entrave cheval
  • Dernière modification de la publication :7 janvier 2025
  • Post category:Equipement & Matériel
  • Temps de lecture :17 min de lecture

Les entraves pour chevaux sont des dispositifs conçus pour restreindre les mouvements des animaux. Historiquement utilisées par les peuples nomades et les éleveurs, elles permettaient de contrôler les chevaux en l’absence de clôtures ou d’infrastructures adaptées. Aujourd’hui, leur utilisation est controversée, notamment en raison des préoccupations croissantes autour du bien-être animal.

Dans cet article, nous allons explorer les usages traditionnels et modernes des entraves, les critiques auxquelles elles sont confrontées, ainsi que les alternatives disponibles pour les éleveurs et cavaliers soucieux du confort de leurs animaux.

Comprendre les entraves pour chevaux

L’utilisation des entraves pour chevaux est une pratique ancienne qui a évolué au fil du temps. Comprendre leur rôle, leur origine et leurs différentes applications permet de mieux appréhender les situations où elles peuvent être justifiées et les précautions à prendre pour minimiser les risques.

1. Qu’est-ce qu’une entrave pour cheval?

Une entrave est un dispositif qui limite les mouvements d’un cheval en attachant ses membres, souvent les antérieurs, afin de restreindre ses déplacements. Traditionnellement, elles étaient fabriquées en corde, en cuir ou en métal. Aujourd’hui, on trouve des modèles plus modernes, faites de matériaux souples et ajustables pour minimiser les risques de blessures.

Les entraves peuvent être utilisées de différentes manières:

  • Entraves aux membres antérieurs ou postérieurs, limitant la longueur des foulées.
  • Entraves croisées avant-arrière, reliant un membre avant à un membre arrière pour limiter davantage les mouvements.
entraves cheval
Entraves pour animaux

2. Origines et pratiques traditionnelles

L’utilisation des entraves remonte à des siècles. Dans les steppes d’Asie centrale, les peuples nomades les utilisaient pour garder leurs chevaux près du campement tout en leur permettant de paître librement. Ces pratiques se sont également retrouvées en Amérique du Sud, notamment chez les gauchos en Patagonie, ainsi qu’en Afrique et dans les zones désertiques.

Les entraves étaient particulièrement utiles dans les contextes où les chevaux étaient élevés en semi-liberté, sans clôtures pour les contenir. Elles permettaient de garantir que les animaux ne s’éloignent pas trop et qu’ils soient faciles à récupérer.

3. Usages actuels des entraves

Aujourd’hui, les entraves sont encore utilisées dans certaines situations spécifiques, mais elles doivent être employées avec précaution, en tenant compte du bien-être du cheval. Voici un aperçu détaillé des usages principaux et des précautions à prendre.

Immobilisation temporaire

L’une des utilisations les plus courantes des entraves est l’immobilisation temporaire lors de soins vétérinaires, de ferrage ou de tonte. Les chevaux nerveux ou difficiles à manipuler peuvent poser un risque pour les soignants. Dans ces cas, ces dispositifs permettent de limiter les mouvements du cheval afin d’éviter les blessures pour lui-même et pour les humains.

✅ Bonnes pratiques:

  • Utiliser des modèles souples pour minimiser les risques de blessures.
  • Ne pas immobiliser le cheval trop longtemps pour éviter le stress.
  • Procéder à une désensibilisation progressive pour que le cheval les accepte sans panique.

Gestion en pâture

Dans les zones non clôturées, notamment en milieu rural ou nomade, les entraves sont utilisées pour empêcher les chevaux de s’éloigner trop loin. Cette pratique est particulièrement répandue dans les régions où les infrastructures de clôtures sont absentes ou peu pratiques.

✅ Bonnes pratiques:

  • Ne pas entraver le cheval dans des endroits accidentés ou dangereux.
  • Surveiller régulièrement le cheval pour s’assurer qu’il n’essaie pas de se libérer.

Prévention des coups de pied

Les entraves peuvent également être utilisées pour limiter les mouvements des postérieurs afin de prévenir les coups de pied lors de manipulations. Cela est particulièrement utile lorsque le cheval doit recevoir des soins nécessitant l’approche d’une zone sensible ou lors de saillies.

✅ Bonnes pratiques:

  • Utiliser des modèles adaptées aux postérieurs pour éviter les blessures.
  • Ne jamais utiliser les entraves comme punition.
  • S’assurer que le cheval reste calme pendant l’utilisation.

Limitation des mouvements d’un cheval blessé

Dans certains cas, les entraves peuvent être utilisées pour limiter les déplacements d’un cheval blessé, afin d’éviter qu’il ne sollicite trop un membre endommagé. Cela peut favoriser une meilleure récupération.

✅ Bonnes pratiques:

  • Toujours demander un avis vétérinaire avant de restreindre les mouvements d’un cheval blessé.
  • Utiliser des entraves uniquement si nécessaire et sous surveillance constante.
  • Privilégier les alternatives telles que le confinement dans un petit enclos sécurisé.
entraver cheval
Un âne avec des entraves anciennes en corde

Controverses et enjeux autour des entraves

L’utilisation des entraves pour chevaux suscite de nombreux débats, notamment autour du bien-être animal. Alors que ces dispositifs peuvent être utiles dans certaines situations, ils présentent aussi des risques pour la sécurité et la santé du cheval.

Les critiques liées au bien-être animal

L’utilisation des entraves est aujourd’hui critiquée par les défenseurs du bien-être animal. Les principaux arguments contre ces dispositifs sont les suivants:

  • Risque de blessures – Si le cheval panique ou tente de forcer les entraves, il peut se blesser gravement (entorses, coupures, plaies).
  • Stress et panique – Certains chevaux, notamment ceux qui ne sont pas habitués à ces dispositifs, peuvent ressentir un stress important lorsqu’ils se retrouvent entravés.
  • Perte de confiance envers les humains – Un cheval qui associe les entraves à une expérience traumatisante peut devenir méfiant ou difficile à manipuler par la suite.

Enjeux éthiques et réglementaires

En Occident, les mentalités évoluent vers une prise en compte accrue du bien-être animal. Certains pays encadrent l’utilisation des entraves par des réglementations spécifiques, afin de limiter les pratiques abusives.

Les critiques éthiques soulignent que les entraves sont perçues comme une pratique archaïque, comparable à d’autres méthodes coercitives, comme le hobbling (attacher les membres d’un cheval pour limiter ses mouvements).

Les risques d’utilisation abusive

L’utilisation abusive des entraves peut conduire à des situations dangereuses pour le cheval. Parmi les pratiques risquées:

  • Laisser un cheval entravé sans surveillance, ce qui augmente le risque de blessures graves si l’animal tente de se libérer.
  • Utiliser des modèles inadaptés (trop serrés ou faits de matériaux blessants), pouvant causer des coupures ou des lésions musculaires.
  • Punir un cheval en les utilisant comme une forme de coercition, créant du stress et une perte de confiance.

✅ Recommandations pratiques pour éviter les risques:

  • Choisir les bonnes entraves – Privilégiez des modèles en matériaux souples, ajustables et adaptés à la taille du cheval pour éviter les blessures.
  • Limiter le temps d’utilisation – Elles doivent être utilisées de manière temporaire, uniquement lorsque nécessaire, et retirées dès que possible.
  • Superviser le cheval – Ne jamais laisser un cheval entravé sans surveillance afin de pouvoir intervenir rapidement en cas de problème.
  • Habituer progressivement le cheval – Si le cheval n’est pas familier avec cet accessoire, il est important de procéder à une désensibilisation progressive pour réduire son stress.
  • Éviter les entraves trop serrées – Assurez-vous qu’elles sont suffisamment lâches pour permettre une légère liberté de mouvement, mais assez serrées pour remplir leur fonction de contrôle.

A lire aussiLes meilleurs filets poney

Utilisation raisonnée des entraves pour chevaux

Les entraves sont encore utilisées dans certaines situations, mais leur emploi doit être encadré par des pratiques responsables pour minimiser les risques pour le cheval. Cette section explore les bonnes pratiques à adopter ainsi que les alternatives modernes qui permettent de mieux concilier tradition et bien-être animal.

1. Quand utiliser des entraves avec un cheval?

Les entraves peuvent encore être utilisées dans certaines situations spécifiques, à condition de respecter les bonnes pratiques:

  • En milieu rural ou nomade – lorsqu’il n’y a pas de clôtures disponibles pour contenir les chevaux.
  • Pour immobiliser un cheval difficile – pendant le ferrage, la tonte ou les soins vétérinaires.
  • Pour limiter les mouvements d’un cheval blessé – temporairement, sous supervision vétérinaire.

Les bonnes pratiques incluent:

  • Choisir des modèles adaptés à la taille et au comportement du cheval.
  • Ne jamais laisser un cheval entravé sans surveillance.
  • S’assurer qu’elles sont utilisées temporairement et retirées dès que possible.

2. Alternatives modernes

La modernisation des pratiques équestres a permis de développer plusieurs alternatives aux entraves traditionnelles, avec des dispositifs moins contraignants et plus respectueux du bien-être animal.

Exemples d’alternatives modernes:

  • Clôtures portables ou électriques – Ces dispositifs permettent de contenir les chevaux en pâture. Faciles à installer, ils garantissent la sécurité tout en offrant une plus grande liberté de mouvement.
  • Licol avec longe longue – Utilisé pour gérer un cheval nerveux ou difficile à manipuler, le licol avec une longe de plusieurs mètres permet au cheval de se déplacer librement tout en restant sous contrôle.
  • Entraves modernes – Contrairement aux modèles traditionnels souvent rigides, les entraves modernes sont fabriquées à partir de matériaux souples qui limitent légèrement les mouvements des membres sans provoquer de douleurs ni de blessures.

Ces alternatives, bien que parfois plus coûteuses, offrent une solution plus éthique et sécuritaire pour la gestion des chevaux en pâture ou lors de manipulations. Elles permettent également de répondre aux exigences croissantes en matière de bien-être animal.

3. Sensibilisation et formation des cavaliers

La sensibilisation et la formation des cavaliers et des éleveurs sont des leviers essentiels pour garantir une utilisation raisonnée et respectueuse des entraves. La mauvaise utilisation de ces dispositifs résulte souvent d’un manque de connaissance des bonnes pratiques et des alternatives disponibles.

L’éducation des utilisateurs d’entraves doit viser à:

  • Comprendre les risques associés aux entraves – blessures, stress, panique.
  • Apprendre les bonnes pratiques – choisir des modèles adaptés, surveiller le cheval et éviter les périodes d’immobilisation prolongées.
  • Connaître les alternatives modernes – licols avec longues longes, clôtures portables, travail de désensibilisation.

En complément de ces connaissances, il est important de mener des campagnes de sensibilisation auprès des éleveurs et cavaliers:

  • Informer sur les risques d’une mauvaise utilisation des entraves.
  • Promouvoir des solutions alternatives plus respectueuses.
  • Encourager le partage de bonnes pratiques au sein des communautés équestres.

En sensibilisant les utilisateurs, il est possible de réduire les risques d’abus et de minimiser le stress et les blessures chez les chevaux, tout en maintenant la sécurité des manipulations.


Les entraves pour chevaux sont des dispositifs anciens qui ont encore leur place dans certains contextes spécifiques, notamment en milieu rural ou nomade. Toutefois, leur utilisation doit être raisonnée, encadrée, et accompagnée de mesures pour garantir le bien-être de l’animal.

Dans un monde où la prise en compte du bien-être animal est de plus en plus importante, il est essentiel de privilégier des pratiques modernes et respectueuses. Plutôt que d’interdire les entraves, il est préférable de former les cavaliers et les éleveurs à les utiliser de manière responsable, tout en adoptant des alternatives plus douces lorsque cela est possible.