cheval louvet

La robe louvet, aussi appelée isabelle fumé, est une variation fascinante et relativement rare de la couleur du pelage chez le cheval. Associée à des nuances subtiles de poils noirs et fauves, elle crée un effet visuel unique, souvent comparé au pelage d’un loup, d’où son nom. Cette robe attire l’attention des passionnés de chevaux en raison de son esthétique, mais aussi de sa complexité génétique.

Cet article propose une présentation complète de la robe louvet, de ses caractéristiques à son origine génétique, en passant par sa distribution dans les différentes races.

Le cheval louvet

La robe louvet est une variation subtile et assez rare de la robe isabelle chez le cheval, qui est elle-même une dilution de la robe baie. Elle se caractérise par un mélange de poils de différentes couleurs qui lui donne un aspect voilé, légèrement grisonnant. À première vue, on peut la confondre avec une robe bai, mais en y regardant de plus près, la robe se distingue par des nuances particulières. Son nom vient du fait que la couleur générale du cheval rappelle le pelage d’un loup, d’où l’appellation « louvet ».

Un cheval louvet présente généralement:

  • La couleur de base est proche de celle d’un cheval isabelle, allant du doré au jaune sable. Toutefois, ce qui fait la spécificité du louvet, c’est l’ajout de poils noirs dispersés dans le pelage. Cela crée un effet de « fumée » ou de voile sur la couleur de base, donnant au pelage un aspect moins uniforme, comme s’il avait été légèrement « poudré ».
  • Comme pour la robe baie ou isabelle, le cheval louvet a la crinière et la queue noires. Les bas des membres, la bouche, et parfois les oreilles, sont également noirs. Ces zones plus foncées contrastent avec la couleur plus claire du corps et renforcent l’apparence élégante et typée de la robe.
  • La présence de poils sombres dans le pelage donne un aspect grisonnant, voire sableux, à certains endroits du corps. Cet effet est surtout visible sur les flancs, le dos ou les épaules, et donne au cheval une apparence plus naturelle et « sauvage » que les autres robes plus uniformes.

Il existe des variations de nuances au sein de la robe, ce qui la rend encore plus fascinante. Certains chevaux présentent un louvet plus clair, où les tons beiges ou sableux dominent, avec seulement quelques touches de poils noirs. D’autres chevaux, en revanche, ont un louvet plus sombre, presque brun foncé ou marron, avec des zones noires beaucoup plus marquées.

La robe louvet est également appelée « isabelle fumé », c’est d’ailleurs le terme utilisé pour désigner cette robe de cheval dans la nouvelle classification des Haras Nationaux.

cheval louvet

Origine et fréquence de la robe louvet

La robe louvet est le produit d’une interaction complexe entre le gène Agouti (responsable de la robe baie), le gène crème (responsable de la dilution de la couleur baie) et des modificateurs génétiques comme le gène sooty. Ces modificateurs ajoutent des poils sombres ou gris dans le pelage fauve ou brun du cheval, créant un effet voilé ou grisonnant. Bien que cette robe soit relativement rare, elle est transmise de génération en génération lorsque les parents possèdent les gènes nécessaires.

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1. L’origine génétique de la robe

La robe louvet est issue de la combinaison de plusieurs facteurs génétiques. Sa base est la robe baie, qui est déterminée par le gène Agouti. Ce gène contrôle la distribution de la couleur noire sur certaines parties du corps, produisant un cheval à corps brun ou fauve, avec des crinières et des extrémités noires.

La robe isabelle résulte de la dilution de la couleur baie, causée par la présence d’une seule copie du gène crème. Ce gène agit en atténuant la couleur de base, ce qui donne au corps une teinte dorée, tout en maintenant la pigmentation sombre des crins et des extrémités.

Cependant, ce qui donne à la robe louvet son aspect unique, c’est l’intervention de modificateurs génétiques, comme le gène « sooty » (ou fumé), qui répartit des poils noir sur la robe claire, créant cet effet grisonnant ou « fumé ». Il est possible que d’autres gènes de dilution interviennent également, modifiant la saturation des couleurs pour donner à la robe une apparence moins vive, plus voilée.

Le gène crème est un gène dominant incomplet, ce qui signifie qu’un cheval n’a besoin que d’une seule copie de ce gène provenant de l’un de ses parents pour avoir la robe isabelle. Si les deux parents sont porteurs du gène crème, il y a une forte probabilité que leur descendance présente cette robe diluée. Puis, la robe doit être combinée au gène sooty afin de produire la variation de l’isabelle fumé – ou louvet – ce qui explique pourquoi cette robe est relativement rare.

2. Fréquence du louvet dans les différentes races

La robe louvet est relativement rare dans la population équine mondiale, en grande partie parce qu’elle est le résultat de combinaisons génétiques spécifiques qui ne se rencontrent pas fréquemment. La robe apparaît surtout dans certaines races de chevaux où la robe baie et ses variations sont présentes, car elle découle directement de la base génétique de cette robe. Toutefois, sa fréquence varie beaucoup d’une race à l’autre, certaines en présentant davantage que d’autres.

Voici les principales races où l’on peut observer cette robe:

  • Quarter Horse – Le Quarter Horse, race américaine très polyvalente, présente beaucoup de chevaux isabelles et occasionnellement la robe louvet.
  • Akhal-Teke – Connu pour son pelage métallique, le cheval Akhal-Teke peut présenter des robes diluées proches du louvet, bien que la robe dorée (isabelle) soit plus fréquente.
  • Selle Français – Bien que la robe soit rare dans cette race, elle peut apparaître chez des chevaux baies porteurs des gènes responsables du louvet. Le Selle Français, très utilisé pour les sports équestres, présente une grande variété de robes.
  • Andalou et Lusitanien – Ces deux races ibériques, proches génétiquement, sont connues pour leur diversité de robes, y compris le gris et le bai. Le louvet, bien que rare, y est parfois observé.
  • Mustang – Chez les Mustangs, qui affichent une grande diversité génétique, on peut parfois rencontrer des chevaux louvets. Cette robe peut apparaître sporadiquement dans les troupeaux en raison de leur large patrimoine génétique.
  • Cheval Henson – Issu de croisements entre des Fjords et des chevaux de selle, le Henson présente parfois la robe louvet, en particulier parmi les variations de robe baie.
  • Connemara – Le poney Connemara peut présenter la robe isabelle et parfois le louvet grâce à l’introduction du gène crème dans certaines lignées.

La robe louvet est donc présente dans plusieurs races de chevaux, mais elle reste relativement rare. Elle apparaît principalement dans des races où la robe isabelle est commune, car le louvet est une variation génétique de cette robe de base. Dans chacune de ces races, elle apporte une touche d’originalité et est parfois recherchée pour son esthétisme distinct, mais elle demeure plus rare que les robes plus classiques.