs en forme de trompette. Ses fruits sont des capsules épineuses.
Toutes les parties du datura sont toxiques, contenant des alcaloïdes tropaniques comme l’atropine et la scopolamine. Le traitement est symptomatique et peut inclure des antidotes spécifiques comme la physostigmine.
Fougère aigle (Pteridium aquilinum)
La fougère aigle est une grande fougère à frondes triangulaires et dentelées, courante dans les sous-bois et les prairies humides.
Elle contient des thiaminases qui détruisent la vitamine B1, essentielle au métabolisme nerveux et musculaire.
Comment éviter les intoxications du cheval?
Bien que les chevaux évitent souvent les plantes toxiques, le risque augmente si la pâture est de mauvaise qualité. Prévenir les intoxications nécessite une surveillance régulière des pâturages, une bonne alimentation des chevaux et une éducation du public. Une vigilance constante et une réaction rapide en cas de suspicion d’intoxication sont essentielles pour protéger la santé et la sécurité des chevaux.
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1. Prévention des intoxications
En appliquant les mesures de prévention suivantes, vous réduirez significativement le risque d’intoxication par des plantes toxiques pour vos chevaux. La vigilance et l’entretien régulier de l’environnement des chevaux sont des éléments clés pour leur sécurité et leur santé.
Surveillance et entretien des pâtures – Pour prévenir les intoxications, inspectez régulièrement les pâtures. Éliminez les plantes toxiques dès que vous les identifiez. Maintenez une végétation dense et variée pour éviter que les chevaux ne se rabattent sur des plantes indésirables. Un entretien régulier des parcelles permet de favoriser la croissance de plantes nutritives, limitant ainsi la prolifération des plantes toxiques.
Complémentation nutritionnelle – Assurez-vous que les chevaux ont une alimentation suffisante et équilibrée. Lorsque la pâture est de mauvaise qualité, les chevaux peuvent consommer des plantes toxiques par manque d’alternatives. Offrez des compléments alimentaires adaptés pour éviter ce comportement. Une bonne nutrition prévient les carences et réduit le risque d’ingestion de végétaux dangereux.
Précautions lors des sorties et des concours – Lorsque vous sortez en promenade ou participez à des concours, soyez vigilant. Ne laissez pas votre cheval brouter n’importe où. Les chemins, les champs et les parcs peuvent contenir des plantes toxiques. Surveillez également les personnes qui peuvent offrir des végétaux inconnus à votre cheval par ignorance. Informez-les des risques pour éviter tout incident.
Importance de l’éducation du public – Sensibiliser le public est essentiel. Expliquez les dangers liés aux plantes toxiques aux passants et visiteurs. Affichez des informations claires et visibles autour des pâtures et des écuries. Plus les personnes sont informées, moins elles risquent d’exposer les chevaux à des plantes dangereuses par inadvertance.
Surveillance des arbres et arbustes – Faites attention aux arbres et arbustes situés près des clôtures ou à l’intérieur des parcelles. Certains peuvent être très toxiques pour les chevaux. Lors de l’entretien des haies ou des arbres, veillez à ce que les résidus de coupe ne soient pas accessibles aux chevaux. Ne donnez jamais de résidus de végétaux aux chevaux, même si vous pensez qu’ils sont sans danger.
Surveillance des zones de piétinement – Les zones de terre compactée par le piétinement des chevaux sont propices à la croissance de plantes indésirables. Surveillez ces zones et entretenez-les régulièrement. Encouragez la croissance de graminées et autres plantes non toxiques pour éviter que des plantes dangereuses ne s’y installent.
2. Reconnaître les signes d’intoxication
Les symptômes d’une intoxication par des plantes toxiques peuvent varier selon la plante ingérée, mais certains signes sont courants. Il est essentiel de les reconnaître rapidement pour intervenir efficacement.
Les troubles digestifs sont souvent les premiers signes d’une intoxication. Ils peuvent inclure:
- Coliques – Douleurs abdominales pouvant se manifester par des coups de pied dans le ventre, des roulades ou des grincements de dents.
- Diarrhée – Selles liquides pouvant entraîner une déshydratation rapide.
- Constipation – Difficulté à déféquer, souvent accompagnée de douleurs abdominales.
Les troubles neurologiques peuvent survenir en cas d’ingestion de plantes particulièrement toxiques. Ils peuvent se manifester par:
- Tremblements – Mouvements involontaires des muscles.
- Convulsions – Crises sévères impliquant des spasmes musculaires.
- Perte d’équilibre – Difficulté à se tenir debout, chutes fréquentes.
- Somnolence – Léthargie ou sommeil excessif.
Les intoxications peuvent également affecter le métabolisme et le comportement du cheval. Parmi les symptômes, on trouve:
- Anémie – Faiblesse générale due à une diminution des globules rouges.
- Perte d’appétit – Refus de manger, pouvant entraîner une perte de poids.
- Urines ou diarrhées sanglantes – Présence de sang dans les selles ou l’urine.
- Salivation excessive – Production anormale de salive.
- Nervosité inhabituelle – Agitation, stress sans raison apparente.
Importance d’une intervention rapide
Dès l’apparition des premiers signes d’intoxication, il est crucial de contacter un vétérinaire. Une intervention rapide peut sauver la vie du cheval. Le vétérinaire pourra administrer les traitements nécessaires pour contrer les effets des toxines.
Si possible, identifiez rapidement la plante à l’origine de l’intoxication pour aider le vétérinaire à établir un diagnostic précis. Utilisez des applications de reconnaissance des plantes pour identifier rapidement la source. Prenez des photos de la plante suspectée et apportez un échantillon au vétérinaire.
En restant vigilant et en connaissant les signes d’intoxication, vous pouvez réagir rapidement et efficacement pour protéger vos chevaux des dangers des plantes toxiques. La prévention et la détection rapide sont les clés pour assurer la sécurité et la santé de vos équidés.