Les sabots du cheval jouent un rôle essentiel dans la locomotion, l’équilibre et la santé globale de l’animal. Parmi les différentes parties du sabot, les glomes, situés à l’arrière des talons, sont d’une importance cruciale, tant pour l’absorption des chocs que pour la protection du pied.
Cependant, les glomes sont exposés à divers risques. Étant une partie sensible du pied du cheval, une simple fissure ou une petite contusion peuvent entraîner des douleurs importantes et des boiteries parfois sévères.
Dans cet article, nous explorerons en détail l’anatomie des glomes, leur rôle dans la locomotion du cheval, les principales pathologies qui peuvent les affecter, ainsi que les meilleures pratiques pour les soigner et les protéger.
Comprendre le glome du cheval
Les glomes sont deux coussinets situés à l’arrière de chaque sabot, de part et d’autre des talons, qui jouent un rôle essentiel pour la bonne santé et la fonction du sabot. Pour comprendre le glome du cheval, commençons par explorer son anatomie et sa fonction dans la locomotion du cheval.
1. Anatomie des glomes du cheval
Chaque sabot, qu’il soit antérieur ou postérieur, possède deux glomes, qui sont des structures relativement souples comparées à la partie dure de la corne du sabot. Ils sont recouverts de corne, mais leur consistance est plus élastique, ce qui leur permet d’amortir une partie des chocs subis par le pied.
Leur capacité à absorber les chocs et à soutenir la circulation sanguine est cruciale pour le bien-être global du cheval, surtout pour ceux qui effectuent un travail intense sur des surfaces dures ou inégales. Les glomes ne fonctionnent pas isolément, ils travaillent en synergie avec les autres structures du pied, notamment la fourchette, le coussinet plantaire et la paroi du sabot.
Les glomes sont constitués de tissu corné souple, ce qui leur permet de jouer leur rôle d’amortisseur. Contrairement à la paroi du sabot qui est dure et épaisse, la corne des glomes est plus souple, semblable à celle de la fourchette. Cela leur permet de fléchir sous la pression, de se déformer légèrement et de retrouver leur forme une fois le pied soulevé, aidant ainsi à amortir chaque pas.
À l’intérieur des glomes, on trouve des tissus riches en terminaisons nerveuses et en vaisseaux sanguins. Cela explique pourquoi les blessures (même minimes) peuvent être particulièrement douloureuses et pourquoi ces structures jouent un rôle dans la circulation sanguine du pied. Le fait que les coussinets soient bien irrigués leur permet de participer activement à la « pompe » du sang lorsque le cheval marche, contribuant ainsi à un bon retour veineux depuis les membres inférieurs.
2. Le rôle des glomes dans la locomotion du cheval
Lorsque le cheval se déplace, chaque pas génère une force d’impact importante, en particulier sur les surfaces dures ou accidentées. Les glomes, grâce à leur structure souple et élastique, jouent un rôle d’amortisseurs naturels. Ils sont capables de se déformer sous la pression du poids du cheval et de revenir à leur forme initiale lorsque le pied se soulève. Cette élasticité permet d’absorber une partie des chocs et des vibrations qui pourraient autrement affecter les structures internes du pied, comme les os, les tendons et les articulations.
Les glomes participent également à la circulation sanguine dans le pied du cheval. Chaque fois que le cheval marche, la pression exercée sur les glomes aide à « pomper » le sang vers le haut, favorisant ainsi une bonne circulation dans les membres. Ce mécanisme est essentiel pour la santé globale du pied et la prévention des maladies.
Les glomes jouent aussi un rôle dans l’équilibre du cheval. Grâce à leur souplesse et leur position à l’arrière du pied, ils contribuent à stabiliser le cheval, notamment sur des terrains accidentés ou glissants. Une blessure ou un problème au niveau du glome, comme une fissure ou un abcès, peut directement affecter cette stabilité et entraîner une démarche irrégulière ou une boiterie.
3. Pathologies et blessures des glomes
Les glomes, bien qu’essentiels à la santé du pied du cheval, sont également vulnérables à diverses pathologies et blessures qui peuvent être douloureuses et affecter directement la locomotion du cheval, entraînant des boiteries ou des douleurs persistantes. Il est donc crucial de bien comprendre ces pathologies et de savoir les détecter pour agir rapidement.
Les principales pathologies des glomes sont:
- Fissures ou crevasses – Ces petites coupures ou fissures peuvent apparaître en raison de conditions humides prolongées ou d’un manque d’entretien. Elles sont souvent douloureuses et peuvent s’infecter si elles ne sont pas soignées.
- Bleimes (contusions) – Des chocs ou des pressions excessives peuvent entraîner des contusions au niveau des glomes, provoquant un gonflement et une sensibilité à la pression.
- Dermatophilose (gale de boue) – Cette infection cutanée, causée par un excès d’humidité, peut affecter les glomes, provoquant des croûtes et une irritation.
- Fourmilière – Une infection bactérienne sous la corne qui peut atteindre les glomes si elle se propage. Cela provoque des douleurs, une inflammation et parfois du pus.
- Abcès – Lorsque du pus s’accumule sous la corne des glomes, il en résulte un abcès, provoquant une douleur intense et une boiterie.
- Nécrose des glomes – Si une infection est négligée, une nécrose (mort des tissus) peut survenir, nécessitant une intervention vétérinaire urgente.
Les blessures aux glomes se manifestent souvent par des signes visibles, tels que des fissures, des plaies ou des gonflements. Une inspection régulière des sabots permet de détecter rapidement tout problème. Une boiterie ou une douleur visible lorsque le cheval marche est souvent un signe d’alerte. Si un écoulement de pus ou une odeur désagréable est présent, il est probable qu’une infection soit en cours.
Sans traitement, les blessures aux glomes peuvent s’aggraver et entraîner une boiterie sévère, limitant la mobilité du cheval. Les infections non traitées peuvent également se propager et endommager d’autres parties du pied, voire entraîner des complications plus graves, comme une infection généralisée.
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Comment soigner une blessure au glome?
Soigner une blessure au glome demande à la fois de la vigilance et des soins appropriés. Que la blessure soit mineure ou sévère, il est essentiel d’intervenir rapidement pour favoriser une guérison rapide et éviter les complications. Avec un traitement adapté, une bonne hygiène et des soins réguliers, la plupart des blessures au glome peuvent être soignées efficacement, permettant ainsi au cheval de retrouver rapidement son confort et ses performances.
1. Traitement des blessures
Lorsqu’il s’agit d’une blessure mineure, comme une petite coupure, une éraflure ou une fissure, les premiers soins sont souvent suffisants pour favoriser une guérison rapide. Voici les étapes à suivre:
- Nettoyer la plaie
- Désinfecter
- Appliquer une pommade cicatrisante
- Maintenir la plaie propre et sèche
Le premier réflexe est de nettoyer soigneusement la zone affectée. Utilisez de l’eau propre ou une solution saline pour éliminer toute saleté, poussière ou débris susceptibles d’infecter la plaie. Le nettoyage doit être fait en douceur pour ne pas irriter davantage les tissus fragilisés.
Une fois la plaie nettoyée, appliquez un antiseptique doux pour prévenir l’infection. Des produits comme l’iode dilué ou la chlorhexidine sont efficaces et sûrs pour les tissus sensibles. Assurez-vous que la plaie est bien désinfectée, surtout si le cheval a été exposé à des environnements boueux ou poussiéreux.
Après la désinfection, il est recommandé d’appliquer une pommade cicatrisante adaptée aux blessures superficielles. Ces pommades aident à protéger la plaie, à favoriser la régénération des tissus et à prévenir le dessèchement des glomes.
Enfin, la clé de la guérison est de garder la plaie propre et sèche. Si le cheval évolue dans un environnement humide, envisagez de le garder dans un boxe propre et sec le temps de la cicatrisation. Cela évitera que la plaie ne se détériore ou ne s’infecte.
Pour des blessures plus graves, comme un abcès ou une crevasse profonde, il est essentiel de consulter un vétérinaire. Dans le cas d’un abcès, le drainage du pus est souvent nécessaire. Une fois la plaie nettoyée, elle devra être protégée avec un pansement stérile et des antibiotiques pourront être prescrits si l’infection est importante.
Dans certains cas, le repos est crucial pour permettre à une blessure de guérir correctement. Il est recommandé de réduire l’activité du cheval pendant la période de traitement, en particulier sur des surfaces dures ou accidentées.
2. Prévenir les blessures aux glomes
L’utilisation de protections adaptées permet de prévenir les blessures mécaniques ou les frottements qui peuvent endommager les glomes, notamment lors des activités intenses ou sur des terrains accidentés.
- Les cloches, parfois appelées protège-glomes, sont des équipements en caoutchouc ou en matériau synthétique qui se placent autour des sabots pour protéger les glomes. Elles sont particulièrement utiles pour les chevaux sujets aux coups, par exemple lorsqu’ils frappent leurs sabots antérieurs avec leurs postérieurs.
- Les chaussures pour chevaux (ou hipposandales) sont particulièrement utiles pour les chevaux évoluant sur des terrains difficiles (caillouteux ou très accidentés) ou pour ceux qui ont déjà des glomes sensibles. Elles offrent une protection complète du sabot contre les chocs et les blessures.
L’environnement du cheval joue un rôle clé dans la prévention des pathologies des glomes, en particulier les infections. Un environnement propre et sec permet de prévenir l’apparition de crevasses, de la gale de boue ou encore d’abcès.
- Les sabots du cheval sont particulièrement sensibles aux conditions humides et boueuses. L’humidité excessive ramollit la corne, rendant les sabots plus vulnérables aux blessures et aux infections telles que la gale de boue.
- Le boxe du cheval doit être un environnement sain et sec pour prévenir l’apparition de problèmes aux sabots. Une litière propre et régulièrement changée est essentielle.
L’application régulière de produits de soin pour les sabots aide à maintenir les glomes souples et résistants aux agressions extérieures.
- Il est important de maintenir les sabots hydratés (avec de l’onguent ou de l’huile pour sabots), surtout en période de sécheresse. Une corne sèche et cassante est plus sujette aux fissures et aux crevasses, qui peuvent s’infecter facilement.
- Lorsqu’il y a un risque d’infection, notamment en cas de conditions humides, il peut être utile d’appliquer des produits antiseptiques ou antifongiques sur les glomes pour prévenir le développement de bactéries et de champignons.
En suivant ces pratiques, vous pouvez considérablement réduire les risques de blessures aux glomes et assurer la santé et le confort de votre cheval.
