Dans le monde équin, les aplombs des chevaux jouent un rôle crucial dans leur santé, leur bien-être et leur performance. Parmi les différents défauts d’aplombs, celui du cheval cagneux, où les pieds pointent vers l’intérieur, suscite un intérêt particulier tant pour les propriétaires que pour les professionnels de la santé équine.
Bien qu’il ait généralement peu de conséquences sur le bien-être et la performance du cheval, dans des cas extrêmes ou s’il est mal géré, ce défaut peut entraîner des douleurs et des problèmes de santé sur le long terme.
Cet article se propose d’explorer en profondeur la conformation du cheval cagneux, en explorant ses origines, ses implications pour la locomotion et la santé de l’animal, ainsi que les meilleures pratiques pour sa gestion.
Qu’est-ce qu’un cheval cagneux?
Un cheval cagneux est un cheval dont les pieds se tournent vers l’intérieur lorsque l’animal se tient debout ou marche. Cette particularité peut toucher un ou plusieurs pieds et peut varier en gravité.
C’est une conformation qui résulte de la génétique, de l’environnement, ou d’une combinaison des deux. Chez certains chevaux, cela peut ne pas affecter significativement leur performance ou leur bien-être, tandis que chez d’autres, cela peut conduire à une usure inégale des sabots et potentiellement à des problèmes articulaires ou de ligaments sur le long terme. La condition opposée, qui est le cheval panard, est un défaut plus grave.
Le cheval cagneux désigne une conformation des membres telle que, vue de l’avant, le sabot, du boulet vers le bas, dévie vers l’intérieur. Ce phénomène est beaucoup plus fréquent chez les membres antérieurs. Les chevaux avec des pieds cagneux développent généralement un sabot excessif sur le côté médian (intérieur).
Les chevaux cagneux ont parfois tendance à billarder au trot lorsqu’ils sont vus de face. Cela signifie que dans cette allure, le sabot dévie légèrement vers l’extérieur au moment du lever et se déplace en arc de cercle au lieu de rester sur un plan vertical.
La conformation d’un cheval cagneux résulte souvent d’une déformation des os, généralement dans les membres inférieurs. La seule possibilité de corriger les os est de le faire chez un très jeune poulain en croissance. Lorsqu’un cheval est encore en développement, un bon maréchal-ferrant peut encourager le développement de la structure osseuse à se corriger en gardant l’intérieur du sabot plus haut et l’extérieur plus bas.
Cependant, une fois que les os sont développés, toute tentative de parage ou de ferrage correctif peut entraîner une boiterie car, à ce stade, le cheval est habitué à cet alignement et devrait simplement avoir un sabot équilibré qui soutient la façon dont l’os s’est formé. Le maréchal-ferrant va donc gérer au mieux la condition du cheval sans chercher à la corriger.
Dans les cas sévères de chevaux cagneux, la conformation peut être considérée comme indésirable. En effet, cette conformation et cette façon de marcher sollicitent les articulations inférieures du membre de façon très inégale. En fonction de la gravité et de l’utilisation du cheval, cela peut augmenter la probabilité d’arthrite et de lésions ligamentaires au niveau des articulations inférieures.
Le sabot est également sollicité de manière inégale, ce qui entraîne une surcharge de certaines parties du sabot et des lésions des tissus mous, comme des contusions sur certaines parties du sabot.
Comprendre les aplombs du cheval
Les aplombs d’un cheval désignent la manière dont se positionnent ses membres par rapport à son corps et au sol. Cette disposition est importante car elle affecte la capacité du cheval à se déplacer, sa résistance à la fatigue et sa prédisposition aux blessures. Les aplombs sont évalués en observant le cheval de face, de côté et de derrière, pour déterminer si ses membres sont bien alignés avec le reste du corps.
Un cheval a de bons aplombs lorsque les membres sont bien alignés avec le corps, les pieds se posent à plat sur le sol et le poids est réparti équitablement. Cette conformation favorise une bonne locomotion et réduit le stress sur les articulations, les tendons et les ligaments.
Les aplombs défectueux se manifestent lorsque l’alignement des membres est imparfait, entraînant une distribution inégale du poids et une usure anormale des sabots. Les défauts d’aplombs peuvent être classés en fonction de leur localisation (antérieurs, postérieurs) et de la nature du défaut (cagneux, panard, etc.).
Bien que certains défauts d’aplombs soient génétiques et ne peuvent être complètement corrigés, de nombreuses stratégies peuvent aider à gérer et à minimiser leur impact. Cela inclut un parage et un ferrage adaptés, des exercices spécifiques pour renforcer les bons mouvements et parfois l’utilisation de supports orthopédiques.
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Comment parer un cheval cagneux?
Il faut comprendre que ce problème découle d’une anomalie des aplombs du cheval, généralement au niveau des membres inférieurs. La croissance du sabot est inégale en raison des forces inégales qui s’exercent à l’intérieur et à l’extérieur. L’allongement du sabot aggrave le problème.
Il est important de comprendre la différence entre la prise en charge de pieds cagneux chez un cheval adulte et la nécessité d’un diagnostic et d’un traitement précoce chez le poulain en croissance.
Dans le cas de certaines déformations angulaires des membres, les pieds cagneux ou panards par exemple, un parage correctif lorsque le poulain n’a que quelques mois peut aider à redresser le membre. Tenter de le faire sur un cheval plus âgé ne fera qu’engendrer des problèmes.
Chez un cheval adulte, bien que le ferrage ou le parage soit important pour empêcher le sabot de s’allonger, le membre ne peut pas être redressé par le ferrage ou le parage (à moins que le problème ne soit dû à un mauvais équilibre du sabot au départ, ce qui est rare). Le ferrage ou le parage doivent être effectués à intervalles rapprochés (environ 6 semaines) et visent à minimiser la torsion créée par l’inégalité de la charge. Cela se fait de différentes manières par le maréchal-ferrant, mais les principes de base sont l’attention portée à l’équilibre et le raccourcissement de la pince.
L’objectif est de maintenir le pied le plus droit possible, en veillant à ce que la surface de la paroi du sabot soit parée de manière égale de chaque côté pour éviter une pression inégale sur les articulations.
N’essayez pas de corriger les sabots d’un cheval cagneux sans l’aide d’un professionnel. Cela n’est généralement pas possible et peut entraîner d’autres problèmes.