Pour ceux qui en ont l’expérience, transporter son cheval est quelque chose d’assez banal. On va en concours, on met le cheval dans le van ou le camion puis on est parti, rien de plus simple. Cependant, pour le cheval, voyager dans un véhicule n’est pas quelque chose de naturel. D’ailleurs, la plupart des chevaux ont peur du camion et refusent de monter dedans la première fois. Embarquer et transporter son cheval demandent un certain apprentissage pour ce dernier. Il faut également penser à sa sécurité et son confort sur la route. C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Les premiers transports du cheval
1. L’embarquement
Embarquer un cheval pour la première fois dans un camion ou un van peut-être un moment difficile et délicat pour lui comme pour vous. Il y a de l’inconnu, de la peur, de l’inquiétude, beaucoup d’émotions qui vont venir perturber le cheval d’un coup. Que faut-il faire lorsque le cheval refuse de monter dans le camion? Le forcer en tapant dessus avec une cravache ou bien lui tendre un seau de carottes et attendre qu’il fasse un pas en avant?
Il existe de nombreuses méthodes douces pour apprendre à un cheval à monter dans le camion ou le van. Des professionnels du milieu ou des éthologues arrivent en très peu de temps à réaliser cela, en utilisant à merveille la communication avec le cheval, leur langage vocal et corporel. Je vous invite d’ailleurs à faire des recherches sur ces techniques si vous avez des problèmes d’embarquement.
Pour ma part, j’ai dû apprendre à beaucoup de chevaux différents à monter dans un camion et cela n’a pas toujours été facile. Un conseil à ne jamais oublier est que l’embarquement s’apprend. Donc n’attendez pas le dernier moment, la veille d’un concours par exemple, pour essayer de faire monter votre cheval dans le camion. Faites le des mois ou des semaines à l’avance, car si votre cheval est difficile et refuse d’embarquer alors vous aurez le temps de lui apprendre correctement.
La première chose à faire avant d’essayer d’embarquer votre cheval est de bien placer votre camion ou van. Si vous le pouvez, aidez vous des installations, des infrastructures afin d’avoir comme un « couloir d’embarquement » juste devant votre véhicule. Garez vous contre les murs par exemple, ou placez votre camion ou van juste à l’entrée des écuries ou du manège. Vous pouvez aussi utiliser des ballots de paille ou de foin pour « fabriquer » un couloir. Avec l’aide d’un couloir, le cheval n’aura comme choix qu’une seule direction, il ne pourra pas s’enfuir sur le côté et il sera donc beaucoup plus simple de lui apprendre à embarquer.
Lorsque vous amenez votre cheval devant le camion ou le van, agissez comme comme s’il n’y avait rien, restez calme et décontracté. Tenez toujours votre cheval court et près de vous. Vous pouvez utiliser un licol éthologique ou un filet si jamais votre cheval manque un peu de respect et risque de vouloir s’enfuir s’il a peur. Ayez toujours des friandises (sucres, carottes, grain…) avec vous et donnez en à volonté à votre cheval, surtout dès qu’il fait un pas en avant. La communication avec le cheval est la clé, il doit comprendre qu’il n’y a pas de danger et nous sommes là pour le lui montrer.
Si votre cheval s’arrête, ne le forcez pas. Restez calme et rassurez le avec la voix et des friandises. Gardez en permanence le contact vers l’avant et lorsqu’il se rendra compte qu’il n’y a pas de danger alors il fera un pas en avant. Si vous avez de l’aide avec vous, alors demandez leur de rester derrière le cheval et de le pousser en avant. Juste en utilisant son poids, sans frapper le cheval ou lui mettre de coup. S’il y a deux personnes derrière le cheval, vous pouvez utiliser une longe ou une corde que vous passez derrière la croupe du cheval et vous la tendez vers l’avant.
La poussé vers l’avant incitera plus facilement le cheval à avancer, mais il faut bien savoir que parfois cela peut prendre du temps. Je vous conseille fortement de prendre votre temps et de rester calme avec votre cheval même s’il est difficile les premières fois lors de l’embarquement. Si jamais vous rencontrez de grosses difficultés, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vous aider.
2. Sur la route
La première fois que vous conduisez avec votre cheval dans le camion ou le van, il faut vous dire que c’est une nouvelle expérience pour lui et donc vous ne pouvez pas savoir comment il va réagir. C’est pour cela que je vous conseille la première fois de faire des très petits trajets, moins de 10 minutes, pour familiarisez votre cheval. Faites le tour de la ville, ou allez jusqu’à la forêt puis aller vous balader avec votre cheval, ou bien allez dans une écurie voisine pour faire un entrainement.
Votre cheval risque d’être nerveux, inquiet et stressé, peut-être sera t-il trempé de sueur après quelques minutes. C’est pourquoi le fait de faire un petit trajet va limiter les effets de ces émotions et donc les risques pour la santé du cheval. Vous pouvez aussi attacher un filet à foin devant votre cheval, ainsi il pourra manger et s’occuper. Il sera éventuellement moins anxieux dans le camion ou le van.
Vous le savez certainement, mais lorsque vous conduisez avec des chevaux vous devez adopter une conduite plus lente et plus fluide que d’habitude. Vous devez être extrêmement progressif lors de vos changements de vitesse et de direction. Anticipez au maximum le moment de freiner et n’hésitez pas à prendre les ronds-points à 10 km/h, même si vous avez des énervés qui vous collent derrière! Vous pouvez voir et entendre comment se comporte votre cheval dans le transport. Donc à vous d’adapter votre conduite en fonction de comment il trouve sa place et son équilibre dans le camion ou le van.
Transporter son cheval en toute sécurité
1. Un véhicule sûr et confortable
Pour transporter son cheval en toute sécurité, il est, tout d’abord, indispensable d’avoir un véhicule qui soit à la fois sûr et confortable. Que vous utilisiez un camion ou un van, il est important qu’il soit solide si jamais votre cheval est nerveux et se met à taper, mais également grand et confortable pour que votre cheval soit plus à l’aise et donc plus calme pendant le transport.
N’hésitez pas à vérifier ou à faire vérifier régulièrement la partie réservée aux chevaux de votre véhicule. Car avec l’utilisation, il se peut que certaines pièces se dégradent et s’abîment surtout lorsque votre cheval est violent pendant le transport. Vérifiez les barres de poitrail, les barres arrières, les bat-flancs, toutes les fermetures et les goupilles, les ponts, le sol, les chaînes d’attache et les mousquetons, les fenêtres… Il suffit qu’un jour un cheval donne un gros coup de pied pour endommager quelque chose. Donc restez toujours vigilent.
Un véhicule est confortable lorsque le cheval est à l’aise dedans. Il doit être suffisamment grand pour que le cheval ait de la place, avec des parois ou des bat-flancs stables. Il doit être aéré avec des ouvertures et des fenêtres pour que l’air frais puisse rentrer tout en gardant le cheval au sec en cas de pluie. Vous pouvez trouver des véhicules avec des ventilateurs, ce qui est vraiment pratique en cas de forte chaleur.
2. Les protections pour le cheval
Lorsque vous transportez votre cheval, il est vivement conseillé de lui mettre des protections. Même s’il a l’habitude de voyager et qu’il est extrêmement sage, il peut toujours arriver un petit accident et une blessure. Par exemple, le cheval perd l’équilibre et se marche dessus, ou le cheval d’à côté lui a donné un coup…
Vous pouvez utiliser des protections de transport, ce sont des protections épaisses qui protègent l’intégralité des membre du cheval du paturon jusqu’au dessus du genou en général. Elles sont faciles et rapides à mettre. Vous pouvez aussi utiliser des bandes de repos avec des flanelles hautes et protéger ainsi l’intégralité des membres du cheval. Avec certains chevaux nerveux qui grattent beaucoup du pied, il y a un risque qu’une bande se détache et s’enlève donc soyez vigilent avec eux. Vous pouvez rajouter du gros scotch ou une protection de transport par dessus les bandes pour être sûr que cela n’arrive pas.
Certains chevaux se grattent la queue dans les camions ou les vans, pour y remédier, vous pouvez utiliser un protège queue ou une bande à mettre autour de la queue. Je conseille également d’utiliser des licols de bonne qualité, solides et confortables, en général doublés en coton ou laine au niveau du chanfrein et de la têtière. Ainsi, si votre cheval bouge beaucoup la tête, il ne risque pas d’enlever son licol ou de le casser et il ne risque pas non plus de se faire mal s’il se met à tirer fort.
Pendant les périodes froides, si le cheval a une couverture de boxe, optez plutôt pour une chemise pendant le transport. Il fait généralement plus chaud dans un espace clos comme un van ou un camion. En outre, si le cheval est stressé, il risque d’avoir encore plus chaud et de transpirer, veillez bien à ce qu’il ne soit pas trop couvert et préférez alors une couverture polaire ou de séchage.
Les véhicules pour chevaux
1. Camions et poids lourds
Les véhicules poids lourds et camions pour chevaux sont idéaux pour transporter un grand nombre de chevaux. Il existe toutes les tailles de camions pouvant transporter de 3 à 15 chevaux. En général, les chevaux voyagent perpendiculairement à la route, ce qui est, à mon avis, le mieux pour eux. Ils restent très stables dans les virages, ils peuvent seulement être bousculés lors de freinage ou d’accélérations brusques, ce qui est très rare avec des poids lourds et si vous avez une conduite prudente.
Cependant, il vous faudra avoir le permis de conduire correspondant pour conduire ce type de véhicule. Et également respecter le temps de conduite maximum autorisé par jour, ce qui peut être contraignant si vous faites un long trajet.
2. Camionnettes ou camions 2 places
Depuis quelques années, les camionnettes sont très à la mode chez les amateurs comme chez les professionnels. En effet, ayant un PTAC de 3,5 tonnes, avoir un permis B suffit pour transporter jusqu’à deux chevaux. Ce qui est extrêmement pratique et aussi plus rapide sur la route, car une limitation de vitesse supérieure aux poids lourds et très peu de routes interdites (contrairement aux poids lourds où de nombreuses voies sont interdites selon le poids et la hauteur du véhicule).
Les chevaux voyagent dans le sens inverse de la route. Ce qui est, d’après mon expérience, plus sûr et plus confortable pour les chevaux comparé à lorsqu’ils sont dans le sens de la route. En effet, en cas de freinage brusque, les chevaux vont venir s’appuyer avec la croupe contre le mur. Par contre, il faut être davantage prudent dans les virages car les chevaux ont besoin d’adapter leur équilibre. Il faut donc ne pas hésiter à ralentir et rouler doucement dans les virages.
3. Vans
En général, les vans sont le moyen de transport le plus utilisé, en particulier chez les amateurs qui voyagent la plupart du temps avec un seul cheval (le leur) pour aller en concours, aller faire un stage ou aller se balader… A l’achat, les vans sont quand même beaucoup plus économiques qu’une camionnette.
Dans la plupart des vans, le cheval voyage dans le sens de la route. Ce qui peut parfois être inconfortable pour le cheval si vous avez à freinez brusquement, car il va venir s’appuyer sur une barre avec le poitrail. Si jamais vous avez un cheval violent dans le van qui tape beaucoup, cela peut parfois endommager le pont arrière et le système de fermeture. Donc pensez toujours à bien vérifier votre van si c’est votre cas. Il existe aussi des vans où les chevaux voyagent en oblique et vous pouvez transporter jusqu’à 3 chevaux. Ils y voyagent bien en général et c’est également plus sûr si vous avez un cheval violent puisqu’il tapera dans les parois du van et non dans la rampe arrière.
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Les premiers transports d’un cheval peuvent être parfois difficiles, notamment lors de l’embarquement, vous avez pu apprendre ici certaines méthodes qui permettent cet apprentissage pour le cheval, en privilégiant le calme, la douceur et la communication avec le cheval. Pensez bien à toujours contrôler le bon état de votre véhicule avant tout transport et n’hésitez pas à bien protéger votre cheval. Il suffit d’une seconde, d’une erreur, d’un petit accident pour entraîner une blessure de votre cheval. Il vaut mieux donc protéger trop que pas assez.