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Le pré est essentiel au bien-être des chevaux, offrant non seulement de l’espace pour l’exercice mais aussi pour les comportements naturels qui favorisent la santé physique et mentale. Dans cet environnement, les chevaux peuvent brouter librement, interagir socialement et explorer de manière curieuse, ce qui réduit le stress et enrichit leur quotidien.

Lorsque le printemps pointe le bout de son nez, de nombreux propriétaires sont impatients de mettre leur cheval au pré. Cependant, il faut être conscient de certains problèmes potentiels et prendre des précautions lors de la transition des chevaux vers les pâturages de printemps.

Dans cet article, nous explorerons comment préparer efficacement un pré, gérer le pâturage, assurer une transition optimale et fournir une alimentation adaptée pour la santé et le bien-être global du cheval.

Pourquoi mettre son cheval au pré?

Mettre un cheval au pré est bien plus qu’une simple question d’espace. Cela apporte de nombreux bénéfices qui touchent à tous les aspects de sa santé et de son bien-être. Voici pourquoi il est crucial de permettre à un cheval d’accéder régulièrement à un pré:

  • Bien-être naturel et comportemental – Les chevaux sont des animaux grégaires qui s’épanouissent dans un milieu naturel. Le pré leur permet de socialiser avec d’autres chevaux, ce qui est essentiel pour leur équilibre comportemental et émotionnel. Ces interactions aident à prévenir les troubles comportementaux souvent causés par l’isolement et le confinement.
  • Santé physique – Au pré, les chevaux bénéficient d’un exercice physique naturel et constant. Se déplacer librement aide à maintenir leur système musculo-squelettique en bonne santé, prévient l’obésité et réduit le risque de nombreuses maladies, notamment celles liées à la sédentarité comme la fourbure.
  • Réduction du stress – L’accès à un espace ouvert et verdoyant a un effet calmant et réduit le stress chez les chevaux. L’environnement naturel du pré permet aux chevaux de se détendre et de se comporter de manière plus conforme à leur nature, loin des contraintes des écuries fermées.
  • Amélioration de la digestion – Le fait de pouvoir brouter de l’herbe fraîche à volonté est excellent pour le système digestif des chevaux. La consommation régulière d’herbe fraîche aide à maintenir une bonne flore intestinale et prévient les troubles digestifs comme les coliques.
  • Enrichissement sensoriel – Le pré offre une multitude de stimulations sensorielles qui sont absentes dans un environnement plus contrôlé comme une écurie. Les sons, les odeurs et les visuels de la nature jouent un rôle crucial dans le développement sensoriel et cognitif des chevaux.

En résumé, le pré est un élément indispensable pour la santé et le bonheur d’un cheval. En offrant cet espace, vous favorisez un environnement plus conforme aux besoins fondamentaux et naturels de votre cheval, ce qui renforce son bien-être général.

chevaux au pré

Comment mettre son cheval au pré?

Mettre un cheval au pré nécessite une préparation minutieuse pour s’assurer que l’expérience est bénéfique et sécuritaire à la fois pour le cheval et pour l’environnement. Voici quelques étapes clés pour y parvenir.

1. Quand mettre un cheval au pré?

Le moment idéal pour mettre un cheval au pré dépend de plusieurs facteurs, y compris les conditions climatiques locales, la santé du cheval et la disponibilité des installations.

Dans de nombreuses régions, le printemps et l’été sont les meilleures saisons pour mettre les chevaux au pré, car les températures sont agréables et l’herbe est abondante. Cependant, il est possible de laisser les chevaux au pré toute l’année si les conditions le permettent et si un abri adéquat est disponible.

Certains chevaux peuvent avoir des besoins de santé particuliers qui limitent leur capacité à passer du temps au pré. Par exemple, les chevaux avec des problèmes de locomotion (comme la fourbure) peuvent nécessiter une gestion soignée de leur temps au pré.

Attention! Les chevaux qui ne sont pas habitués à être au pré doivent être introduits progressivement pour éviter le stress, les blessures et les problèmes de digestion suite à une consommation excessive d’herbe.

2. Préparation et gestion du pré

Pour garantir que votre cheval bénéficie d’un environnement de vie optimal, la préparation du pré est une étape fondamentale. Cela implique une planification minutieuse de l’emplacement, une installation sécuritaire de la clôture, et un aménagement efficace du terrain.

Choisir un bon emplacement pour le pré de votre cheval est crucial. Les facteurs suivants doivent être pris en compte:

  • Optez pour un terrain avec un bon drainage naturel pour éviter les zones boueuses qui peuvent conduire à des problèmes de sabots et de peau. Les sols sableux ou légèrement inclinés sont idéaux.
  • Assurez-vous que le pré soit facilement accessible pour vous permettre de fournir des soins quotidiens sans difficulté. La proximité facilite également la surveillance régulière du cheval et du terrain.

La clôture est essentielle pour la sécurité de votre cheval. Elle doit être robuste, sûre, et appropriée pour les chevaux:

  • Les options les plus sûres incluent le bois traité, le PVC, et les fils électriques conçus pour les pâturages équins. Évitez les clôtures en barbelé ou en fil de fer nu, qui peuvent causer de graves blessures.
  • La clôture doit être suffisamment haute pour décourager le cheval de sauter par-dessus (au moins 1,5 mètre) et assez solide pour résister aux impacts. Assurez-vous que toutes les portes et fermetures sont également sécurisées et faciles à manipuler.
  • Inspectez régulièrement la clôture pour toute dégradation ou danger potentiel, comme des clous sortants ou des planches brisées, et effectuez les réparations nécessaires sans délai.

Un bon aménagement assure un environnement confortable et stimulant pour le cheval. Dans le cas d’une utilisation en continue (jour et nuit), tout pré doit être équipé d’un abri pour protéger le cheval des intempéries. Cet abri peut être simple, comme une structure à trois murs offrant une protection contre le vent, la pluie et le soleil, et doit être bien ventilé.

En outre, l’accès à l’eau propre est vital. Installez des abreuvoirs qui peuvent être facilement nettoyés et maintenus pour éviter la stagnation et la contamination de l’eau. En hiver, assurez-vous que l’eau ne gèle pas.

Le pâturage rotatif

Une gestion efficace du pâturage est essentielle pour maintenir la santé du terrain et du cheval.

Le pâturage rotatif est une méthode de gestion du terrain qui consiste à diviser le pré en plusieurs sections et à permettre au cheval de paître dans chacune d’elles à tour de rôle. Cette technique offre plusieurs avantages:

  • Chaque section a le temps de récupérer et de repousser après avoir été broutée, ce qui empêche la terre de devenir stérile.
  • La rotation aide à réduire la charge parasitaire en interrompant le cycle de vie des parasites.
  • L’usage alterné des sections aide à prévenir l’érosion du sol causée par le piétinement et le surpâturage.

3. L’importance d’une mise au pré progressive

Les changements alimentaires soudains chez le cheval, qu’il s’agisse de l’introduction de céréales, d’un changement de foin ou d’une mise au pré, peuvent entraîner des coliques et des fourbures s’ils sont effectués brusquement, alors qu’une transition progressive permet à l’appareil digestif de s’adapter.

Les microbes qui peuplent le tube digestif du cheval varient en fonction de ce qu’il mange. Lorsque le régime alimentaire change, la population microbienne doit également changer. Un changement soudain d’alimentation, comme mettre un cheval au pré brusquement, ne laisse pas à la population microbienne le temps de s’adapter et peut provoquer des coliques ou d’autres problèmes de santé. C’est pourquoi il est recommandé de changer lentement d’alimentation sur une période de plusieurs semaines. Il en va de même pour la mise au pré d’un cheval au printemps.

En outre, l’herbe des pâturages du début du printemps a également tendance à être très riche en glucides non structurels, ce qui peut être un problème pour certains chevaux. Ces glucides constituent une source d’énergie importante pour les chevaux, mais ils peuvent déclencher une fourbure chez certains chevaux souffrant de certains problèmes de santé (tels que la fourbure, le dérèglement de l’insuline, le syndrome métabolique équin et le syndrome de Cushing).

Si vous avez un cheval souffrant de ces problèmes de santé, vous devriez consulter votre vétérinaire pour savoir si votre cheval devrait être autorisé à brouter librement ou si l’accès au pré devrait être limité.

mettre un cheval au pré

4. La transition vers le cheval au pré

Si un cheval a passé l’hiver en boxe ou dans un abri, vous devrez le mettre très progressivement au pré. En outre, il est préférable d’attendre que les pâturages aient suffisamment poussé avant de les utiliser, afin que l’herbe ait le temps de se remettre de l’hiver et de faire pousser de nouveaux tissus foliaires.

Une fois que les pâturages sont prêts, commencez par de courtes périodes de pâturage les premiers jours (15 à 30 minutes par jour). Augmentez lentement les périodes de pâturage de 15 à 30 minutes supplémentaires par jour jusqu’à avoir son cheval au pré pendant 3 à 4 heures par jour. Continuez à augmenter progressivement le temps passé au pré pendant encore une semaine ou deux avant de passer à la période de sortie quotidienne souhaitée. Si possible, planifiez vos périodes de sortie après avoir donné du foin afin que le cheval ait moins faim lorsqu’on lui propose de l’herbe.

Les muselières sont une autre solution pour réduire l’ingestion d’herbe si le temps de sortie ne peut pas être modifié progressivement. La muselière permet au cheval de boire de l’eau et de prendre de petites bouchées d’herbe, ce qui l’empêche de consommer de grandes quantités de fourrage. La muselière peut réduire la consommation de pâturage de 30 à 80%, et de nombreux facteurs influencent son efficacité.

Bien que le printemps soit le moment le plus évident pour mettre un cheval au pré, vous pouvez également envisager ces pratiques à chaque fois que la gestion des sorties du cheval concerné change. Par exemple, si vous accueillez un nouveau cheval, ou si un cheval a dû passer plusieurs jours ou semaines en boxe pour des raisons de santé.

Pour le cheval au pré toute l’année

Un cheval au pré toute l’année, même l’hiver, sans être confiné dans un abri ou un paddock, fera la transition vers l’herbe de printemps en la broutant dès qu’elle commencera à pousser. Au début, il y aura très peu d’herbe et le cheval ne pourra pas en manger beaucoup. Au fur et à mesure que l’herbe pousse, leur appareil digestif s’adapte à cette nouvelle source d’alimentation. Continuez à leur donner du foin jusqu’au printemps pour faciliter la transition.

Bien que cette situation soit moins souhaitable du point de vue de la biologie végétale et de la santé des pâturages, la plupart des chevaux se portent bien sans avoir à modifier leurs habitudes pendant que les pâturages reverdissent au printemps.

5. Comment occuper son cheval au pré?

Le bien-être mental du cheval est tout aussi important que sa santé physique.

Les chevaux sont des créatures sociales par nature. Assurez-vous qu’ils ont l’occasion de socialiser avec d’autres chevaux, ce qui est vital pour leur bien-être émotionnel. Si cela n’est pas possible, envisagez d’autres compagnons tels que des poneys, des ânes, ou même des animaux de ferme non équins (comme des chèvres ou des moutons).

Offrez une variété de stimuli dans le pré, comme des jouets résistants, des blocs de sel et différents types de surfaces et de couvertures végétales pour explorer. Ces activités aident à réduire l’ennui et le stress.

Même si un cheval est au pré, il peut avoir besoin de plus d’exercice que ce que son environnement lui permet de faire seul. Vous pouvez planifier des séances d’exercice régulières, telles que le travail en main, l’équitation, ou la longe.

En fournissant à votre cheval une variété d’activités et en répondant à ses besoins sociaux et environnementaux, vous contribuerez grandement à son bien-être général et à sa santé. Un cheval stimulé et actif est généralement un cheval heureux et en bonne santé.

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cheval au pré

Alimentation du cheval en pâturage

L’alimentation et la nutrition sont cruciales pour la santé et le bien-être de votre cheval, surtout lorsque celui-ci passe beaucoup de temps au pré. Comprendre et gérer efficacement l’alimentation de votre cheval au pré peut faire une grande différence dans sa santé globale.

Évaluation des besoins nutritionnels

Il est essentiel de connaître les besoins nutritionnels de votre cheval, qui varient en fonction de son âge, de son poids, de son niveau d’activité et de son état de santé.

Dans les pâturages de la meilleure qualité, les chevaux devraient pouvoir obtenir tous les nutriments dont ils ont besoin. Malheureusement, très peu de propriétaires, sans que ce soit leur faute, disposent de pâturages de telle qualité. Le surpâturage, la sécheresse, le gel, une mauvaise gestion et un sol pauvre sont autant de facteurs qui affectent la qualité de l’herbe et la capacité du cheval à en tirer une alimentation adéquate.

Même avec de bons soins, une saison de croissance parfaite et un excellent sol, la plupart des chevaux auront besoin d’une supplémentation en minéraux, en fourrage ou en concentrés pendant au moins une partie de l’année. Le début du printemps, l’hiver et l’automne peuvent ralentir la croissance de l’herbe et la rendre moins optimale pour votre cheval. Préparez-vous à compléter son alimentation avec du foin, des minéraux et des aliments secs si besoin.

Suppléments alimentaires

Selon la qualité de l’herbe des prés et de l’état de santé de votre cheval, des suppléments peuvent être nécessaires pour combler les carences nutritionnelles:

  • Foin – En périodes de pénurie d’herbe ou lorsque l’herbe est de faible qualité, complétez l’alimentation de votre cheval avec du foin de haute qualité pour assurer un apport suffisant en fibres.
  • Concentrés – Pour les chevaux ayant des besoins énergétiques élevés, comme ceux qui sont très actifs, en croissance, ou en gestation, des concentrés peuvent être ajoutés pour fournir des calories supplémentaires et des nutriments essentiels.
  • Vitamines et minéraux – En cas de carences détectées dans l’herbe, fournissez des compléments spécifiques en vitamines et minéraux pour maintenir la santé optimale de votre cheval.

Certains chevaux ont des besoins diététiques particuliers ou des conditions qui nécessitent une attention spécifique:

  • Chevaux en surpoids ou avec des risques de fourbure – Limitez l’accès à l’herbe riche et sucrée et préférez des pâturages avec une herbe plus fibreuse et moins nutritive.
  • Chevaux âgés – Les chevaux plus âgés peuvent avoir des problèmes dentaires qui rendent difficile la mastication de l’herbe. Offrez du foin haché ou des aliments mouillés si nécessaire.

En intégrant ces pratiques dans la gestion quotidienne de votre cheval au pré, vous pouvez assurer que son régime alimentaire soutient sa santé et maximise son potentiel. Une bonne nutrition est la clé pour maintenir un cheval heureux, en forme et prêt à performer à son meilleur.

Conclusion

Pour ceux qui ont gardé leurs chevaux hors des pâturages pendant l’hiver, il est très tentant de les mettre au pré dès que l’herbe commence à reverdir. Cependant, des problèmes de santé peuvent survenir si la transition est trop soudaine. En tenant compte de tous les aspects couverts dans cet article, vous pouvez non seulement assurer la santé physique et mentale de votre cheval, mais également contribuer à son bonheur général.

Tout d’abord, une planification minutieuse de l’emplacement, des installations sécuritaires et d’un aménagement adéquat est la première étape cruciale. La mise en place d’une rotation efficace du pâturage et une bonne gestion de la terre aident à maintenir un environnement sain et stimulant.

Nous avons également abordé l’importance d’une transition progressive lors de la mise au pré d’un cheval. Cela permet à son organisme digestif de s’habituer en douceur à ce changement de nutrition et permet d’éviter au mieux les problèmes de santé, comme les coliques ou la fourbure, qui peuvent être très graves pour le cheval.

Gardez à l’esprit que chaque cheval est unique, et ce qui fonctionne pour un peut ne pas être idéal pour un autre. Il est important de continuer à apprendre et à vous adapter aux besoins changeants de votre cheval à mesure qu’il vieillit ou que ses conditions de vie évoluent.

N’hésitez pas à consulter des experts pour des conseils personnalisés adaptés à votre situation particulière. Que ce soit pour des recommandations nutritionnelles, des plans de gestion de pâturage, ou des stratégies de prévention des maladies, l’expertise professionnelle est inestimable.