La perte d’un cheval est une épreuve difficile pour tout propriétaire, et au-delà de l’aspect émotionnel, se pose la question de la gestion du corps de l’animal. L’équarrissage est l’une des méthodes les plus courantes et réglementées pour traiter les cadavres des chevaux.
Bien que cette pratique soit essentielle, elle reste souvent mal comprise, et certaines personnes peuvent ressentir une réticence à l’idée de recourir à ce processus. En effet, le mot « équarrissage » peut évoquer des images négatives, ou sembler impersonnel et froid. Cependant, il s’agit d’un service indispensable, rigoureusement encadré par la législation, qui joue un rôle crucial dans la santé publique.
Cet article a pour objectif de vous informer sur l’équarrissage des chevaux, en expliquant le processus, les obligations légales, les coûts associés ainsi que les alternatives possibles.
Qu’est-ce que l’équarrissage d’un cheval?
L’équarrissage est le processus de traitement des carcasses d’animaux morts, visant à éliminer les cadavres tout en récupérant certaines matières premières, telles que les graisses et les os, pour les transformer en produits industriels ou agricoles. Cette méthode est utilisée lorsque les animaux ne sont pas destinés à la consommation humaine, notamment pour les chevaux.
L’équarrissage joue un rôle crucial en matière de santé publique, car il permet d’éliminer les cadavres d’animaux en respectant les normes sanitaires et environnementales. Le processus est encadré par la loi pour éviter les risques de contamination et la propagation de maladies.
Dans de nombreux pays, l’équarrissage est une obligation légale, car laisser un cheval se décomposer naturellement, ou l’enterrer sans respecter certaines normes, est interdit. Les services d’équarrissage sont donc agréés par les autorités pour garantir le respect des règles sanitaires et environnementales.
1. Comment se passe l’équarrissage d’un cheval?
L’équarrissage des chevaux est un processus organisé et réglementé pour garantir l’élimination des cadavres de manière hygiénique et sécurisée. Il se déroule en plusieurs étapes, de la déclaration du décès jusqu’à la gestion finale des sous-produits.
Déclaration et collecte – Lorsqu’un cheval décède, son propriétaire doit signaler le décès aux autorités compétentes, généralement les services vétérinaires. Cette déclaration permet de suivre la traçabilité de l’animal et le propriétaire doit ensuite contacter une société agréée pour l’enlèvement du corps.
Transport du cadavre vers l’usine d’équarrissage – Le corps du cheval est transporté vers une usine d’équarrissage dans des véhicules spécialisés. Ces véhicules sont conçus pour éviter toute fuite de liquides biologiques, ce qui pourrait contaminer l’environnement. Le respect des normes de transport est primordial pour garantir l’hygiène et la sécurité.
Traitement dans l’usine d’équarrissage – À l’usine, le cheval est d’abord dépecé, et les différentes parties du corps sont séparées pour être traitées:
- Les graisses sont fondues et peuvent être utilisées pour fabriquer des produits industriels comme des savons ou des lubrifiants.
- Les os sont broyés pour produire des engrais ou des farines animales, bien que ces dernières ne soient pas autorisées dans l’alimentation animale dans l’Union européenne.
- Les matières non récupérables sont incinérées ou éliminées dans des sites de stockage spécialisés.
Élimination et gestion des déchets – Les parties non valorisables, comme certains tissus organiques, sont généralement incinérées pour éviter tout risque de propagation de maladies. Les cendres résultant de cette incinération sont ensuite traitées ou éliminées selon les normes en vigueur.
2. L’équarrissage est-il obligatoire?
En France, l’équarrissage des chevaux est obligatoire pour des raisons de santé publique et de protection de l’environnement. Lorsqu’un cheval meurt, il est interdit de laisser sa carcasse se décomposer à l’air libre ou de l’enterrer sans autorisation spécifique. Cette interdiction vise à éviter les risques de contamination, la prolifération de maladies et la pollution des sols et des eaux.
Le propriétaire doit déclarer le décès du cheval dans les 48 heures suivant la mort de l’animal. Cette déclaration se fait généralement auprès de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) via le SIRE. Cette étape est essentielle pour assurer la traçabilité des équidés et respecter les obligations légales.
Après la déclaration, le propriétaire doit contacter une société d’équarrissage agréée pour procéder à l’enlèvement et au traitement de la carcasse. Seules les entreprises agréées par les autorités sont autorisées à effectuer ce type de service. Elles doivent respecter des normes sanitaires strictes, notamment en ce qui concerne le transport, le stockage et la transformation des carcasses.
Les propriétaires sont responsables de la déclaration du décès de leur cheval et de l’organisation de l’enlèvement par une société agréée. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions.
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Combien coûte l’équarrissage d’un cheval?
En France, le coût de l’équarrissage d’un cheval varie généralement en fonction de la région, du poids de l’animal et des sociétés d’équarrissage disponibles. Les tarifs sont souvent régionalisés et peuvent aller de 150 à 300 euros pour un cheval de taille moyenne. Cependant, le prix exact peut être influencé par plusieurs facteurs, notamment le type d’équidés (cheval de selle, cheval de trait, poney), ainsi que le département où le service est demandé.
Les sociétés comme SecAnim et ATEMAX, qui assurent l’équarrissage en France, ont des tarifs ajustés selon le département. Par exemple, les prix peuvent atteindre environ 210 à 275 euros pour un cheval standard, tandis que dans certaines régions, ils peuvent être légèrement plus bas ou plus élevés selon les conditions locales. Ces tarifs incluent généralement la collecte et le traitement de la carcasse.
Il est également possible de bénéficier de tarifs réduits en passant par des associations comme ATM Equidés ANGEE, qui négocient des prix mutualisés avec les prestataires pour diminuer les coûts pour les propriétaires de chevaux.
En passant par l’ATM Equidés ANGEE, les coûts facturés aux équarrisseurs sont fixés par département et varient en fonction de trois critères:
- Le tonnage par département.
- La distance parcourue pour chaque ramassage.
- De l’entreprise d’équarrissage détentrice du marché sur le département.
Par exemple, le prix de l’équarrissage d’un cheval de sang en Normandie coûtera 180€, alors que pour un cheval situé en région Parisienne, cela coûtera 360€, et cela peut monter jusqu’à 600€ pour certains départements.
Les frais liés à l’équarrissage d’un cheval peuvent être couverts par certaines assurances équines, mais cela dépend du contrat souscrit. Les contrats d’assurance mortalité pour chevaux couvrent généralement le décès de l’animal suite à un accident, une maladie ou une euthanasie. Certains de ces contrats incluent une garantie pour les frais d’équarrissage ou de crémation, permettant de couvrir tout ou partie des coûts associés à l’enlèvement et au traitement de la carcasse.
La crémation – Une alternative à l’équarrissage
Bien que l’équarrissage soit l’option la plus courante pour gérer les cadavres de chevaux, il existe une autre méthode qui peut être choisie en fonction des préférences du propriétaire, des circonstances, ou des réglementations locales: la crémation.
La crémation est une alternative de plus en plus populaire, notamment pour des raisons sentimentales. Elle permet aux propriétaires de rendre hommage à leur cheval en récupérant les cendres, ce qui peut offrir une forme de réconfort. Cependant, la crémation reste une solution plus coûteuse (1.000 à 2.000 euros) que l’équarrissage et nécessite l’accès à des installations spécialisées.
Lors d’une crémation individuelle, le cheval est incinéré seul, et les cendres peuvent être restituées au propriétaire dans une urne. Cette option permet aux propriétaires de conserver les cendres ou de les disperser dans un lieu significatif. Les crématoriums proposent souvent des services complémentaires, comme des cérémonies d’adieu ou des urnes personnalisées.
Dans le cas d’une crémation collective, le cheval est incinéré avec d’autres animaux, et les cendres ne sont pas restituées. Cette option est moins coûteuse que la crémation individuelle, mais elle ne permet pas de récupérer les restes de l’animal.
Considérations émotionnelles et éthiques
Pour beaucoup, les chevaux ne sont pas seulement des animaux de ferme ou de sport – ce sont des compagnons de vie, des partenaires d’entraînement et des membres de la famille. Lorsqu’un cheval meurt, le propriétaire traverse un processus de deuil qui peut être similaire à la perte d’un être cher.
Le choix de la méthode d’élimination doit tenir compte des préférences personnelles du propriétaire, de son budget et de ses convictions éthiques. La crémation permet de conserver un souvenir tangible, tandis que l’équarrissage est souvent perçu comme une solution plus pratique et économique.
