L’alimentation est un pilier fondamental de la santé et du bien-être des chevaux. Parmi les différents aliments disponibles, l’orge est une céréale qui attire l’attention pour ses nombreux bienfaits nutritionnels. Utilisée depuis des siècles, elle est particulièrement appréciée pour sa richesse en énergie et sa polyvalence.
Cependant, elle doit être utilisée de manière adaptée et réfléchie pour en tirer tous les avantages sans mettre en danger la santé du cheval. Dans cet article, nous explorerons pourquoi et comment intégrer l’orge dans l’alimentation du cheval, les différentes formes sous lesquelles elle peut être donnée, ainsi que les précautions essentielles à prendre.
Pourquoi donner de l’orge à un cheval?
L’orge est une céréale de choix dans l’alimentation des chevaux grâce à ses propriétés énergétiques et à sa polyvalence. Mais pourquoi cette céréale est-elle si bénéfique et comment peut-elle être intégrée dans une ration équilibrée?
1. Les bienfaits nutritionnels de l’orge
L’orge est une céréale particulièrement riche en amidon, ce qui en fait une excellente source d’énergie progressive. Contrairement à des céréales comme l’avoine, qui fournissent une énergie plus rapide, l’orge est idéale pour les chevaux ayant besoin d’un apport énergétique constant, notamment ceux en travail modéré ou intense. Elle offre une énergie durable qui peut améliorer la performance et réduire les pics d’excitation souvent associés à l’avoine.
Elle est également une bonne option pour les chevaux ayant besoin de reprendre du poids ou d’améliorer leur état corporel. Sa densité énergétique légèrement supérieure à celle de l’avoine en fait un choix privilégié pour ces situations. De plus, elle peut être particulièrement utile pour les chevaux plus âgés, dont le métabolisme ralentit, en leur fournissant une énergie facile à digérer lorsqu’elle est bien préparée.
Cependant, l’orge est naturellement pauvre en fibres et en calcium, ce qui nécessite de l’intégrer dans une ration équilibrée, avec un apport suffisant de foin ou d’herbe pour couvrir les besoins en fibres. En outre, un complément en minéraux et oligo-éléments peut être nécessaire pour compenser ses carences nutritionnelles spécifiques.

2. Quand donner de l’orge et pour quel cheval?
Chevaux en travail – L’orge est particulièrement utile pour les chevaux qui effectuent un travail régulier, qu’il soit modéré (loisirs, dressage) ou intense (compétition, endurance). Elle offre une énergie stable qui peut soutenir des efforts prolongés.
Chevaux en convalescence ou nécessitant une prise de poids – Elle aide à améliorer la condition physique et fournit une énergie accessible sans exciter le cheval.
Chevaux en croissance ou juments gestantes/lactantes – Lorsque complétée par des aliments riches en protéines et en calcium, elle peut répondre aux besoins accrus. L’orge peut contribuer à soutenir la croissance musculaire et le développement osseux.
⚠️ Attention! L’orge n’est pas adaptée aux chevaux ayant des troubles métaboliques, comme le syndrome métabolique équin ou ceux sujets à la fourbure. L’amidon qu’elle contient peut accentuer ces problèmes. Dans ces cas, il est préférable de privilégier des aliments faibles en amidon et riches en fibres.
3. Quantité recommandée et équilibre alimentaire
Fourrage en priorité – La base de l’alimentation doit être constituée de fourrage (foin ou herbe), représentant 1,5 à 2% du poids corporel du cheval par jour (soit environ 7 à 10 kg pour un cheval de 500 kg). Cela garantit un bon fonctionnement digestif et couvre une partie des besoins énergétiques.
Quantité d’orge – En général, l’orge peut représenter 20 à 50% des concentrés, soit :
- 500 g à 1 kg par jour pour un cheval au repos ou en travail léger.
- 1 à 2 kg par jour pour un cheval en travail modéré.
- Jusqu’à 3 kg par jour pour un cheval en travail intense.
Répartition des repas – Les concentrés doivent être divisés en plusieurs petits repas (au moins 2 à 3) pour éviter les surcharges digestives et les fermentations excessives. Cela permet une assimilation optimale de l’orge tout en limitant les risques de troubles digestifs comme les coliques.
Il est également crucial de surveiller régulièrement l’état corporel du cheval et d’ajuster les quantités en fonction de son activité physique, de la saison et de son état de santé. Une consultation avec un nutritionniste équin peut être utile pour optimiser la ration selon les besoins spécifiques de chaque cheval.

L’orge est-elle bonne pour les chevaux?
L’orge est une céréale qui nécessite une préparation spécifique pour être pleinement assimilée par le cheval. Donner de l’orge brute ou mal préparée peut réduire son efficacité nutritionnelle et poser des risques digestifs.
1. Pourquoi transformer l’orge?
Les grains d’orge ont une enveloppe dure, ce qui les rend difficiles à digérer pour les chevaux lorsqu’ils sont donnés entiers. Une transformation est donc essentielle pour améliorer leur digestibilité, augmenter leur assimilation et prévenir les troubles digestifs comme les coliques, les ballonnements ou les fermentations excessives.
Transformer l’orge permet également d’adapter sa forme aux besoins spécifiques du cheval, qu’il soit jeune, âgé ou en convalescence.
A lire aussi – Pourquoi donner des compléments alimentaires?
2. Méthodes de préparation courantes
Orge aplatie ou concassée – Les grains sont écrasés pour briser leur enveloppe, facilitant ainsi l’accès aux nutriments qu’ils contiennent. C’est la forme la plus courante et elle convient à la plupart des chevaux. Toutefois, cette forme doit être consommée rapidement (sous 3 semaines) pour éviter la perte de qualité nutritionnelle et le risque de rancissement.
Orge trempée – Tremper les grains dans de l’eau pendant 12 à 24 heures ramollit leur enveloppe, améliorant la digestibilité et réduisant les risques de troubles digestifs. Cette méthode est idéale pour les chevaux ayant des dents usées, des difficultés à mâcher ou des problèmes respiratoires (puisque cela réduit la poussière). Il est essentiel de renouveler l’eau et de nettoyer les récipients pour éviter les fermentations indésirables.
Orge germée – En laissant les grains dans un environnement humide et propre pendant quelques jours, on obtient des pousses riches en protéines et plus faciles à digérer. Cette forme est particulièrement bénéfique pour les chevaux en convalescence, en croissance ou nécessitant une amélioration de leur état corporel. La germination augmente également l’apport en vitamines, notamment en vitamine E et en acide folique.
Orge floconnée – Ce traitement industriel consiste à cuire les grains à la vapeur avant de les aplatir en flocons. Cette méthode offre une digestibilité optimale et est particulièrement adaptée pour les chevaux en travail intense ou ayant des besoins énergétiques élevés. Bien qu’elle soit plus coûteuse, l’orge floconnée est pratique et prête à l’emploi.
Orge cuite – Traditionnellement utilisée dans les mashes, l’orge cuite est idéale pour hydrater et fournir une énergie facile à assimiler. Elle est particulièrement utile pour les chevaux en hiver, après un effort intense ou pour stimuler l’appétit chez les chevaux fatigués. La cuisson permet également de prédigérer l’amidon, réduisant ainsi le risque de troubles digestifs.
3. Avantages et inconvénients de chaque méthode
Chaque méthode a ses avantages selon les besoins du cheval et les contraintes de l’éleveur:
- Aplatie – Pratique et économique, mais doit être consommée rapidement.
- Trempée – Idéale pour les chevaux sensibles ou ayant des difficultés à mâcher, mais nécessite un entretien rigoureux.
- Germée – Très nutritive, mais demande du temps et des conditions contrôlées pour éviter les moisissures.
- Floconnée – Très digeste et pratique, mais plus onéreuse.
- Cuite – Adaptée aux chevaux nécessitant une ration hydratante et facile à digérer, mais demande une préparation quotidienne.
Transformer l’orge permet de maximiser ses bénéfices tout en s’adaptant aux besoins spécifiques de chaque cheval, qu’il s’agisse d’un cheval de loisir, de sport ou en convalescence.
L’orge est un aliment précieux dans l’alimentation du cheval, offrant une source d’énergie progressive et de nombreux avantages nutritionnels. Cependant, elle doit être utilisée avec soin: bien préparée, introduite progressivement et équilibrée avec d’autres aliments. En respectant ces principes, elle peut améliorer la santé et la performance de votre cheval.
Pour un usage optimal, n’hésitez pas à demander conseil à un vétérinaire ou un nutritionniste équin, qui pourra vous guider dans l’élaboration d’une ration adaptée aux besoins spécifiques de votre cheval.