dermatophilose cheval
  • Dernière modification de la publication :23 octobre 2025
  • Post category:Soins & Entretien
  • Temps de lecture :6 mins read

La dermatophilose, plus connue sous le nom de gale de boue, est une infection cutanée fréquente chez le cheval, notamment en automne et en hiver ou lorsqu’un cheval reste sur des terrains boueux longtemps. Dans les cas bénins, elle peut débuter par une peau sèche et squameuse avant que n’apparaissent les lésions croûteuses. Une observation quotidienne des membres et des zones sensibles permet de détecter l’infection dès ses débuts et d’éviter son aggravation.

Les premiers signaux à ne pas ignorer 

Avant que des croûtes épaisses n’apparaissent, plusieurs signes permettent de suspecter une gale de boue naissante:

➡️ Rougeurs localisées / irritations – Les premiers symptômes apparaissent souvent sous forme de zones rouges, chaudes et sensibles, notamment au niveau des membres inférieurs comme les paturons et les fanons. Ces rougeurs montrent une inflammation locale, réaction initiale de la peau face à la pénétration bactérienne.

➡️ Perte de poils et formations de croûtes – La dermatophilose entraîne une perte de poils localisée, souvent décrite comme une « perte en pinceau », où les poils restent accrochés aux croûtes qui se détachent en amas. Ces croûtes fines, adhérentes et parfois suintantes, se forment principalement sur les zones humides du corps, comme les membres, la croupe, le garrot et la ligne du dos. En tombant, elles peuvent révéler une peau rougeâtre et à vif.

➡️ Gonflement local – Un léger œdème peut apparaître au niveau des membres touchés, conséquence directe de l’inflammation. La peau devient alors tendue, chaude au toucher et parfois douloureuse dans les cas plus évolués.

➡️ Douleur ou gêne locale – Le cheval peut réagir lorsqu’on touche les zones atteintes, retrait du membre, contraction de la peau ou irritabilité. En cas d’infection plus profonde, les lésions deviennent suintantes et douloureuses, pouvant même entraîner une boiterie.

Pour connaître plus en détail les symptômes de la gale de boue chez le cheval, découvrez l’article complet.

Les zones les plus touchées

Les lésions de la gale de boue apparaissent le plus souvent dans des zones du corps exposées à l’humidité, au contact prolongé avec le sol, à la transpiration ou au matériel comme la couverture ou le tapis de selle. Connaître ces zones à risque permet d’observer plus efficacement et d’intervenir avant que l’infection ne s’étende.

👉 Les membres inférieurs – Les membres inférieurs sont les premières zones touchées. Les paturons, fanons et canons sont particulièrement exposés en raison de leur proximité avec le sol humide. Lorsque le paturon est atteint, une enflure ou un engorgement localisé peut survenir en raison de l’inflammation.

👉 Dos, croupe et flancs – Dans des conditions très humides, la dermatophilose peut s’étendre à la ligne du dos, la croupe et les flancs, surtout si le cheval porte une couverture mouillée ou transpire sous celle-ci.

Les lésions dorsales peuvent être provoquées par une humidification prolongée du poil, notamment après la pluie ou lorsque le matériel reste humide sur la peau. Dans les cas dorsaux, les croûtes peuvent se propager sur de larges surfaces, entraînant des zones dépilées, fissurées ou sensibles.

A lire aussi – Comment prendre soin du paturon du cheval?

Membre d’un cheval atteint de gale de boue (dermatophilose)

Les signes avancés et complications

Quand la maladie progresse sans qu’elle soit arrêtée, les lésions cutanées s’aggravent et peuvent entraîner des conséquences sérieuses si l’on tarde à réagir.

Épaississement, croûtes dures et suintement

La peau affectée peut s’épaissir et se rigidifier si la gale de boue persiste sur une longue période. Les croûtes deviennent plus dures, adhérentes, parfois fissurées. Un suintement peut apparaître sous les croûtes, notamment si l’infection gagne en intensité. Lorsqu’elle persiste, l’amplitude des lésions sur le dos ou près des membres peut être importante, avec des croûtes s’étendant sur de larges zones.

Douleur, gêne au mouvement, boiterie

Quand les lésions progressent et la douleur locale s’amplifie, le cheval peut montrer une réticence à poser le membre infecté, réduire son amplitude de mouvement, ou éviter certaines allures.

Dans des cas où les membres sont fortement atteints, une boiterie modérée peut apparaître, un signe que l’infection touche non seulement la peau mais affecte aussi la mobilité. Plus la zone est proche d’articulations ou de tissus sensibles, plus la gêne est prononcée.

Risque de surinfection et complications locales

Si elle n’est pas traitée, la gale de boue peut évoluer vers des infections beaucoup plus graves comme la lymphangite. Dans cette phase, les dommages peuvent devenir durables, les cicatrices fréquentes, et certaines lésions difficiles à inverser.

Dans ces conditions, une surinfection peut se développer et évoluer vers des affections plus graves. C’est pourquoi intervenir avant ce stade est essentiel.

➡️ La cellulite – La cellulite est une infection bactérienne qui se développe dans les couches profondes de la peau (derme) et le tissu sous-cutané. Elle se manifeste par un gonflement douloureux, une chaleur marquée, une tension cutanée et souvent d’une boiterie liée à la douleur. Elle touche fréquemment les membres, provoquant une enflure et une sensibilité extrême. Dans certains cas, l’enflure s’accompagne d’un écoulement ou de ruptures de peau.

La cellulite peut survenir secondairement à une lésion cutanée (ex : croûte ouverte non cicatrisée),  même sans blessure visible, une peau fragilisée ou irritée favorisant l’entrée des bactéries, provoquant l’infection.

➡️ La lymphangite – La lymphangite est une inflammation des vaisseaux lymphatiques. Elle est causée par une infection bactérienne ou fongique, généralement à la suite d’une plaie à la jambe. Elle intervient quand l’infection s’étend à ce système, empêchant l’écoulement normal de la lymphe. Le liquide s’accumule dans le membre, provoquant un gonflement intense. Les symptômes sont une enflure rapide, une peau chaude et douloureuse, des craquelures, des croûtes jaunâtres, et un refus de soutenir le membre. 

Lorsque les vaisseaux lymphatiques sont endommagés, leur capacité à évacuer le fluide s’en trouve réduite à long terme. Les épisodes peuvent devenir récurrents, et l’enflure résiduelle peut persister.

A lire aussi – Comment soigner et protéger le glome du cheval?

Pourquoi un diagnostic précoce change tout

Un diagnostic effectué dès les premiers signes de gale de boue peut faire toute la différence entre une guérison rapide et sans séquelle et le risque de complications sévères pouvant évoluer vers des affections chroniques difficiles à maîtriser.

👉 Prévenir les complications – En intervenant tôt, on empêche la maladie de se propager dans les couches profondes de la peau ou de gagner les tissus voisins. Cela réduit le risque de surinfections, de cellulite ou de lymphangite, et diminue la nécessité de traitements agressifs (antibiotiques puissants, soins intensifs).

👉 Favoriser une guérison rapide et préserver la peau – Un traitement précoce limite les dégâts: les croûtes restent superficielles, la peau a une meilleure chance de retrouver son aspect normal, et le cheval retrouve plus vite son confort et sa mobilité.

👉 Réduire les risques de récidive – Plus l’infection est traitée avant qu’elle ne s’étende, plus on diminue la quantité de bactéries et de spores résiduelles. Cela réduit les risques que la maladie apparaisse dans les mêmes zones.

Quand faut-il consulter un vétérinaire?

Si les lésions persistent malgré les soins, s’étendent, deviennent douloureuses ou s’accompagnent d’enflure importante ou de boiterie, il est impératif de faire appel à un vétérinaire. Ce dernier pourra confirmer le diagnostic et prescrire un traitement adapté.