Les coliques sont un problème gastro-intestinal courant chez les chevaux, qui peut non seulement entraîner des douleurs abdominales, mais aussi mettre en danger la vie de l’animal.
Mais qu’est-ce que les coliques chez les chevaux et comment les prévenir? Dans cet article, vous apprendrez tout sur cette affection, depuis ses causes et ses symptômes jusqu’à son diagnostic, son traitement et sa prévention.
Comprendre les coliques chez le cheval
Les coliques chez le cheval ne sont pas une maladie distincte, mais plutôt un terme général désignant les maladies gastro-intestinales qui entraînent un inconfort ou des douleurs semblables à des crampes dans la cavité abdominale.
En règle générale, ce sont les problèmes gastro-intestinaux qui provoquent les coliques chez les chevaux. Toutefois, des problèmes liés à la vessie, aux reins ou aux organes reproducteurs peuvent également entraîner des coliques.
La colique est une condition sérieuse chez les chevaux et nécessite une attention immédiate. Il est toujours recommandé de consulter un vétérinaire si l’on suspecte que son cheval souffre de colique.
1. Pourquoi l’estomac du cheval est-il si sensible ?
En tant qu’animal de pâturage, le cheval est habitué à manger lentement en permanence. Si leur environnement ne le leur permet pas, ils mangent souvent trop vite ou en trop grande quantité. Par conséquent, l’estomac relativement petit du cheval se remplit rapidement. En raison de leur anatomie, les chevaux ne peuvent pas vomir. Ils ne peuvent que déplacer les aliments ingérés vers l’intestin.
En revanche, l’intestin d’un cheval, long de 30 mètres, est très mobile, ce qui peut facilement entraîner des torsions ou des déplacements.
En outre, l’intestin du cheval est généralement très sensible. Les maladies, le stress, le manque d’exercice, les changements climatiques ou l’alimentation peuvent immédiatement affecter le tractus gastro-intestinal du cheval, et donc provoquer des coliques.
2. Comment reconnaître les coliques chez le cheval?
Reconnaître une colique chez un cheval est crucial, car cela peut être une urgence vétérinaire. Les chevaux ne peuvent pas vomir, donc toute perturbation gastro-intestinale peut devenir rapidement sérieuse. Les vétérinaires et professionnels du cheval font souvent la différence entre les symptômes des coliques légères et ceux des coliques graves.
Les symptômes d’une colique légère chez le cheval
Les signes d’une colique légère peuvent être les suivants:
- Comportement agité, le cheval peut paraître inquiet, regarder son flanc, tenter de se mordre le ventre.
- Flehmen, ou retroussement de la lèvre supérieure
- Gratter et piétiner fréquemment
- Regarder fréquemment son ventre
- Diminution de la prise de nourriture
- Manque de crottins ou changement dans les selles
- Se coucher et se relever fréquemment
Les symptômes d’une colique sévère chez le cheval
En plus des signes précédant, les signes suivants indiquent une colique sévère:
- Transpiration excessive
- Troubles circulatoires
- Respiration rapide et superficielle
- Pouls rapide
- Apathie
- Gonflement de l’abdomen
- Crampes abdominales et inconfort visible lors de la palpation
- Roulement fréquent et intense
- Refus de nourriture et d’eau
- Peu ou pas de bruits intestinaux
Il est important de noter que tous les chevaux ne montreront pas tous ces signes et que la sévérité des symptômes peut varier. De plus, les chevaux réagissent différemment à la douleur. Certains chevaux sont sensibles et expriment bien leur douleur. D’autres sont moins sensibles. Par conséquent, l’intensité d’un symptôme ne reflète pas nécessairement la gravité de la colique.
Si vous suspectez une colique, il est crucial de contacter immédiatement un vétérinaire. En attendant l’arrivée du vétérinaire, il est généralement conseillé de garder le cheval debout et de l’empêcher de se rouler pour éviter des complications comme une torsion intestinale.
Premiers soins et traitement d’une colique
Si vous remarquez des symptômes de coliques chez votre cheval, contactez immédiatement votre vétérinaire. En attendant qu’il arrive, vous pouvez appliquer les mesures de premiers secours suivantes:
- Restez calme, même si c’est difficile.
- Ne laissez pas votre cheval manger ou boire.
- Faites marcher votre cheval pour stimuler la circulation et l’activité intestinale.
- Essayez de ne pas laisser votre cheval se coucher ou se rouler. S’il le fait, encouragez-le à se relever.
- Surveillez l’urine et les selles de votre cheval.
- Si votre cheval transpire beaucoup, utilisez une couverture de séchage pour éviter qu’il ne se refroidisse.
- Veillez à ce qu’un véhicule soit disponible au cas où vous devriez transporter le cheval vers une clinique.
- Mesurez les signes vitaux.
1. Comment mesurer les signes vitaux de mon cheval?
Les signes vitaux comprennent la mesure du pouls, de la respiration et de la température. Idéalement, vous devriez connaître les valeurs normales de votre cheval. En cas de doute, vous pouvez vous référer à ces valeurs moyennes pour des chevaux adultes en bonne santé:
- 28 à 40 battements par minute
- 8 à 16 respirations par minute
- 37 à 38,3°C de température corporelle
Pour mesurer le pouls de votre cheval, vérifiez sous sa mâchoire. D’autres options sont le dessous du croupion de la queue ou le paturon. Utilisez l’index et le majeur, car le pouce a son propre pouls, ce qui pourrait fausser la lecture. Mesurez le pouls pendant 15 secondes et multipliez par quatre pour obtenir la fréquence pendant une minute.
Pour mesurer la fréquence respiratoire de votre cheval, observez ses flancs. Comptez une inspiration et une expiration comme une seule respiration. Mesurez pendant 30 secondes et doublez ce chiffre pour obtenir la fréquence pour une minute.
Vous pouvez mesurer la température corporelle de votre cheval à l’aide d’un thermomètre, en l’insérant dans le rectum du cheval et en le maintenant pendant toute la durée de la mesure.
2. Comment traite-t-on les coliques chez le cheval?
Le traitement de la colique chez le cheval dépend de la cause sous-jacente et de la sévérité de la condition. Il est essentiel d’obtenir l’évaluation et l’intervention d’un vétérinaire dès que possible.
Un vétérinaire effectuera un examen physique complet, y compris l’écoute des bruits intestinaux, la vérification du pouls et de la température, et peut-être une palpation rectale ou des examens de sang.
Le traitement peut ensuite comprendre:
- Médicaments pour la douleur – Des analgésiques tels que la flunixin meglumine peuvent être administrés pour soulager la douleur et l’inflammation.
- Hydratation – Si le cheval est déshydraté, des fluides peuvent être administrés par voie intraveineuse. Cela aide à traiter l’impaction et soutient la fonction rénale.
- Lubrification et laxatifs – Pour une colique d’impaction, des lubrifiants comme l’huile minérale peuvent être administrés par un tube nasogastrique pour aider à ramollir l’impaction.
- Chirurgie – Dans les cas graves, comme une torsion intestinale ou une autre obstruction grave, et si les médicaments n’apportent aucune amélioration, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
Le coût de la chirurgie des coliques pour un cheval et des soins postopératoires peut être extrêmement onéreux (plusieurs milliers d’euros). Pour se prémunir contre les coûts élevés de l’opération, il peut être utile de souscrire une assurance.
Après le traitement initial, une surveillance étroite est essentielle pour s’assurer que le cheval se rétablit correctement et pour prévenir les récidives.
La prévention joue également un rôle clé dans la gestion de la colique. Cela comprend une alimentation équilibrée, un accès régulier à l’eau fraîche, un programme de vermifugation approprié, et l’exercice régulier. Il est important de discuter avec un vétérinaire des meilleures pratiques pour prévenir la colique chez votre cheval.
Une fois que votre cheval s’est remis des coliques, vous pouvez recommencer à monter à cheval après deux ou trois jours. Augmentez progressivement votre entraînement.
A lire aussi – Rhinopneumonie et herpès viroses
3. Comment prévenir les coliques chez le cheval?
Prévenir les coliques chez les chevaux implique une gestion attentive de leur environnement, de leur alimentation et de leur routine de soins. Voici des stratégies clés pour minimiser les risques de colique:
Gestion de l’alimentation et de l’eau:
- Fournir une alimentation riche en fibres, principalement composée de fourrage de bonne qualité.
- S’assurer que le cheval a toujours accès à de l’eau propre et fraîche.
- Effectuer des changements alimentaires progressivement sur plusieurs jours ou semaines.
- Surveiller le cheval lors de l’introduction dans un nouveau pâturage, surtout au printemps lorsque l’herbe est très riche.
- Limiter l’apport en grains et concentrés et diviser la ration quotidienne en plusieurs petits repas.
- Assurer une alimentation régulière sans jeûnes prolongés.
Exercice régulier: Maintenir une routine d’exercice régulière adaptée à la condition du cheval et éviter de longues périodes d’inactivité.
Surveillance de la santé dentaire: Des soins dentaires réguliers sont essentiels pour assurer une mastication correcte des aliments.
Contrôle des parasites: Mettre en place un programme de vermifugation efficace après consultation d’un vétérinaire. Effectuer régulièrement des analyses de crottin pour surveiller la charge parasitaire.
Minimiser le stress: Les chevaux sont sensibles et peuvent facilement devenir stressés, ce qui affecte leur digestion. Essayez donc de maintenir une routine quotidienne stable et de limiter les situations stressantes telles que les changements fréquents de compagnons ou d’environnement.
Surveillance attentive: Observer régulièrement le comportement et l’état de santé du cheval pour détecter tout signe précoce de maladie. S’assurer que le cheval défèque normalement et surveiller l’appétit.
En suivant ces recommandations, vous pouvez réduire considérablement le risque de coliques chez votre cheval. Il est important de se rappeler que chaque cheval est unique et que ses besoins spécifiques peuvent varier. Consultez régulièrement un vétérinaire pour des conseils adaptés à votre cheval particulier.
Quelles sont les causes des coliques chez les chevaux?
Les coliques chez le cheval se présentent sous plusieurs formes, chacune ayant ses propres causes et caractéristiques. Il est important de noter que les symptômes des différents types de coliques peuvent se chevaucher, et seul un vétérinaire peut poser un diagnostic précis après un examen approfondi.
Voici les principaux types de coliques chez le cheval.
1. Colique d’impaction
Ce type se produit lorsqu’un bouchon de matière alimentaire solide se forme, souvent dans le gros intestin, bloquant le passage des autres contenus. Cela peut être dû à une alimentation pauvre en fibres, une déshydratation, ou une diminution de l’activité physique.
Les causes les plus courantes de coliques d’impaction, liées aux soins et à l’alimentation des chevaux, sont les suivantes:
- Foin insuffisant
- Trop de paille
- Pas assez d’eau
- Suralimentation ou consommation rapide de nourriture
- Manque de mouvement
- Nourriture mal mastiquée en raison de problèmes dentaires
- Infestation sévère de vers
On peut distinguer deux types de coliques d’impaction. Une colique du gros intestin peut parfois durer plusieurs jours. Son évolution est plutôt bénigne et les chances de guérison sont assez bonnes. Dans le cas d’une colique de l’intestin grêle, due à des rétrécissements de l’intestin grêle, une intervention chirurgicale est souvent inévitable. Cependant, les chances de guérison sont également très bonnes.
2. Colique spasmodique
Elle est caractérisée par des spasmes douloureux des muscles intestinaux. Les causes peuvent inclure le stress, les parasites, ou une alimentation inappropriée.
Si elles ne sont pas traitées, les coliques spasmodiques peuvent entraîner une torsion intestinale.
3. Colique gazeuse
C’est l’une des formes les plus courantes de colique chez le cheval. Elle est causée par l’accumulation excessive de gaz dans l’estomac ou les intestins, souvent due à une fermentation anormale dans le cæcum. Elle peut être douloureuse mais est généralement moins grave que d’autres types.
Ce type de colique est souvent causé par la fermentation et le ballonnement d’aliments tels que l’herbe fauchée, les aliments avariés, le trèfle, les betteraves, le pain ou le maïs.
Si la colique gazeuse n’est pas traitée, comme la colique spasmodique, elle peut entraîner une torsion intestinale.
4. Torsion intestinale
Cela se produit lorsqu’une partie de l’intestin se tord sur elle-même, bloquant le flux sanguin et le passage des aliments. C’est une urgence vétérinaire grave qui nécessite souvent une intervention chirurgicale.
La cause la plus fréquente de torsion intestinale est la fermentation dans l’intestin, qui entraîne une accumulation de gaz. Les déclencheurs peuvent être des aliments de mauvaise qualité ou une transition alimentaire rapide. En raison des gaz, une partie de l’intestin se soulève tandis qu’une autre descend à cause de la surcharge. Si votre cheval est actif et se roule, l’intestin peut se tordre.
5. Blocage intestinal
Une torsion intestinale présente un risque d’obstruction intestinale complète, c’est-à-dire que plus rien ne peut passer. En même temps, l’irrigation sanguine est interrompue dans la zone touchée et l’intestin risque de mourir. L’impaction, les gaz et les coliques spasmodiques peuvent également entraîner une occlusion intestinale.
Dans certains cas, de gros morceaux d’aliments mal mâchés peuvent rétrécir ou bloquer complètement un intestin. Ce type de colique est particulièrement dangereux et nécessite généralement une intervention chirurgicale.
Conclusion
La colique est un terme générique désignant diverses maladies du tractus gastro-intestinal du cheval. Elles peuvent être déclenchées par différents facteurs.
Chez les chevaux, les coliques peuvent rapidement mettre leur vie en danger. Il est essentiel de reconnaître rapidement les symptômes et de faire en sorte que le vétérinaire mette rapidement en place un traitement approprié.