Le Concours Complet d’Équitation (CCE) est une discipline exigeante qui combine trois épreuves: le dressage, le saut d’obstacles et le cross. Parmi ces trois épreuves, le cross est sans doute la plus spectaculaire et la plus exigeante, tant physiquement que mentalement.
Le cross se distingue par son environnement naturel et ses obstacles fixes, souvent massifs, qui doivent être franchis à une vitesse soutenue. Cette épreuve exige du couple cheval-cavalier une véritable complicité, une grande adaptabilité et une capacité à gérer le stress dans des conditions souvent imprévisibles.
Dans cet article, nous allons explorer en détail tout ce que vous devez savoir sur le cross, de son déroulement aux divers profils d’obstacles, en passant par l’équipement essentiel pour réussir.
Qu’est-ce que le cross en CCE?
L’épreuve du cross en Concours Complet d’Équitation (CCE) est l’une des trois composantes de cette discipline, aux côtés du dressage et du saut d’obstacles. C’est souvent considérée comme l’épreuve la plus spectaculaire et la plus exigeante, tant physiquement que mentalement, pour le couple cheval-cavalier.
1. Le Concours Complet d’Équitation
Le Concours Complet d’Équitation (CCE) est une discipline équestre qui teste la polyvalence et les compétences du couple cheval-cavalier à travers trois épreuves distinctes: le dressage, le saut d’obstacles, et le cross. Chaque épreuve se concentre sur des aspects spécifiques du dressage, de la technique de saut et de l’endurance, offrant ainsi un défi complet pour les cavaliers et leurs montures. Le CCE est souvent qualifié de « triathlon équestre » en raison de la diversité des compétences qu’il exige.
- Dressage – Le couple cheval/cavalier effectue une reprise sur un carré de dressage en suivant un programme prédéterminé de figures et de transitions. L’objectif est d’exécuter des mouvements précis et harmonieux tout en maintenant une posture fluide et gracieuse.
- Cross – Le parcours se déroule sur un terrain varié et comprend des obstacles massifs tels que des troncs, des fossés, des gués et des butes. Le cheval doit les franchir sans faute et dans un temps imparti.
- Saut d’obstacles – Le couple doit franchir un parcours d’obstacles sur une piste en sable ou en herbe. Les obstacles incluent des verticaux, des oxers et des combinaisons que le cheval doit sauter sans faire tomber les barres ni dépasser le temps imparti.
Le CCE est accessible à différents niveaux, des épreuves amateurs aux compétitions internationales, y compris les Jeux Olympiques. Les niveaux sont déterminés par la hauteur des obstacles, la difficulté des parcours et la technicité des épreuves. Le CCE est l’une des disciplines les plus complètes et les plus exigeantes du sport équestre. Il requiert une grande polyvalence à la fois du cheval et du cavalier.
Le concours complet d’équitation
Auteur : Patrick Galloux
Editeur : Belin
Le cheval de concours complet : éducation et entraînement
Auteur : Arnaud Boiteau
Editeur : Belin
2. Présentation du cross
L’épreuve du cross est conçue pour tester l’endurance, la vitesse, la puissance et la franchise du cheval, ainsi que la capacité du cavalier à gérer son cheval sur un terrain varié, souvent difficile. Contrairement aux autres épreuves, le cross se déroule en extérieur, sur des terrains naturels, avec des obstacles massifs et fixes tels que des troncs d’arbres, des fossés, des gués et des buttes.
L’objectif est de franchir un parcours de plusieurs kilomètres dans un temps imparti, appelé « temps optimal », tout en maintenant le contrôle et la vitesse du cheval. Les pénalités sont infligées pour des refus d’obstacles, des chutes ou des dépassements de temps, ce qui peut compromettre le classement final du couple cheval-cavalier.
L’épreuve met donc à l’épreuve non seulement la capacité physique du cheval, mais aussi son mental. Le cheval doit être à la fois suffisamment courageux pour s’élancer face à des obstacles impressionnants et assez intelligent pour ajuster son effort à chaque saut. Le cavalier, quant à lui, doit anticiper les réactions de son cheval, gérer le rythme et s’assurer que l’animal reste calme et concentré.
En outre, le cross demande une endurance exceptionnelle, car le parcours s’étend souvent sur plusieurs kilomètres, avec des dénivelés variés et des changements de terrain, comme des pentes, des terrains meubles, ou encore des passages à gué. Il faut donc savoir adapter sa stratégie selon les conditions du jour, comme un sol humide ou un terrain glissant.
Bien que la vitesse soit un élément clé du cross, le cavalier doit trouver un équilibre parfait entre vitesse et contrôle. Aller trop vite pourrait mener à des fautes techniques, comme un refus d’obstacles ou une chute. D’un autre côté, prendre trop de temps ralentit la progression sur le parcours et peut entraîner des pénalités pour dépassement de temps. Le cross demande donc au cavalier de savoir gérer la vitesse du cheval en fonction du terrain et des obstacles à franchir.
3. Qualités requises d’un cheval de cross
Le cross est une épreuve unique qui met à l’épreuve les capacités physiques et mentales du cheval. Pour réussir dans cette épreuve exigeante, un cheval de cross doit posséder un ensemble de qualités spécifiques qui vont bien au-delà de la simple aptitude au saut.
- Endurance physique – Le cheval doit être capable de galoper à une vitesse soutenue tout au long du parcours sans s’épuiser. Il est essentiel qu’il conserve suffisamment d’énergie pour aborder les derniers obstacles du parcours, qui peuvent être particulièrement techniques.
- Capacité à récupérer rapidement – Après chaque saut, le cheval doit pouvoir se remettre en avant rapidement, sans perdre de temps ni d’énergie inutilement. Cela nécessite une bonne condition physique et un entraînement régulier pour améliorer l’endurance cardiovasculaire.
- Amplitude – Le cheval doit également avoir une belle amplitude dans ses foulées, notamment lors des longues lignes droites ou des sauts larges. L’amplitude permet au cheval de couvrir le terrain rapidement sans se fatiguer et de franchir les obstacles avec une bonne trajectoire.
- Courage et franchise – Un cheval de cross doit être franc, c’est-à-dire qu’il doit avancer vers l’obstacle sans hésitation. Il doit être capable de gérer les situations où les obstacles sont impressionnants visuellement ou techniquement difficiles. Il doit être confiant et résolu, capable de suivre les indications de son cavalier sans hésiter.
- Agilité et maniabilité – L’agilité permet au cheval de rester réactif et précis tout au long du parcours, même face à des obstacles techniques ou dans des conditions de terrain difficiles. Un cheval maniable saura mieux gérer les obstacles combinés ou les sauts en dévers.
- Intelligence – Un cheval intelligent saura également s’adapter aux terrains variés qu’il rencontre, comme les surfaces glissantes, les descentes abruptes, ou les obstacles en dévers. Cette qualité permet au cheval de rester sûr de lui et d’éviter les erreurs qui pourraient entraîner des refus ou des chutes.
Le parcours de cross
Un parcours de cross est un véritable test de polyvalence pour le couple cheval-cavalier. La variété des obstacles, la nature du terrain et les exigences en termes de vitesse et de contrôle font de cette épreuve une expérience riche et dynamique, où l’endurance, la technique et la complicité entre le cavalier et son cheval sont essentielles.
1. Les caractéristiques d’un parcours de cross
Un parcours de cross est unique et adapté à chaque compétition. Il peut se dérouler sur plusieurs kilomètres, dans des environnements naturels comme des prairies, des forêts ou des collines. La distance à parcourir peut varier selon les niveaux de compétition, allant de quelques kilomètres pour les amateurs à plus de 6.000 mètres pour les épreuves internationales.
Le parcours de cross est parsemé d’obstacles massifs et fixes, généralement naturels ou inspirés des éléments de la nature, comme nous le verrons dans la section suivante. L’une des principales caractéristiques des obstacles en cross est qu’ils sont fixes: ils ne tombent pas si le cheval les touche (même si des éléments de sécurité vont faire tomber l’obstacle en cas de mauvais franchissement), contrairement aux barres d’un parcours de saut d’obstacles. Cela rend le franchissement plus risqué, car une mauvaise évaluation ou un manque de puissance peuvent entraîner un saut difficile ou une chute.
Chaque parcours de cross est soumis à un temps imparti, appelé « temps optimal ». Le but du cavalier est de terminer l’épreuve aussi proche que possible du temps optimal, sans le dépasser. Ce temps est calculé en fonction de la longueur du parcours et de la vitesse moyenne attendue, qui varie en fonction du niveau de la compétition.
Avant de s’élancer sur le cross, le cavalier doit impérativement effectuer une reconnaissance du parcours. Cette étape est essentielle pour bien comprendre la nature des obstacles, planifier les trajectoires et anticiper les éventuelles difficultés. La reconnaissance permet au cavalier de visualiser le parcours et de se préparer mentalement, ce qui est crucial pour aborder l’épreuve en toute confiance.
2. Les différents types d’obstacles en cross
L’épreuve de cross se distingue par la diversité et la complexité de ses obstacles. Contrairement aux obstacles légers et mobiles du saut d’obstacles, ceux du cross sont fixes et souvent imposants, imitant des éléments naturels. Ils sont conçus pour tester la capacité du cheval et du cavalier à franchir des défis variés, dans des conditions extérieures qui incluent des terrains accidentés, des pentes et parfois de l’eau.
Les obstacles naturels simples
Les obstacles naturels simples sont des éléments inspirés de la nature que le cheval doit franchir en sautant. Ils peuvent être isolés ou intégrés à des combinaisons plus complexes.
- Les troncs d’arbres – Les troncs sont parmi les obstacles les plus fréquents. Ils représentent des arbres abattus que le cheval doit sauter. Selon leur taille et leur disposition, ils peuvent être plus ou moins imposants.
- Les haies – Ce sont des obstacles végétaux formés de buissons ou de branches tressées. Les haies sont souvent larges et demandent un saut en pleine volée, où le cheval doit avoir suffisamment d’impulsion pour franchir l’obstacle proprement.
- Les murs – Ces obstacles sont constitués de pierres, de bois ou d’autres matériaux naturels.
- Les fossés – Il s’agit de tranchées ou de creux que le cheval doit franchir d’un saut ample.
Les obstacles de volée
Les obstacles de volée sont des obstacles larges et simples que le cheval doit franchir en pleine extension, souvent à pleine vitesse.
- Les tables – Ce sont de larges obstacles plats, représentant des surfaces massives, que le cheval doit franchir d’un saut ample.
- Les oxers – Il s’agit de deux éléments parallèles avec une certaine largeur entre eux, que le cheval doit franchir en une seule foulée.
Les obstacles de terre
Les obstacles de terre sont ceux qui utilisent les particularités du relief, tels que des montées ou des descentes, pour ajouter de la difficulté au parcours. Ils testent l’équilibre et l’agilité du cheval, car il doit ajuster sa foulée en fonction du dénivelé.
- Les contrebas – Un contrebas consiste à sauter vers le bas, souvent d’une plate-forme ou d’une butte. Le cheval doit s’adapter rapidement à l’absence de terrain devant lui et ajuster son saut pour éviter de tomber trop brusquement.
- Les contre-hauts – À l’inverse du contrebas, le contre-haut demande au cheval de sauter vers une élévation, comme une butte ou une plate-forme.
- Les buttes – Ces obstacles combinent souvent des montées et des descentes dans un même élément. Le cheval doit monter une colline ou une butte, puis redescendre, parfois avec un saut en haut ou en bas de la pente.
Les obstacles d’eau
Les obstacles d’eau sont souvent parmi les plus impressionnants pour les chevaux et les cavaliers. L’eau peut désorienter certains chevaux, et les sauts en combinaison avec de l’eau demandent une confiance particulière entre le cavalier et sa monture.
- Les gués – Le gué est un passage dans de l’eau peu profonde, que le cheval doit traverser. Le sol étant souvent mou ou glissant, il est important de maintenir le cheval calme et confiant pour qu’il franchisse l’eau sans hésitation. Parfois, un saut est placé avant ou après le gué, ce qui complique l’approche.
- Les sauts dans l’eau – Ce type d’obstacle demande au cheval de sauter directement dans un plan d’eau, depuis la terre ferme. Cela peut être déstabilisant, car le cheval doit ajuster sa perception du sol lors de l’atterrissage.
Les obstacles combinés
Les combinaisons sont des groupes de plusieurs obstacles placés à quelques foulées d’intervalle. Elles demandent une gestion fine des transitions et des ajustements rapides.
- Les coffins – Il s’agit d’une combinaison complexe qui inclut un saut, un fossé, et un autre obstacle, souvent en descente. Le cavalier doit gérer la vitesse et le contrôle pour franchir chaque partie du coffin de manière fluide.
- Les combinaisons – Ce sont des séries d’obstacles rapprochés, souvent un mélange d’obstacles naturels ou directionnels. Le cavalier doit gérer le nombre de foulées entre chaque obstacle pour maintenir un bon rythme et franchir l’ensemble de manière efficace.
Les combinaisons nécessitent une excellente coordination entre le cavalier et son cheval, car il est important de maintenir une vitesse contrôlée et une trajectoire précise entre chaque saut.
Les obstacles directionnels
Les obstacles directionnels testent la précision et la capacité du cheval à maintenir une trajectoire précise, même face à des obstacles plus étroits ou angulaires.
- Les obliques – Ce sont des obstacles placés en diagonale par rapport à la ligne de parcours. Ils demandent au cavalier de guider son cheval avec précision pour aborder l’obstacle de manière correcte et éviter une dérobade.
- Les pointes – Les pointes sont des obstacles en forme de V inversé ou de coin, qui sont plus larges d’un côté que de l’autre.
A lire aussi – Comment choisir son assurance cheval?
Equipement du cheval et du cavalier pour le cross
L’équipement joue un rôle crucial dans la performance et la sécurité du couple, car il doit non seulement assurer confort et protection, mais aussi permettre de répondre aux besoins spécifiques de cette discipline en extérieur. Chaque élément de l’équipement est choisi pour protéger des chocs, prévenir les blessures et garantir une bonne communication entre le cavalier et son cheval, malgré la rapidité et les obstacles imposants.
L’équipement du cavalier
Le cavalier de cross doit être équipé de manière à assurer sa propre sécurité, tout en restant à l’aise et capable de contrôler son cheval dans des conditions parfois difficiles. Voici les éléments essentiels:
- Casque – Un casque homologué est obligatoire. Il doit être bien ajusté pour protéger efficacement en cas de chute.
- Gilet de protection – Un gilet de cross rigide certifié est indispensable pour protéger la colonne vertébrale et les côtes en cas de chute.
- Bottes d’équitation – Les bottes sont indispensables pour protéger les jambes du cavalier et assurer une bonne adhérence sur les étriers.
- Vêtements – Le cavalier porte souvent une chemise à manches longues et un pantalon d’équitation renforcé pour prévenir les irritations et les blessures.
- Gants – Ils permettent une meilleure adhérence sur les rênes et protègent contre les frottements.
L’équipement du cheval
Le cheval, qui doit franchir des obstacles massifs sur des terrains variés, a besoin d’un équipement qui protège ses membres tout en lui assurant une liberté de mouvement pour performer. Voici les éléments essentiels pour le cheval:
- Selle de cross ou d’obstacle – Légère et confortable, elle permet au cheval d’être à l’aise tout en offrant un bon maintien au cavalier.
- Guêtres et protections – Essentiels pour protéger les membres et les sabots du cheval contre les chocs, comme des guêtres fermées et des cloches.
- Bridon et mors – Le choix du bridon et du mors dépend des besoins spécifiques du couple cheval-cavalier. En cross, il est souvent nécessaire d’utiliser un mors offrant plus de contrôle, car le parcours demande de la vitesse et des ajustements rapides.
- Sangle bavette – La sangle maintient la selle en place. En cross, elle est souvent équipée d’une bavette, une protection supplémentaire pour le ventre du cheval.
- Crampons – Les crampons se fixent aux fers du cheval et sont généralement recommandés sur les terrains en herbe pour éviter les risques de glissade.