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La tendinite, souvent désignée comme l’inflammation d’un tendon, est un terme que beaucoup craignent dans le monde équestre. Cette affection représente un obstacle majeur à la performance et au bien-être des chevaux, qu’ils soient athlètes de haut niveau ou compagnons de loisir.

Dans cet article, nous aborderons les aspects essentiels de la tendinite chez le cheval. Nous explorerons les structures clés impliquées, identifierons les signes et symptômes à surveiller, et détaillerons les stratégies de diagnostic, traitement, et surtout, de prévention.

La tendinite ne doit pas être une fatalité. Avec une approche informée et proactive, il est possible de gérer efficacement cette condition, minimisant son impact et favorisant une récupération optimale. 

Comprendre les tendinites chez le cheval

Les tendinites chez le cheval représentent une préoccupation majeure pour les propriétaires, les entraîneurs et les vétérinaires, surtout en raison de leur impact sur la santé et la performance des équidés.

Les tendons sont des tissus fibreux robustes qui connectent les muscles aux os, jouant un rôle crucial dans le mouvement en transmettant la force du muscle à l’os. Imaginez-les comme des cordes très résistantes qui permettent aux chevaux de réaliser leurs mouvements avec précision et puissance. Cependant, cette force et cette flexibilité les rendent également vulnérables aux surcharges et aux blessures.

1. Différents types de tendinites

La tendinite, ou inflammation du tendon, peut toucher divers tendons chez le cheval, chacun présentant des symptômes et des défis de traitement uniques. Les plus couramment affectés sont:

Tendinite du tendon fléchisseur superficiel (TFS) – Souvent rencontrée chez les chevaux de sport, cette blessure survient généralement à la suite d’un surmenage répétitif. Le TFS joue un rôle essentiel dans l’absorption des chocs, et sa tendinite peut gravement impacter la capacité de saut et de course du cheval.

Tendinite du tendon fléchisseur profond (TFP) – Moins fréquente mais potentiellement plus grave, la tendinite du TFP peut entraîner des complications en raison de sa proximité avec d’autres structures essentielles du pied du cheval. Elle est souvent le résultat d’une contrainte excessive ou d’un traumatisme direct.

Tendinites des tendons extenseurs – Ces tendons, situés à l’avant du membre, sont moins souvent touchés par les tendinites, mais lorsqu’ils le sont, c’est généralement à cause de blessures directes, telles que des coupures ou des impacts.

tendinite cheval

2. Causes et facteurs de risque

Plusieurs facteurs contribuent au développement des tendinites chez le cheval. Les plus communs incluent:

  • Surmenage – L’entraînement intense ou l’augmentation soudaine de l’activité physique peuvent surcharger les tendons, surtout si le cheval n’est pas conditionné correctement.
  • Mauvais aplombs – Les chevaux avec des désalignements dans la structure de leurs membres sont plus susceptibles de développer des tendinites en raison de la distribution inégale des forces sur leurs tendons.
  • Soin inadéquat des pieds – Un mauvais parage des sabots ou un ferrage inapproprié peut altérer la mécanique normale du membre, augmentant le stress sur les tendons.
  • Traumatisme direct – Des coups directs sur les tendons, comme des coups de pied d’un autre cheval ou des blessures causées par des obstacles, peuvent causer une tendinite.
  • Manque de récupération après une blessure – Un retour à l’activité trop rapide après une blessure antérieure peut prédisposer le tendon à des blessures répétées.

La prévention de la tendinite chez le cheval implique une approche globale, incluant une gestion attentive de l’entraînement, un bon soin des pieds, une surveillance de la conformation et des conditions de travail, ainsi que des périodes de repos appropriées pour permettre la récupération après des efforts intenses.

3. Identification des signes et symptômes d’une tendinite

La tendinite chez le cheval, bien que commune, peut être subtile dans ses débuts et dévastatrice si elle n’est pas reconnue et traitée rapidement. Comprendre et identifier rapidement les signes et symptômes de cette affection est crucial pour le bien-être et la carrière sportive de votre cheval.

Voici les indices essentiels à surveiller:

  • Boiterie – L’un des premiers signaux d’alarme de la tendinite est la boiterie, qui peut varier de légère à sévère. Même une légère irrégularité dans la démarche devrait susciter une attention particulière, surtout si elle apparaît soudainement après une séance de travail.
  • Gonflement ou augmentation du volume – Un tendon affecté peut montrer un gonflement visible ou une augmentation de son volume. Ce signe est souvent plus facile à détecter sur les membres, en fonction du tendon touché. Le gonflement peut être accompagné d’une sensation de chaleur au toucher, signe révélateur d’une inflammation.
  • Sensibilité et douleur à la palpation – Un cheval souffrant de tendinite peut manifester de la douleur lorsque la zone affectée est palpée. Cette réaction est un indice clair de la présence d’une blessure. La sensibilité peut être particulièrement notable lors de la compression douce du tendon avec les doigts.
  • Chaleur locale – La zone autour du tendon blessé peut être anormalement chaude par rapport aux autres parties du corps. Cette chaleur est due à l’inflammation et au flux sanguin accru dans la région en réponse à la blessure.
  • Raideur – Vous pourriez observer que votre cheval semble plus raide que d’habitude, particulièrement après des périodes de repos. Cette raideur peut s’améliorer avec le mouvement, mais elle est un signe que quelque chose ne va pas.
  • Diminution de la performance – Avant même l’apparition de la boiterie, une baisse de performance ou une réticence à effectuer certaines actions (comme sauter) peut être observée. Ce changement pourrait être le premier indice d’un problème sous-jacent, comme une tendinite.

La clé pour gérer efficacement une tendinite est l’identification et l’intervention précoces. À la moindre suspicion d’une tendinite, il est impératif de suspendre l’entraînement du cheval et de consulter un vétérinaire. Une évaluation professionnelle peut confirmer le diagnostic et orienter vers les mesures de traitement appropriées.

Ignorer ces signes ou retarder l’intervention peut entraîner une aggravation de la blessure, prolonger le temps de guérison et potentiellement compromettre la carrière du cheval. L’attention portée aux détails et la rapidité d’action sont vos meilleurs alliés dans la prévention des conséquences à long terme de la tendinite chez les chevaux.

cheval au paddock

Comment soigner une tendinite chez le cheval?

Un cheval peut potentiellement guérir complètement d’une tendinite et même reprendre une carrière sportive, mais le succès du rétablissement dépend de nombreux facteurs, notamment la gravité de la blessure initiale, la rapidité et l’adéquation du traitement, ainsi que la qualité de la gestion de la réhabilitation.

Le traitement d’une tendinite chez le cheval vise à réduire l’inflammation, promouvoir la guérison du tendon et prévenir les récidives. Il s’agit d’un processus généralement long, nécessitant patience et suivi rigoureux. 

1. Diagnostic de la tendinite

La précision dans le diagnostic de la tendinite chez le cheval est cruciale pour établir un plan de traitement efficace et pour prévenir d’éventuelles complications.

Tout commence par un examen clinique approfondi effectué par un vétérinaire. Cet examen inclut l’observation du cheval au repos et en mouvement, la recherche de signes de boiterie, et la palpation des membres pour identifier les zones de gonflement, de chaleur, ou de sensibilité. Le vétérinaire évaluera également la démarche du cheval, en notant toute raideur ou irrégularité qui pourrait indiquer une tendinite.

Des tests de flexion peuvent être réalisés pour accentuer la tension sur les tendons suspects. Une augmentation de la boiterie après ces tests peut indiquer une affection des tendons ou des ligaments.

L’examen clinique est souvent complété par des techniques d’imagerie pour confirmer le diagnostic et évaluer l’étendue de la blessure.

  • Échographie – C’est l’outil de diagnostic le plus utilisé pour les tendinites, permettant de visualiser la structure interne du tendon, d’identifier les zones de dégénérescence, d’inflammation, ou de rupture, et d’évaluer la gravité de la blessure. L’échographie peut également être utilisée pour suivre la progression de la guérison au fil du temps.
  • Radiographie – Bien que les tendons ne soient pas visibles sur les radiographies, cette technique peut aider à exclure d’autres causes de boiterie, telles que les fractures ou les problèmes osseux.
  • IRM – Dans certains cas, surtout si l’échographie n’apporte pas une image claire de la blessure ou si une évaluation plus détaillée des tissus mous environnants est nécessaire, une IRM peut être réalisée.

Le diagnostic précis de la tendinite est une étape fondamentale dans la gestion de la santé du cheval. Grâce à un examen approfondi et à l’utilisation judicieuse des techniques d’imagerie, il est possible d’établir un diagnostic précis, de déterminer l’étendue de la lésion et de formuler un plan de traitement adapté pour favoriser une guérison optimale et un retour réussi à l’activité.

2. Options de Traitement

Lorsque la tendinite est diagnostiquée chez un cheval, un plan de traitement bien défini est essentiel pour favoriser une guérison efficace et minimiser le risque de récidive.

La pierre angulaire du traitement de la tendinite est le repos. Cela signifie limiter les mouvements du cheval pour éviter toute tension supplémentaire sur le tendon affecté. La durée du repos varie selon la gravité de la blessure, mais peut s’étendre de quelques semaines à plusieurs mois. Durant cette période, le cheval peut nécessiter un confinement en boxe avec des sorties contrôlées en main pour permettre une guérison optimale.

Pendant les premiers jours suivant l’apparition de la blessure, l’application de glace ou de packs de froid peut aider à réduire l’inflammation et la douleur. Cette approche doit être utilisée avec précaution, en sessions de 20 à 30 minutes, plusieurs fois par jour, pour éviter toute lésion cutanée par le froid.

Certaines thérapies complémentaires peuvent également être envisagées, comme:

  • Thérapie par ultrasons – Stimule la circulation sanguine et favorise la guérison à travers des ondes sonores de haute fréquence.
  • Thérapie par laser – Utilise la lumière pour réduire l’inflammation et promouvoir la guérison des tissus.
  • Magnétothérapie – Emploie des champs magnétiques pour améliorer la circulation sanguine et encourager la réparation des tissus.
  • Thérapie par ondes de choc extracorporelles – Stimule la guérison en envoyant des ondes de choc vers le tendon blessé, augmentant ainsi le flux sanguin et l’activité cellulaire dans la zone.

Une fois la phase aiguë de la blessure passée, un programme de réhabilitation soigneusement planifié est crucial. Cela commence généralement par des promenades en main, suivies d’exercices légers montés, augmentant graduellement l’intensité et la durée en fonction de la réponse du tendon.

Des ajustements dans le programme d’entraînement et les pratiques de gestion peuvent être nécessaires pour réduire le risque de récidive. Cela peut inclure l’analyse et l’amélioration des surfaces d’entraînement, la modification de la ferrure ainsi que l’adaptation des routines d’exercice pour éviter les surcharges.

Pour les cas plus graves ou récurrents, des options comme les injections de plasma riche en plaquettes (PRP) ou de cellules souches peuvent être envisagées. Ces traitements visent à promouvoir la régénération de tissus tendineux sains et peuvent améliorer le résultat à long terme.

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promenade à cheval

3. Réhabilitation et retour au travail

La réhabilitation d’un cheval souffrant de tendinite est une phase cruciale qui nécessite une approche méthodique et patiente pour garantir un rétablissement complet et éviter les récidives. Ce processus débute une fois que la phase aiguë de l’inflammation est résolue et que le vétérinaire donne le feu vert pour commencer la réintroduction graduelle de l’exercice.

La réhabilitation débute par des promenades en main, permettant au cheval de se déplacer sans porter le poids d’un cavalier, réduisant ainsi la tension sur le tendon. La durée et l’intensité de ces promenades augmenteront progressivement selon la tolérance du cheval.

Le retour au travail monté se fait lentement, en commençant par de courtes séances à allure réduite et principalement en ligne droite. L’intensité et la durée du travail monté peuvent être augmentées graduellement, toujours en surveillant de près la réponse du tendon à l’exercice.

Après un long repos, il est fréquent que les chevaux aient beaucoup d’énergie et veulent “jouer”. Il est très important de les garder sous contrôle, car les mouvements brusques peuvent être très dangereux pour les tendons fragilisés. Pendant cette période, veillez à sortir le cheval dans un espace calme et sécurisé et avec un bon sol. Si besoin, utilisez un mors plus dur ou un enrênement pour être sûr de garder le contrôle. Dans certains cas, il est possible d’envisager de donner un sédatif ou un tranquillisant au cheval.

Des évaluations régulières par le vétérinaire sont essentielles pour surveiller la progression de la guérison et adapter le programme de réhabilitation selon les besoins. Des techniques d’imagerie comme l’échographie peuvent être utilisées pour évaluer la qualité de la guérison du tendon.

La patience et la diligence sont essentielles tout au long du processus de réhabilitation. Chaque cheval est unique, et la vitesse de récupération variera. Une communication ouverte entre le propriétaire, le soigneur, le vétérinaire et tout autre professionnel impliqué est cruciale pour adapter le programme de réhabilitation aux besoins spécifiques du cheval et garantir le meilleur résultat possible.

4. Prévenir les tendinites

La prévention des tendinites est essentielle pour maintenir la santé et la performance des chevaux, en particulier ceux engagés dans des activités sportives. Des mesures proactives et une attention continue aux détails peuvent réduire significativement le risque de ces blessures. Voici des stratégies clés pour une prévention efficace :

Conditionnement physique adapté – Un programme d’entraînement progressif est crucial pour renforcer les tendons et les adapter aux charges de travail. Augmentez graduellement l’intensité et la durée de l’entraînement, permettant ainsi aux structures tendineuses de s’adapter et de se renforcer sans être surmenées.

Gestion des surfaces d’entraînement – Entraîner les chevaux sur des surfaces appropriées peut minimiser le stress imposé aux tendons. Les surfaces doivent être bien entretenues, ni trop dures, ni trop souples, pour éviter une contrainte excessive.

Attention au parage et au ferrage – Une bonne conformation des pieds et un ferrage correct sont essentiels pour assurer une distribution équilibrée des forces sur les tendons. Des visites régulières du maréchal-ferrant et des contrôles orthopédiques peuvent aider à maintenir l’alignement correct des membres.

Échauffement et récupération – Commencez chaque session d’entraînement par un échauffement approprié et terminez par une période de récupération. Cela aide à préparer les tendons à l’effort et à réduire l’accumulation de tensions.

Rotation des exercices – Varier les types d’exercices et les disciplines peut prévenir la surcharge de certains tendons. L’alternance entre le travail en carrière, les balades en extérieur, le travail à la longe, et les sorties au paddock, peut contribuer à un conditionnement physique équilibré.

Surveillance du poids corporel – Maintenir le cheval à un poids optimal réduit la charge sur les tendons lors de l’exercice. Une alimentation équilibrée et une gestion appropriée du poids sont importantes.

Utilisation judicieuse des protections – Lors d’activités susceptibles d’augmenter le risque de tendinite, l’utilisation de protections adaptées (bandes, guêtres) peut offrir un soutien supplémentaire aux tendons. Assurez-vous qu’elles sont bien ajustées et appropriées pour l’activité pratiquée.

Réaction rapide aux premiers signes de problèmes – Soyez vigilant aux premiers signes de boiterie, de gonflement ou de changement de comportement qui pourraient indiquer un surmenage des tendons. Une intervention rapide peut prévenir le développement d’une tendinite sérieuse.

En adoptant une approche globale et en mettant en œuvre ces stratégies de prévention, vous pouvez contribuer de manière significative à réduire le risque de tendinite chez votre cheval, lui assurant ainsi une carrière longue et saine.

Conclusion

La tendinite chez le cheval représente un défi considérable tant pour les propriétaires que pour les professionnels de la santé équine. La clé pour gérer efficacement cette condition réside dans la prévention, la reconnaissance rapide des symptômes et l’adoption d’une approche intégrée pour le traitement et la réhabilitation. Les tendinites, si elles sont prises en charge correctement, peuvent être surmontées, permettant aux chevaux de retourner à leur niveau d’activité précédent. Cependant, la patience, la diligence et un suivi vétérinaire régulier sont essentiels à chaque étape du processus.

La prévention, grâce à un conditionnement physique approprié, un entraînement et un soin des pieds judicieux, ainsi qu’une attention particulière aux signes précurseurs de la maladie, peut réduire de manière significative le risque de tendinite. Lorsqu’une tendinite est suspectée, une intervention rapide et un diagnostic précis sont cruciaux pour établir un plan de traitement efficace, qui devrait combiner repos, application de froid, thérapies complémentaires et, enfin, une réhabilitation soigneusement orchestrée.

La réhabilitation joue un rôle crucial dans la récupération d’une tendinite, exigeant une reprise graduelle de l’activité qui respecte la guérison du tendon. Les propriétaires doivent être préparés à un engagement à long terme en matière de réadaptation et de suivi pour assurer une guérison complète.