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La dermite estivale est l’une des maladies cutanées allergiques les plus courantes chez les chevaux et n’a rien d’attrayant.

Aussi appelée dermatite estivale récidivante équine (DERE) ou encore d’allergie estivale, il s’agit d’une seule et même affection. Des moucherons, à savoir les culicoïdes, sont souvent responsables de cette maladie et peuvent déclencher une réaction allergique lorsqu’ils piquent un cheval.

Ce n’est pas la simple piqûre de la peau qui provoque la réaction, mais la salive de l’insecte. De la même manière que certaines personnes développent une éruption cutanée après avoir été exposées à certains allergènes, certains chevaux deviennent anormalement sensibles à la salive des moucherons, et d’autres non.

Découvrons ici plus en détails ce qu’est la dermite estivale et comment déterminer si un cheval est atteint de cette maladie. Nous aborderons également quelles sont les mesures à prendre pour la gérer et la traiter au mieux.

Qu’est-ce que la dermite estivale chez le cheval?

La dermite estivale est une affection cutanée qui touche principalement les chevaux. Elle est également connue sous le nom de dermite (ou dermatite) estivale récidivante équine (DERE) ou encore d’allergie estivale. Cette condition est généralement causée par une réaction allergique aux piqûres de certains insectes, en particulier les moucherons du genre Culicoides.

Les symptômes de la dermite estivale chez les chevaux incluent des démangeaisons intenses, des pertes de poils, une peau épaissie, et parfois des lésions cutanées. Ces symptômes se manifestent souvent sur des zones spécifiques du corps du cheval, comme la crinière, la queue, et parfois le ventre ou le dos. Elle peut être très frustrante pour les propriétaires de chevaux et entraîner une grande gêne pour le cheval.

Tous les chevaux ne développent pas de réaction allergique après avoir été piqués par des mouches ou des moucherons, mais les chevaux atteints de la dermite estivale sont hypersensibles à la salive des insectes piqueurs. Ils peuvent se frotter ou se gratter intensément pour soulager les démangeaisons, ce qui entraîne des lésions cutanées.

Décrite pour la première fois en 1840, la dermite estivale est aujourd’hui une maladie allergique bien connue qui touche environ 10% des chevaux dans le monde. C’est l’une des affections allergiques les plus courantes que les vétérinaires rencontrent aujourd’hui.

Malheureusement, il n’existe actuellement aucun remède contre la maladie, mais il est possible de la traiter pour réduire l’irritation chez les chevaux, soulager les symptômes et réduire l’exposition aux insectes responsables.

dermite estivale cheval

1. Les causes de la dermite estivale

La cause la plus courante de la dermite estivale est la réaction allergique aux piqûres de certains petits insectes, en particulier les moucherons du genre Culicoides. Ces insectes sont présents dans de nombreuses régions du monde et les espèces varient d’un pays à l’autre.

Les chevaux atteints de dermite estivale ont une réaction allergique exagérée à la salive des moucherons lorsqu’ils sont piqués. Cette hypersensibilité provoque une inflammation intense et des démangeaisons.

Les chercheurs ne comprennent pas entièrement pourquoi certains chevaux sont affectés par des allergènes spécifiques alors que d’autres ne le sont pas, mais on pense que la génétique joue un rôle.

La dermite estivale touche les chevaux de toutes races, mais le risque individuel est déterminé par des facteurs génétiques et environnementaux. Les chevaux nés de mères atteintes ou dont les grands-parents maternels sont atteints sont plus susceptibles de souffrir de la maladie que ceux qui descendent de mères et de grands-parents non atteints. La composante génétique de la dermite estivale semble être transmise de la mère au poulain, bien que l’exposition à un environnement commun puisse également avoir une influence.

2. Les symptômes de la dermites estivale

La dermite estivale provoque des démangeaisons et des lésions cutanées souvent dépourvues de poils, suintantes et, dans certains cas, ulcéreuses (qui ne guérissent pas).

Les chevaux ont tendance à souffrir de fortes démangeaisons à l’endroit de ces lésions le long du dos, en particulier à la base de la crinière et de la queue. Plus rarement, des lésions peuvent se former sous le ventre, sur les flancs du cheval, ainsi que sur la tête et les membres.

Différents types de moucherons s’attaquent à différentes parties du corps, ce qui se traduit par des zones cutanées différentes, mais la véritable dermite estivale affecte principalement la crinière et la base de la queue, ce qui est un indice de l’identité du problème.

Les lésions dues à la dermite estivale peuvent saigner, gonfler ou apparaître sous forme d’écailles ou de croûtes. Les chevaux essaient souvent de frotter les lésions sur les arbres, les poteaux de clôture, les murs des boxes ou le sol, ce qui entraîne une perte de poils et une inflammation supplémentaires.

Avec le temps, les zones de grattage répété peuvent présenter une peau épaissie et ridée et des croûtes peuvent se former sur les zones de peau endommagées.

D’autres signes indiquent que votre cheval souffre de dermite estivale:

  • Un balancement vigoureux de la queue (pour tenter d’éloigner les insectes).
  • Toilettage mutuel excessif avec les compagnons de pré.
  • Roulage excessif.
  • Grattage de la crinière avec les sabots postérieurs.
  • Changements de comportement en raison de l’inconfort chronique (léthargie, agitation, nervosité).
  • Plis cutanés qui se développent au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, entraînant un pelage clairsemé et des pellicules floconneuses.

Les signes de la dermite estivale se manifestent le plus souvent de mai à octobre, mais la période d’apparition peut varier en fonction de la région. Certains chevaux présentent des signes à la fin du printemps, tandis que d’autres n’en présentent qu’à la fin de l’été.

Les infections secondaires dues à une rupture de la barrière cutanée sont également fréquentes. Les lésions permettent aux bactéries, aux acariens et aux champignons de proliférer, ce qui entraîne une irritation supplémentaire et d’autres lésions.

dermite cheval

Comment soigner la dermite estivale chez le cheval?

Le traitement de la dermite estivale chez le cheval vise à soulager les symptômes, à prévenir les piqûres d’insectes et à gérer les réactions allergiques. Voici les principales stratégies de traitement.

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1. Traiter la dermite estivale

Même si rien ne permet de diagnostiquer avec précision la dermite estival, le diagnostic de la maladie est généralement basé sur une combinaison d’observations cliniques, des tests dermatologiques et un processus d’élimination.

Les stratégies de traitement de la dermite estival visent généralement à soulager les symptômes de démangeaison et à rendre le cheval aussi confortable que possible. La thérapie d’hypersensibilisation et les corticostéroïdes ont été utilisés dans certains cas, mais ces traitements ne fonctionnent pas toujours.

Les corticostéroïdes peuvent être prescrits pour réduire l’inflammation et les démangeaisons, mais doivent être utilisés avec prudence et sous surveillance vétérinaire en raison des effets secondaires potentiels. Des antihistaminiques peuvent également aider à contrôler les réactions allergiques.

Pour les chevaux atteints de dermite estival, prendre soin de leur peau est essentiel pour minimiser le risque d’infections et de complication. Pour cela, des crèmes ou des lotions apaisantes peuvent réduire les démangeaisons et favoriser la guérison de la peau.

Il est recommandé de nettoyer régulièrement les zones affectées pour éviter les infections secondaires et d’utiliser des shampooings antiseptiques. Pour optimiser l’efficacité des soins, il est conseillé de tondre la crinière et les poils dans les zones concernées.

Traitement non-dopant pour la compétition

La dermite estival et les autres causes de démangeaisons sont déjà assez désagréables pour tout cheval ou poney affecté, mais elles sont particulièrement problématiques pour les animaux de compétition. Non seulement elle peut affecter leurs performances et leur apparence, mais il faut également veiller à ce qu’ils ne soient pas traités avec des substances interdites avant ou pendant une compétition.

Il n’est évidemment pas correct de compromettre le bien-être d’un cheval en le laissant se blesser davantage, mais il ne peut pas non plus recevoir de médicaments susceptibles d’améliorer ses performances, tels que des stéroïdes ou des antihistaminiques, pendant qu’il participe à une compétition.

Heureusement, il y a beaucoup de choses à faire pour gérer la dermite estivale sans utiliser de médicaments positifs au dopage. Il est préférable de vérifier auprès de votre vétérinaire que tout traitement est légal pour une utilisation en compétition. Il pourra également vous conseiller sur les traitements topiques, qui ne sont pas absorbés par voie interne.

2. Gestion et prévention de la maladie

La prévention est préférable au traitement, et doit comprendre toutes les mesures possibles pour réduire l’exposition aux insectes, y compris l’utilisation de couvertures et masques anti-mouches, et de sprays ou de gels anti-mouches.

Il existe un certain nombre de stratégies que les propriétaires peuvent utiliser pour aider à gérer les symptômes de la dermite estival chez leur cheval. La plupart visent à empêcher les moucherons d’entrer en contact avec les chevaux.

  • Mettre les chevaux au boxe la nuit – en particulier par temps chaud et humide, lorsque les insectes sont les plus actifs.
  • Éviter les sorties dans les zones marécageuses, les champs trop humides ou à proximité de sources d’eau telles que les étangs.
  • Utiliser des masques et des couvertures anti-mouches pour protéger le cheval des piqûres d’insectes.
  • Appliquer des répulsifs insecticides efficaces et sûrs pour les chevaux.
  • Nettoyer régulièrement le fumier des zones de pâturage et des écuries afin de réduire le nombre de moucherons qui se développent dans des conditions chaudes et humides sur ou autour des excréments.
  • Nettoyer régulièrement les abreuvoirs.
  • Améliorer la ventilation dans les écuries pour réduire l’humidité et l’attractivité pour les moucherons.
  • Utiliser des pièges à insectes ou des systèmes de contrôle des insectes dans l’environnement du cheval.
  • Installer des moustiquaires dans les écuries ou les abris.

Plusieurs produits ont été mis au point pour soulager les chevaux souffrant de la dermite estival. Des extraits d’huiles essentielles de plantes, dont le camphre, la citronnelle, le May Chang, la menthe poivrée et le patchouli, sont censés avoir des effets immunosuppresseurs, antihistaminiques, anti-démangeaisons, anti-inflammatoires et insectifuges.

Différentes solutions et différents produits conviendront à différents chevaux. Il faudra donc essayer différents traitements pour trouver ce qui est efficace pour une situation particulière. Une combinaison de mesures préventives et d’actions et de traitements appropriés dès l’apparition de signes aidera à gérer le problème et à rendre la vie du cheval affecté aussi confortable que possible.

3. L’alimentation du cheval

L’alimentation peut également jouer un rôle important dans la gestion des symptômes de la dermite estival et dans la santé de la peau du cheval.

Il est recommandé de réduire les céréales et les aliments sucrés dans l’alimentation des chevaux souffrant de dermite. Ces aliments sont riches en glucides non structurels, qui peuvent favoriser l’inflammation.

Pour soutenir la santé immunitaire de votre cheval et réduire l’inflammation, donnez-lui plus de fourrage à faible teneur en amidon et offrez-lui un régime équilibré en vitamines et en minéraux.

De plus, une supplémentation en acides gras oméga-3 provenant de l’huile de lin peut aider à réduire les lésions cutanées et l’inflammation chez les chevaux souffrant d’hypersensibilité aux culicoïdes. La spiruline est un autre complément qui peut aider à lutter contre les allergies cutanées chez les chevaux. Il s’agit d’une riche source d’acide gras oméga-6 anti-inflammatoire, l’acide gamma-linolénique (AGL).

La dermite estival n’est pas facile à traiter, mais avec des soins vigilants et de la patience, vous pouvez aider à gérer les symptômes et à rendre votre cheval plus à l’aise.