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Le syndrome de Wobbler est un trouble neurologique qui frappe les chevaux, entraînant une série de défis tant pour le diagnostic que pour le traitement.

Cette condition, qui affecte la colonne vertébrale, peut varier en intensité de légère à grave, rendant chaque cas unique et exigeant une approche personnalisée. Elle est caractérisée par une compression de la moelle épinière dans la région cervicale du cheval, ce qui entraîne une instabilité et une ataxie.

Cet article se propose de dévoiler les multiples facettes de ce syndrome, apportant des éclaircissements sur sa nature, ses causes, ses symptômes, et bien plus encore. Nous explorerons les intrications médicales et les subtilités de gestion qui entourent cette affection, souvent source d’inquiétude pour les propriétaires de chevaux.

Comprendre le syndrome de Wobbler

Le syndrome de Wobbler chez le cheval, également connu sous le nom de myélopathie vertébrale cervicale ou de maladie de Wobbler, est une affection neurologique qui affecte la colonne vertébrale.

Ce trouble est caractérisé par une compression de la moelle épinière causée par une instabilité ou une malformation des vertèbres cervicales. Cette compression peut entraîner des dommages nerveux, affectant la capacité du cheval à coordonner ses mouvements, et une ataxie.

Ce syndrome affecte principalement les jeunes chevaux et a été signalé dans un certain nombre de races, les pur-sang, les quarter horses et les warmbloods étant les plus fréquemment touchés.

1. Signes et symptômes 

Les signes et symptômes du syndrome de Wobbler chez le cheval peuvent varier en fonction de la sévérité de la compression de la moelle épinière et de la localisation de cette compression dans la colonne vertébrale cervicale.

Voici les principaux signes et symptômes observés chez les chevaux atteints de ce syndrome:

  • Une démarche ataxique, particulièrement notable dans les membres postérieurs.
  • Une difficulté à coordonner les mouvements, rendant le cheval maladroit lorsqu’il marche, se tourne, ou se lève.
  • Une faiblesse variable, allant d’une légère instabilité à des difficultés sévères pour se déplacer.
  • Dans les cas graves, une paralysie partielle peut survenir.

L’ataxie est le symptôme le plus courant. Les chevaux peuvent montrer une démarche chancelante ou maladroite, particulièrement dans les membres postérieurs, mais parfois aussi dans les membres antérieurs.

Une faiblesse généralisée peut être observée, rendant les mouvements difficiles et laborieux pour le cheval. Certains chevaux peuvent avoir du mal à se lever après s’être couchés en raison de la faiblesse et de la perte de coordination. Ils peuvent présenter une démarche anormale, avec des pas incertains ou exagérés, souvent décrits comme étant « sur des œufs ».

Selon la localisation et la gravité de la compression, les chevaux peuvent présenter divers autres symptômes neurologiques, comme des réflexes anormaux. Des changements de comportement dus à l’inconfort ou à la douleur peuvent également être observés.

Ces symptômes peuvent se développer progressivement ou apparaître soudainement, et leur gravité peut varier considérablement d’un cheval à l’autre. Le diagnostic précis et le traitement rapide sont cruciaux pour améliorer les chances de rétablissement et minimiser les dommages permanents à la moelle épinière.

2. Causes du syndrome de Wobbler

Le syndrome de Wobbler chez le cheval est causé par une compression de la moelle épinière au niveau des vertèbres cervicales. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à cette compression, menant au développement des symptômes neurologiques associés à ce syndrome.

Les principales causes et facteurs de risque peuvent inclure:

  • Malformations vertébrales – Des anomalies congénitales ou développementales dans la structure des vertèbres cervicales peuvent entraîner une instabilité ou un rétrécissement du canal vertébral, comprimant la moelle épinière.
  • Ostéoarthrite cervicale – L’arthrite dans les articulations vertébrales cervicales peut provoquer des excroissances osseuses (ostéophytes) qui compriment la moelle épinière.
  • Traumatismes – Des blessures peuvent provoquer des fractures, des luxations ou des hématomes, entraînant une compression de la moelle épinière.
  • Nutrition – Une alimentation déséquilibrée, en particulier une alimentation trop riche en calories ou en certains nutriments, peut favoriser une croissance rapide et inégale des os chez les jeunes chevaux, contribuant au développement de la maladie.
  • Facteurs génétiques – Certains chevaux peuvent avoir une prédisposition génétique à développer des anomalies vertébrales ou d’autres conditions conduisant au syndrome de Wobbler.
  • Infections et inflammations – Bien que moins courantes, les infections ou les processus inflammatoires affectant les vertèbres cervicales peuvent également contribuer à la compression de la moelle épinière.

Ces facteurs peuvent contribuer à des changements dégénératifs dans les vertèbres cervicales, à des sténoses (rétrécissements) du canal vertébral, ou à des hernies discales, entraînant une compression de la moelle épinière.

La combinaison de ces facteurs peut varier d’un cheval à l’autre, et dans certains cas, une cause spécifique ne peut pas être identifiée.

syndrome de Wobbler cheval

Traitement et gestion du syndrome de Wobbler chez le cheval

Le traitement et la gestion d’un cheval atteint du syndrome de Wobbler impliquent une approche holistique qui combine des interventions médicales et chirurgicales avec des soins de soutien et des adaptations de l’environnement et du mode de vie du cheval.

Toutefois, il est essentiel de comprendre que chaque cas est unique et que le plan de traitement et de gestion doit être personnalisé pour chaque cheval et commence par un diagnostic précis.

1. Diagnostic du syndrome de Wobbler

Le diagnostic du syndrome de Wobbler chez le cheval implique une combinaison d’examens cliniques, neurologiques et d’imagerie pour confirmer la présence de compression de la moelle épinière et pour identifier la localisation et la cause de cette compression.

Un examen neurologique détaillé est réalisé pour évaluer la fonction et l’intégrité du système nerveux du cheval. Cela peut inclure des tests de la démarche, des réflexes, de la sensibilité à la douleur, et de la capacité du cheval à localiser ses membres (proprioception).

Les radiographies de la colonne vertébrale cervicale peuvent aider à identifier les anomalies structurelles des vertèbres, telles que les malformations, l’arthrite, ou d’autres changements qui pourraient comprimer la moelle épinière.

La myélographie est une  technique d’imagerie qui implique l’injection d’un produit de contraste dans l’espace autour de la moelle épinière pour mieux visualiser la compression sur les radiographies. Elle est souvent utilisée si les radiographies standard ne sont pas concluantes.

La tomodensitométrie (scanner) et l’IRM sont des méthodes d’imagerie avancées offrent des images détaillées de la colonne vertébrale et de la moelle épinière, permettant une évaluation précise de la présence et de l’étendue de la compression, ainsi que de la structure des vertèbres et des tissus environnants.

Le diagnostic définitif de syndrome de Wobbler repose sur la combinaison des résultats de ces examens, en particulier les images qui montrent clairement la compression de la moelle épinière.

2. Options de traitement

Le traitement du syndrome de Wobbler chez le cheval dépend de la sévérité de la maladie, de la cause sous-jacente de la compression de la moelle épinière, et de l’âge et de l’état général du cheval.

Les options de traitement peuvent varier d’une gestion conservatrice à des interventions chirurgicales. Voici les principales approches de traitement:

  • La gestion médicale, avec des anti-inflammatoires et des modifications de l’environnement pour réduire le stress sur la colonne vertébrale et généralement du repos et une restriction de l’activité.
  • La chirurgie, visant à stabiliser les vertèbres cervicales et à réduire la compression de la moelle épinière. Plusieurs techniques chirurgicales peuvent être utilisées, selon le cas spécifique.
  • La réhabilitation, incluant la physiothérapie et d’autres formes de soins de soutien pour aider à améliorer la force et la coordination.

Pour les cas où la gestion conservatrice ne suffit pas ou lorsque la compression de la moelle épinière est sévère, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Comme par exemples:

  • Décompression de la moelle épinière – La chirurgie vise à enlever ou à réduire le tissu ou les structures osseuses qui compriment la moelle épinière.
  • Fusion vertébrale (arthrodèse) – Cette procédure stabilise une section de la colonne vertébrale pour prévenir les mouvements qui pourraient causer une compression supplémentaire de la moelle épinière.
  • Implantation de dispositifs de stabilisation – L’utilisation de plaques, de vis, ou d’autres dispositifs pour stabiliser la colonne vertébrale.

Le choix de la chirurgie dépend de plusieurs facteurs, y compris la localisation et l’étendue de la compression, ainsi que l’âge et l’état de santé du cheval. La chirurgie peut offrir une amélioration significative des symptômes pour certains chevaux, mais elle comporte également des risques et nécessite une période de convalescence étendue avec un suivi vétérinaire rigoureux.

Après le traitement, qu’il soit chirurgical ou conservateur, une surveillance étroite par un vétérinaire est essentielle. Des ajustements du plan de traitement peuvent être nécessaires en fonction de la réponse du cheval. La rééducation joue un rôle crucial dans le rétablissement, et la patience est nécessaire, car la récupération peut prendre plusieurs mois.

Il est important de noter que chaque cas de syndrome de Wobbler est unique, et la décision concernant le traitement le plus approprié doit être prise sur la base d’une évaluation complète par un vétérinaire spécialisé dans les maladies neurologiques des chevaux.

3. Gestion du cheval

La gestion d’un cheval atteint du syndrome de Wobbler exige une attention particulière à son environnement, à son alimentation, et à son régime d’exercice, ainsi qu’un suivi vétérinaire régulier.

Le pronostic pour les chevaux atteints du syndrome de Wobbler dépend de la gravité de la compression de la moelle épinière et de la réponse au traitement. Certains chevaux peuvent connaître une amélioration significative et retourner à un niveau d’activité normal, tandis que d’autres peuvent rester handicapés de manière permanente.

Voici des conseils pour gérer un cheval atteint de cette condition et améliorer au mieux son bien-être et son confort de vie.

Environnement sécuritaire et confortable

Fournir un box spacieux et bien paillé pour réduire le risque de blessure si le cheval trébuche ou tombe. Assurez-vous que son espace de vie est sûr, sans obstacles où il pourrait se blesser. Le sol du box et des zones de promenade doit être ferme mais pas glissant, pour aider à prévenir les chutes.

Gestion de l’alimentation

Le cheval doit avoir une alimentation adaptée pour maintenir un poids corporel idéal, évitant le surpoids qui pourrait augmenter la pression sur la colonne vertébrale.

Discutez avec votre vétérinaire de l’ajout éventuel de suppléments nutritionnels qui peuvent soutenir la santé des articulations ou la réduction de l’inflammation.

Programme d’exercices adaptés

Les exercices légers et contrôlés peuvent être bénéfiques, mais ils doivent être soigneusement surveillés et ajustés selon les capacités et la réponse du cheval. La marche en main peut être une bonne option.

Il faut éviter les activités qui pourraient mettre une pression excessive sur la colonne vertébrale, comme le saut d’obstacles ou toute discipline sportive en général.

Suivi vétérinaire régulier

Des contrôles réguliers avec un vétérinaire sont essentiels pour surveiller l’état du cheval et ajuster le traitement et la gestion au besoin. Assurer une gestion efficace de la douleur est crucial pour maintenir la qualité de vie du cheval. Cela peut inclure des médicaments, des thérapies complémentaires ou des ajustements de l’environnement de vie.

Rééducation et thérapies complémentaires

La physiothérapie peut aider à améliorer la force musculaire, la coordination et l’équilibre. Des thérapies alternatives comme l’acupuncture, la chiropraxie, et l’hydrothérapie peuvent être explorées comme compléments au traitement traditionnel, en consultation avec le vétérinaire.

Patience et soutien émotionnel

La récupération du syndrome de Wobbler peut être longue et incertaine. Il est important de rester patient et de fournir un soutien constant au cheval.

Les chevaux atteints de problèmes neurologiques peuvent se sentir frustrés ou anxieux en raison de leurs limitations. Passer du temps avec eux, les brosser doucement, et leur fournir un environnement calme peut aider à leur bien-être émotionnel.

Peut-on prévenir le syndrome de Wobbler?

Prévenir le syndrome de Wobbler chez le cheval peut être difficile, surtout lorsque des facteurs génétiques ou des malformations congénitales sont en cause. Cependant, il existe des mesures de gestion et des pratiques d’élevage qui peuvent réduire le risque de développer cette condition ou en minimiser la gravité.

Tout d’abord, lors de la sélection des reproducteurs, être conscient des antécédents de problèmes neurologiques ou de malformations de la colonne vertébrale dans la lignée peut aider à réduire le risque de transmission de prédispositions génétiques au syndrome de Wobbler.

Quelque soit l’activité du cheval, il est recommandé de fournir un exercice régulier et adapté pour favoriser un développement musculaire et osseux sain, et de maintenir un environnement de vie sûr pour éviter les blessures, en particulier les traumatismes à la colonne vertébrale, qui pourraient contribuer au développement du syndrome de Wobbler.

Les propriétaires doivent assurer une alimentation équilibrée qui favorise une croissance régulière et non précipitée, particulièrement chez les jeunes chevaux de grande taille ou de races à croissance rapide. Enfin, des examens réguliers par un vétérinaire peuvent aider à identifier et à gérer les premiers signes de troubles neurologiques ou de problèmes structurels.

Bien que toutes ces mesures ne garantissent pas la prévention du syndrome de Wobbler, elles peuvent contribuer à réduire le risque de son apparition ou de sa progression. La clé réside dans une approche proactive de la gestion de la santé et du bien-être des chevaux, en tenant compte de leur développement, de leur alimentation, et de leur environnement.