Gérer un vieux cheval requiert des soins spécifiques pour assurer sa santé et son bien-être. Avec l’âge, les chevaux subissent des changements physiologiques et métaboliques qui peuvent affecter leur qualité de vie.
Cet article propose des conseils pratiques pour adapter l’alimentation, maintenir un poids sain, et gérer des conditions comme l’arthrose et le syndrome de Cushing. Des soins de santé réguliers, une surveillance quotidienne et un environnement adapté sont essentiels pour prévenir les problèmes courants et offrir à votre vieux cheval une vie confortable.
En suivant ces recommandations, vous pouvez aider votre cheval senior à rester actif et heureux dans ses années dorées
Comprendre le vieillissement du cheval
Les chevaux, comme tous les êtres vivants, subissent des changements physiologiques et métaboliques en vieillissant. Ces transformations peuvent affecter leur apparence, leur comportement et leur état de santé général. Comprendre ces changements est essentiel pour adapter les soins nécessaires et améliorer la qualité de vie de votre vieux cheval.
1. Changements physiologiques
Avec l’âge, les chevaux tendent à perdre de la masse musculaire. Cette perte de muscle peut être due à une réduction de l’activité physique, des problèmes dentaires qui affectent la capacité à bien mâcher et digérer la nourriture, ou des changements métaboliques. Les vieux chevaux peuvent également avoir des difficultés à maintenir leur poids, nécessitant une alimentation spécialement formulée pour compenser ces pertes.
Les dents des chevaux poussent tout au long de leur vie, mais elles peuvent s’user de manière inégale avec le temps. Les dents peuvent devenir pointues, provoquer des douleurs, ou même tomber, ce qui rend la mastication difficile. Un suivi dentaire régulier est crucial pour prévenir et traiter ces problèmes.
En outre, le système digestif des chevaux âgés devient moins efficace avec le temps. Ils peuvent avoir du mal à digérer les fibres et à absorber les nutriments essentiels. Des aliments plus faciles à digérer et des suppléments nutritionnels peuvent aider à compenser cette diminution d’efficacité digestive.
2. Changements métaboliques
Le métabolisme des chevaux ralentit avec l’âge, ce qui peut rendre plus difficile le maintien d’un poids stable. Certains chevaux peuvent devenir trop maigres, tandis que d’autres peuvent prendre du poids facilement, ce qui peut exacerber des problèmes de santé comme l’arthrose.
Le syndrome de Cushing est une maladie courante chez les chevaux âgés. Elle est causée par un dysfonctionnement de la glande pituitaire, entraînant une surproduction de cortisol. Les symptômes incluent une croissance excessive du pelage, une perte de condition physique, et une susceptibilité accrue aux infections.
L’insulinorésistance, similaire au diabète chez l’humain, peut également se développer, nécessitant une gestion stricte de l’alimentation et de l’exercice.
3. Changements comportementaux et sensoriels
Un vieux cheval peut connaître une diminution de la vision et de l’audition. Les cataractes et autres problèmes oculaires peuvent affecter la vision, tandis que les changements dans l’oreille interne peuvent altérer l’audition. Il est important de surveiller ces changements et de prendre des mesures pour assurer la sécurité du cheval, comme ajuster l’environnement pour éviter les obstacles dangereux.
L’arthrose est une affection courante qui peut affecter la mobilité des chevaux âgés. Elle provoque des douleurs et des raideurs articulaires, rendant les mouvements difficiles. Des exercices modérés, des soins appropriés des sabots, et des suppléments articulaires peuvent aider à gérer cette condition et à maintenir une certaine mobilité.
4. Changements immunitaires
Avec l’âge, le système immunitaire des chevaux peut devenir moins efficace, les rendant plus vulnérables aux infections et aux maladies. Une prévention proactive, comprenant des vaccinations régulières et une gestion appropriée des parasites, est essentielle pour protéger leur santé.
Comment gérer un vieux cheval?
Gérer un vieux cheval nécessite une attention particulière à ses besoins spécifiques pour garantir sa santé et son bien-être. Voici quelques conseils pour bien s’occuper d’un cheval âgé.
1. Soins de santé réguliers
Pour maintenir un vieux cheval en bonne santé, des soins de santé réguliers et préventifs sont essentiels. Voici les principaux aspects à considérer.
Suivi vétérinaire
Les chevaux âgés doivent être examinés par un vétérinaire au moins deux fois par an. Ces visites permettent de détecter précocement des problèmes de santé potentiels et de mettre en place des traitements adaptés. Les vieux chevaux sont plus susceptibles de développer des affections chroniques telles que l’arthrose, le syndrome de Cushing et des troubles métaboliques.
Les tests sanguins réguliers peuvent aider à surveiller la fonction rénale et hépatique, ainsi qu’à détecter des anomalies métaboliques. Cela est particulièrement important pour ajuster l’alimentation et les traitements médicaux en fonction des besoins spécifiques du cheval.
Certaines affections, comme le syndrome de Cushing, nécessitent une surveillance et une gestion continues. Des médicaments spécifiques, prescrits par le vétérinaire, peuvent aider à contrôler les symptômes et à améliorer la qualité de vie du cheval.
Vaccinations et vermifugation
Les chevaux âgés doivent recevoir des vaccinations régulières pour les protéger contre les maladies courantes. Les vaccins contre la grippe équine, le tétanos et la rhinopneumonie sont essentiels. La fréquence des rappels peut varier en fonction de la région et des recommandations vétérinaires.
En outre, un vieux cheval peut être plus sensible aux infestations parasitaires en raison d’un système immunitaire affaibli. Un programme de vermifugation régulier, basé sur des analyses de selles, est crucial pour maintenir sa santé.
Soins dentaires
Les chevaux âgés doivent subir des examens dentaires réguliers, au moins une fois par an, pour détecter et traiter les problèmes dentaires. Les dents usées, tranchantes ou manquantes peuvent causer des douleurs et des difficultés à mâcher, affectant ainsi la nutrition et la santé générale du cheval.
Le nivellement des dents est souvent nécessaire pour éliminer les bords tranchants et prévenir les ulcères buccaux. Un vétérinaire ou un dentiste équin qualifié doit réaliser ces interventions pour assurer la sécurité et le confort du cheval.
Surveillance de l’état de santé
Un suivi régulier du poids et de la condition corporelle permet d’ajuster l’alimentation et les soins en fonction des besoins du cheval. Les vieux chevaux peuvent perdre du poids en raison de problèmes dentaires ou de digestion, ou prendre du poids en raison d’une activité réduite.
De plus, les chevaux peuvent manifester la douleur de différentes manières, comme une diminution de l’appétit, des changements de comportement, ou une mobilité réduite. Il est donc important d’être attentif à ces signes et de consulter un vétérinaire pour un diagnostic et un traitement appropriés.
Veillez bien à répondre aux besoins spécifiques de votre cheval en fonction de ses conditions de santé. Les chevaux atteints d’arthrose peuvent avoir besoin d’une litière plus épaisse et de soins articulaires supplémentaires, tandis que ceux souffrant de problèmes respiratoires peuvent nécessiter des environnements moins poussiéreux et des traitements médicaux adaptés.
Soins des sabots
Les sabots des chevaux doivent être parés régulièrement, toutes les six à huit semaines, par un maréchal-ferrant qualifié. Un bon entretien des sabots est essentiel pour prévenir les infections, les douleurs et les problèmes de locomotion qui sont plus fréquents chez le vieux cheval.
Les chevaux âgés peuvent être plus susceptibles aux infections des sabots, comme les abcès. Une inspection régulière des sabots et une hygiène rigoureuse peuvent aider à prévenir ces problèmes.
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2. Alimentation adaptée au vieux cheval
L’alimentation est un aspect crucial de la gestion des chevaux âgés. Avec l’âge, leurs besoins nutritionnels changent, et il est important d’adapter leur régime alimentaire pour maintenir leur santé et leur bien-être.
Besoins nutritionnels spécifiques
Les vieux chevaux peuvent avoir des difficultés à digérer les fibres longues présentes dans le foin traditionnel. Il est recommandé de fournir des sources de fibres plus digestibles, comme de l’enrubanné, du foin récoltés à un stade précoce ou de la pulpe de betterave. La pulpe de betterave est une excellente source de fibres hautement digestibles qui peut être achetée séparément ou intégrée dans les aliments commerciaux.
Les chevaux âgés ont souvent besoin d’une alimentation riche en énergie et en protéines pour compenser la perte de masse musculaire et maintenir une bonne condition corporelle. Si le fourrage seul n’est pas suffisant, les aliments commerciaux pour chevaux senior sont généralement enrichis en protéines et en matières grasses pour répondre à ces besoins.
En outre, l’ajout de graisses à l’alimentation des chevaux âgés est une pratique courante pour augmenter la densité énergétique sans augmenter le volume d’aliment. Les graisses sont généralement ajoutées sous forme d’huiles végétales.
La gestion du poids est essentielle pour un vieux cheval. Un suivi régulier du poids et de la condition corporelle permet d’ajuster l’alimentation en conséquence. Les chevaux trop maigres peuvent nécessiter des aliments plus énergétiques, tandis que les chevaux en surpoids peuvent bénéficier d’une alimentation moins riche en calories et d’un exercice modéré (si possible).
Gestion des problèmes dentaires
Les chevaux âgés souffrent souvent de problèmes dentaires, ce qui rend la mastication difficile. Pour faciliter leur alimentation, il est recommandé de fournir des aliments faciles à mâcher, comme des granulés humidifiés, des cubes de foin trempés, ou des purées. Ces formes d’aliments sont plus faciles à consommer pour les chevaux ayant des dents usées ou manquantes.
Les soins dentaires réguliers peuvent prévenir les douleurs et les difficultés de mastication, assurant ainsi une meilleure digestion et une absorption optimale des nutriments.
3. Confort et bien-être
Assurer le confort et le bien-être d’un vieux cheval est essentiel pour lui permettre de vivre paisiblement et en bonne santé. Cela inclut de fournir un environnement adéquat, de garantir des interactions sociales et de répondre à ses besoins spécifiques.
Environnement adapté
Un vieux cheval a besoin d’un abri adéquat pour le protéger des intempéries, telles que la pluie, le vent et les températures extrêmes. Une écurie bien ventilée et propre est essentielle pour éviter les problèmes respiratoires et garantir un lieu de repos confortable. Le sol de l’abri doit être recouvert de litière douce, comme de la paille ou des copeaux de bois, pour offrir un support confortable et éviter les blessures.
Les chevaux âgés sont souvent plus sensibles aux variations de température. En hiver, ils peuvent avoir besoin de couvertures pour les garder au chaud, surtout s’ils ont un pelage mince en raison du syndrome de Cushing ou d’autres conditions. En été, assurez-vous qu’ils aient accès à de l’ombre et à de l’eau fraîche en abondance pour éviter la déshydratation et les coups de chaleur.
Le sol des paddocks et des pâturages doit être bien drainé pour éviter la formation de boue, qui peut provoquer des infections des sabots et des blessures. Les pâturages doivent être bien entretenus pour fournir une alimentation naturelle et permettre aux chevaux de se déplacer librement, ce qui est important pour leur bien-être physique et mental.
Interaction sociale
Les chevaux sont des animaux sociaux et bénéficient de la compagnie d’autres chevaux. L’interaction sociale peut réduire le stress et améliorer le bien-être psychologique. Si possible, gardez votre vieux cheval avec d’autres chevaux compatibles pour favoriser des interactions positives et éviter l’isolement.
En outre, les interactions régulières avec les humains sont également importantes. Passer du temps avec votre cheval, que ce soit pour le soigner, le promener ou simplement pour lui parler, peut renforcer votre lien et contribuer à son bien-être général. Les vieux chevaux apprécient souvent l’attention et les soins supplémentaires.
Activités et stimulation
Même les vieux chevaux bénéficient d’un exercice modéré. Les promenades quotidiennes, le temps passé au pâturage, et les exercices légers peuvent aider à maintenir leur mobilité et à prévenir l’atrophie musculaire. Veillez évidemment à adapter le niveau d’exercice en fonction des capacités individuelles de votre cheval pour éviter le surmenage.
L’exercice régulier aide à maintenir un poids sain, améliore la mobilité articulaire et prévient la prise de poids excessive. Même un exercice léger, comme une sortie au paddock s’il n’a pas accès à un pâturage l’hiver par exemple, peut avoir des effets bénéfiques sur la santé globale de votre cheval.
Un vieux cheval a également besoin de stimulation mentale. Des jouets, des interactions sociales et des environnements variés peuvent aider à garder son esprit actif. Changer régulièrement l’environnement, introduire de nouveaux objets sûrs à explorer, et offrir des friandises interactives peuvent contribuer à son bien-être mental.
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4. Gestion des conditions spécifiques
Les chevaux âgés peuvent souffrir de conditions médicales chroniques qui nécessitent des soins et une gestion spécifiques. Voici comment aborder ces conditions de manière efficace.
Arthrose et douleurs articulaires
L’arthrose est une affection courante chez les vieux chevaux, caractérisée par une inflammation des articulations. Les signes incluent la raideur, une démarche irrégulière, et une réticence à bouger ou à se lever. Les chevaux peuvent également présenter des gonflements articulaires et une sensibilité accrue au toucher.
Les compléments alimentaires pour les articulations peuvent aider à réduire l’inflammation et à améliorer la mobilité articulaire. Bien que les résultats varient d’un cheval à l’autre, de nombreux propriétaires constatent une amélioration de la mobilité et du confort de leur cheval.
Pour les cas plus avancés, des injections de corticostéroïdes ou d’acide hyaluronique directement dans l’articulation peuvent améliorer la lubrification et aider à réduire l’inflammation et la douleur
Problèmes respiratoires
Les chevaux âgés peuvent développer des problèmes respiratoires chroniques, y compris la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), des allergies et des infections respiratoires. Les symptômes incluent une toux persistante, des difficultés respiratoires, et une respiration bruyante.
Pour améliorer la condition du cheval, assurez-vous que son environnement soit bien ventilé et exempt de poussière. Utiliser des litières peu poussiéreuses et éviter le foin poussiéreux peut réduire les irritations respiratoires. Le foin peut également être trempé pour réduire la poussière.
De plus, les corticostéroïdes et les bronchodilatateurs peuvent être prescrits pour réduire l’inflammation et faciliter la respiration. Pour les chevaux sensibles aux allergènes environnementaux, des immunothérapies ou des traitements antihistaminiques peuvent être recommandés.
Syndrome de Cushing
Le syndrome de Cushing est causé par un dysfonctionnement de la glande pituitaire qui entraîne une surproduction de cortisol. Les symptômes incluent une croissance excessive du pelage, une incapacité à perdre ce pelage, une perte de masse musculaire, une prise de poids abdominale, et une susceptibilité accrue aux infections et à la fourbure.
Le pergolide est le traitement médicamenteux le plus courant pour le syndrome de Cushing, il aide à réguler la production de cortisol et à atténuer les symptômes. Il est important d’adapter l’alimentation du cheval pour qu’elle soit pauvre en sucres et en amidon, ce qui peut aider à gérer les symptômes et à prévenir les crises de fourbure.
Les chevaux atteints du syndrome de Cushing nécessitent une surveillance régulière de leur état de santé, y compris des tests sanguins périodiques pour ajuster le traitement et détecter toute complication.
Fourbure
La fourbure est une inflammation douloureuse des lamelles à l’intérieur du sabot. Elle peut être aiguë ou chronique et est souvent associée à des troubles métaboliques comme le syndrome de Cushing et l’insulinorésistance.
Une alimentation strictement contrôlée est essentielle pour les chevaux sujets à la fourbure. Évitez les aliments riches en sucres et en amidon. Les fourrages trempés et les aliments à faible indice glycémique peuvent être bénéfiques pour ces chevaux.
En outre, des parages réguliers par un maréchal-ferrant expérimenté sont cruciaux pour gérer la fourbure. Les ferrures correctrices peuvent aider à soulager la pression sur les structures internes du sabot et à améliorer le confort du cheval.
En cas de crise de fourbure, il est important de consulter immédiatement un vétérinaire pour un traitement approprié, qui peut inclure des anti-inflammatoires et des analgésiques. Dans les cas extrêmes, la douleur empêchera le cheval de bouger et le vétérinaire peut alors recommander l’euthanasie.
Troubles métaboliques
L’insulinorésistance et le syndrome métabolique équin (SME) sont des conditions métaboliques similaires au diabète chez l’humain et sont caractérisées par une résistance à l’insuline. Les chevaux atteints peuvent présenter une obésité localisée, une fourbure récurrente et des difficultés à perdre du poids.
Réduisez l’apport en sucres et en amidon dans l’alimentation de votre cheval. Optez pour des fourrages de haute qualité et des aliments spécialement formulés pour les chevaux avec des troubles métaboliques. Soaker le foin peut aider à réduire sa teneur en sucre.
Encouragez un exercice régulier et modéré pour aider à maintenir un poids sain et améliorer la sensibilité à l’insuline. Les promenades quotidiennes et le temps passé au pâturage sont bénéfiques.