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La gourme chez le cheval est une affection respiratoire causée par la bactérie Streptococcus equi subspecies equi. Cet article vise à éclairer propriétaires, soigneurs et cavaliers sur cette maladie contagieuse et sérieuse.

Bien qu’elle soit particulièrement prévalente chez les jeunes chevaux, la gourme peut affecter des individus de tout âge, se manifestant par des symptômes comme la fièvre, l’écoulement nasal et le gonflement des ganglions lymphatiques. Une compréhension approfondie des aspects de sa prévention, son diagnostic et son traitement est cruciale pour la gestion de la santé des chevaux et la prévention de sa propagation.

Cet article a pour but de fournir les connaissances nécessaires pour reconnaître rapidement la gourme, agir efficacement en cas d’infection, et appliquer des stratégies de prévention efficaces.

Comprendre la gourme du cheval

La gourme, un mot qui peut susciter inquiétude chez tout propriétaire de cheval, désigne une maladie infectieuse spécifique à ces animaux. Commençons par décomposer et comprendre ce que cela signifie réellement.

1. Qu’est-ce que la gourme du cheval?

La gourme est causée par la bactérie Streptococcus equi subspecies equi. Cette infection respiratoire touche principalement les jeunes chevaux, mais elle peut affecter les chevaux de tous âges. Sa notoriété provient de sa capacité à se propager rapidement, surtout dans des conditions de vie en groupe, comme dans les écuries ou lors de rassemblements équins.

Les symptômes de la gourme sont assez distinctifs. Ils comprennent:

  • Une fièvre élevée est souvent le premier signe que quelque chose ne va pas.
  • Un écoulement nasal épais, qui peut être clair au début, puis devenir purulent.
  • Un gonflement notable des ganglions lymphatiques sous la mâchoire, pouvant conduire à la formation d’abcès.
  • Une toux sèche et persistante.

Ces symptômes sont non seulement inconfortables pour le cheval, mais ils peuvent aussi conduire à des complications si la maladie n’est pas traitée correctement.

La transmission de la gourme se fait principalement par contact direct avec un cheval infecté ou par contact avec des objets contaminés, comme les seaux, les brosses ou même les vêtements et mains des soigneurs. Les jeunes chevaux, en particulier ceux qui sont regroupés dans des écuries ou des environnements surpeuplés, sont les plus à risque. Le stress, un changement d’environnement, ou une immunité affaiblie peuvent également augmenter la susceptibilité à cette maladie.

La gravité de la gourme réside dans sa contagiosité et son potentiel à causer des complications sévères si elle n’est pas traitée. Les abcès peuvent obstruer les voies respiratoires ou, dans de rares cas, se propager à d’autres parties du corps. De plus, un cheval infecté peut devenir porteur de la bactérie, ce qui signifie qu’il peut propager la maladie même après sa guérison.

2. Symptômes et signes d’alerte

La reconnaissance précoce des symptômes de la gourme est essentielle pour assurer un traitement rapide et efficace. Voici une exploration plus approfondie des signes à surveiller.

Symptômes courants de la gourme

Les symptômes de la gourme chez les chevaux peuvent varier en fonction de la gravité de l’infection, mais certains signes sont assez typiques:

  • Fièvre élevée – C’est souvent le premier signe. Une température corporelle supérieure à 38°C chez un cheval au repos est considérée comme de la fièvre.
  • Écoulement nasal – Initialement, l’écoulement nasal peut être clair, mais il devient rapidement épais, purulent et de couleur jaune ou verte.
  • Toux sèche – Une toux persistante et sèche est fréquente, résultant de l’irritation des voies respiratoires.
  • Gonflement des ganglions lymphatiques – Les ganglions lymphatiques sous la mâchoire s’enflamment et peuvent être facilement palpables et visibles. Ce gonflement peut être assez sévère pour gêner la mastication et la déglutition.
  • Abcès sous la mâchoire – Dans les cas avancés, des abcès peuvent se former dans les ganglions lymphatiques enflés, ce qui peut être douloureux pour le cheval.
  • Léthargie et perte d’appétit – Les chevaux atteints peuvent être léthargiques et montrer peu d’intérêt pour la nourriture en raison de la douleur et du malaise.

Signes nécessitant une attention vétérinaire immédiate

Certains symptômes indiquent que la maladie a progressé et nécessitent une intervention vétérinaire urgente:

  • Difficulté respiratoire – Si le cheval semble avoir du mal à respirer ou s’il respire bruyamment, cela peut indiquer que les ganglions enflés obstruent les voies respiratoires.
  • Fort gonflement ou abcès – Un gonflement extrême ou des abcès qui ne se drainent pas spontanément peuvent nécessiter une intervention chirurgicale.
  • Fièvre persistante – Une fièvre qui dure plusieurs jours malgré le traitement est préoccupante.
  • Comportement apathique – Un changement drastique dans le comportement, comme une apathie ou un refus de se lever, est un signe de gravité.
  • Écoulement nasal sanglant – Si l’écoulement nasal devient sanglant, cela peut indiquer une infection plus grave.

En surveillant ces symptômes et en agissant rapidement en cas de signes d’alerte, vous pouvez contribuer de manière significative à la gestion et au rétablissement de la santé de votre cheval.

gourme du cheval

Diagnostic et traitement

La gourme est une maladie hautement contagieuse, un diagnostic rapide et précis est donc crucial pour prévenir sa propagation à d’autres chevaux. Il est essentiel de travailler en étroite collaboration avec un vétérinaire pour diagnostiquer et traiter rapidement et efficacement la gourme et pour mettre en place des stratégies de prévention adaptées à chaque situation.

1. Diagnostic de la gourme

Un diagnostic précis de la gourme est crucial pour instaurer un traitement adéquat et limiter la propagation de la maladie. Voici comment les vétérinaires abordent généralement le diagnostic.

Examen clinique

La première étape dans le diagnostic de la gourme est un examen clinique approfondi. Le vétérinaire évaluera les symptômes évidents – fièvre, écoulement nasal, toux, gonflement des ganglions lymphatiques – et prendra en compte l’historique médical du cheval, y compris sa vaccination et son exposition potentielle à d’autres chevaux infectés.

Tests de laboratoire

Les tests de laboratoire jouent un rôle clé dans le diagnostic de la gourme:

  • Culture bactérienne – Un échantillon des sécrétions nasales ou du pus des abcès peut être prélevé pour identifier la présence de la bactérie Streptococcus equi subspecies equi. Ce processus peut prendre plusieurs jours pour obtenir des résultats.
  • PCR (réaction en chaîne par polymérase) – Ce test est plus rapide que la culture bactérienne. Il détecte l’ADN de la bactérie dans les échantillons et peut fournir des résultats en quelques heures ou jours.
  • Sérologie – Des tests sanguins peuvent être effectués pour détecter la présence d’anticorps contre Streptococcus equi, ce qui indique une exposition récente ou une infection en cours.

Autres techniques de diagnostiques:

  • Endoscopie – Pour examiner l’état des voies respiratoires supérieures et détecter d’éventuelles complications, une endoscopie peut être réalisée.
  • Échographie – Cette méthode est utile pour évaluer la taille et la nature des abcès des ganglions lymphatiques.

Importance d’un diagnostic précoce

Un diagnostic rapide est essentiel pour plusieurs raisons. D’abord, il permet de commencer le traitement approprié sans délai, ce qui améliore les chances de rétablissement rapide du cheval. Ensuite, cela aide à prévenir la propagation de la maladie à d’autres chevaux, surtout dans un environnement collectif comme une écurie. Enfin, identifier la gourme permet d’éviter des traitements inutiles ou inappropriés pour d’autres maladies respiratoires.

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2. Traitement de la gourme

Une fois la gourme diagnostiquée, il est crucial de commencer le traitement sans délai pour améliorer les chances de rétablissement du cheval et pour minimiser la propagation de la maladie. Voici les stratégies de traitement typiquement employées.

Antibiotiques et anti-inflammatoires

Le traitement principal de la gourme repose sur l’utilisation d’antibiotiques:

  • Pénicilline – C’est l’antibiotique le plus couramment prescrit pour traiter la gourme. Il est généralement administré par injection pour assurer une dose efficace dans le corps.
  • Autres antibiotiques – Dans les cas où un cheval ne peut pas recevoir de pénicilline en raison d’allergies ou d’autres complications, des antibiotiques alternatifs peuvent être utilisés.

Il est essentiel de suivre le cours complet des antibiotiques tel que prescrit par le vétérinaire, même si les symptômes semblent s’améliorer. Cela aide à prévenir le développement de résistances bactériennes et assure l’éradication complète de l’infection.

Des médicaments anti-inflammatoires peuvent être administrés pour réduire la douleur, l’enflure et la fièvre.

Soins de soutien et gestion des abcès

Les soins de soutien jouent un rôle crucial dans le traitement de la gourme:

  • Hydratation – Assurer une hydratation adéquate est essentiel. Les chevaux fiévreux ou ceux qui mangent moins doivent avoir un accès constant à de l’eau fraîche.
  • Alimentation – Une alimentation facile à manger et nutritive est importante, surtout si le cheval a des difficultés à mâcher à cause du gonflement des ganglions.
  • Repos – Un repos adéquat dans un environnement calme et confortable favorise la guérison.

Dans certains cas, les abcès formés dans les ganglions lymphatiques nécessitent une attention vétérinaire spécifique:

  • Drainage des abcès – Si les abcès ne se drainent pas spontanément, une intervention vétérinaire peut être nécessaire pour les ouvrir et les drainer.
  • Soins locaux – Après le drainage, des soins locaux peuvent être requis pour favoriser la guérison et prévenir les infections secondaires.

Surveillance et suivi

Le suivi régulier par un vétérinaire est crucial pour évaluer la réponse au traitement et ajuster le plan thérapeutique si nécessaire. Il est également important de surveiller le cheval pour détecter tout signe de complications ou de rechute.

La gestion efficace de la gourme exige une approche holistique qui combine le traitement médical avec des soins de soutien attentifs. Une communication étroite avec votre vétérinaire est essentielle tout au long du processus de traitement pour assurer la meilleure issue possible pour votre cheval.

gourme cheval

Prévention et gestion de la gourme

Il est possible de prévenir la gourme chez les chevaux en adoptant plusieurs stratégies de gestion et de soins.

En cas d’épidémie, l’isolement immédiat des chevaux infectés est primordial. Des mesures rigoureuses de nettoyage et de désinfection doivent être mises en place, et une surveillance continue des autres chevaux est nécessaire.

1. Prévention et contrôle de la gourme

Prévenir la gourme est essentiel pour maintenir la santé et le bien-être des chevaux. Des mesures de prévention et de contrôle efficaces sont cruciales, surtout dans les environnements où plusieurs chevaux vivent à proximité.

Protocoles de vaccination – Discutez avec votre vétérinaire des vaccins disponibles contre la gourme et établissez un calendrier de vaccination. Bien que le vaccin ne soit pas efficace à 100%, il peut réduire significativement le risque d’infection et atténuer la gravité des symptômes chez les chevaux infectés.

Quarantaine – Les nouveaux chevaux introduits dans un troupeau doivent être mis en quarantaine pendant une période recommandée pour s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs de la gourme.

Hygiène rigoureuse – Nettoyez et désinfectez régulièrement les écuries, les équipements et les outils. Cela inclut les mangeoires, les abreuvoirs, les brosses et tout autre matériel utilisé pour les chevaux.

Pratiques de gestion – Gérez l’environnement pour éviter la surpopulation et assurez une ventilation adéquate dans les écuries pour réduire la concentration des agents pathogènes.

Surveillance active – Surveillez les chevaux pour détecter rapidement tout signe de maladie. Un diagnostic et un traitement précoces sont essentiels pour empêcher la propagation de la gourme. Tous ceux qui s’occupent des chevaux doivent être formés sur les signes de la gourme et les procédures à suivre en cas de suspicion de maladie.

La prévention et le contrôle de la gourme nécessitent une approche globale. En suivant ces mesures, en collaboration étroite avec un vétérinaire, vous pouvez jouer un rôle crucial dans la protection de vos chevaux contre cette maladie grave.

2. Gestion d’un épisode de gourme dans une écurie

Lorsqu’un cas de gourme est confirmé dans une écurie, une action rapide et organisée est nécessaire pour gérer l’épidémie et prévenir sa propagation. Voici les étapes clés à suivre.

Isolement immédiat et mesures de quarantaine

Isoler immédiatement le ou les chevaux infectés. L’isolement doit être strict, avec un enclos séparé loin des autres chevaux. Limiter le mouvement des personnes et des animaux dans et hors de la zone d’isolement pour réduire le risque de propagation.

Surveillez de près tous les autres chevaux de l’écurie pour détecter les premiers signes de maladie. Identifier et surveiller les chevaux qui ont été en contact avec le cheval infecté.

Désinfection et nettoyage

Nettoyer et désinfecter soigneusement toutes les zones et tout le matériel ayant été en contact avec le cheval infecté. Cela inclut le boxe, le matériel, les abreuvoirs et les mangeoires.

Utiliser des désinfectants efficaces contre les bactéries et suivre les recommandations du fabricant pour l’application.

Surveillance continue et mesures de précaution

Examiner chaque cheval quotidiennement pour détecter tout signe de maladie. Garder une communication régulière avec le vétérinaire pour des mises à jour sur l’état des chevaux infectés et des conseils sur la gestion de la situation.

En informant le personnel et les propriétaires, vous vous assurez que tout le monde dans l’écurie est informé de la situation et comprend les mesures de précaution à prendre. Vous devez établir des protocoles clairs concernant l’hygiène, le port d’équipements de protection et la manipulation des chevaux et du matériel.

Gestion après l’épidémie

Une fois l’épidémie maîtrisée, effectuer un nettoyage et une désinfection en profondeur de l’écurie. Revoir et ajuster les pratiques de gestion de l’écurie pour prévenir de futures épidémies.

En suivant ces directives, vous pouvez gérer efficacement un épisode de gourme dans une écurie, minimisant ainsi les risques pour la santé des chevaux et la propagation de la maladie. La gestion proactive et la communication sont essentielles dans ces situations. La section suivante abordera les mythes et réalités concernant la gourme, pour aider à démystifier cette maladie et informer correctement les propriétaires et soigneurs de chevaux.

Conclusion

En parcourant ce guide sur la gourme, nous avons abordé les aspects cruciaux de cette maladie: sa compréhension, son diagnostic, son traitement, sa prévention et la gestion d’épidémies dans une écurie.

La gourme chez les chevaux est une maladie complexe nécessitant une attention sérieuse. Un partenariat entre propriétaires, soigneurs et vétérinaires, associé à une bonne connaissance et à des pratiques de gestion rigoureuses, est essentiel pour la santé et le bien-être des chevaux.

En outre, l’éducation et la sensibilisation constantes sur la gourme sont indispensables pour tous ceux qui s’occupent de chevaux. La compréhension approfondie de cette maladie permet une meilleure préparation et une réponse plus efficace en cas d’épidémie.

Enfin, cet article souligne l’engagement nécessaire pour la santé et le bien-être des chevaux. La gourme n’est pas seulement une question de traitement d’un cheval malade, c’est une question de gestion proactive de la santé au sein de la communauté équestre.