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La myopathie de stockage de polysaccharides (PSSM) est une maladie musculaire génétique qui affecte de nombreux chevaux à travers le monde et peut considérablement affecter leur qualité de vie. Elle se caractérise par une accumulation excessive de glycogène dans les muscles, entraînant raideur, faiblesse et des crises de myosites répétées.

Comprendre la PSSM est crucial pour les propriétaires et éleveurs, car une gestion appropriée peut améliorer la qualité de vie des chevaux atteints. Cet article vise à expliquer les causes, les symptômes et le diagnostic de cette maladie, tout en présentant des stratégies de gestion efficaces.

En travaillant en collaboration avec des vétérinaires et en adaptant l’alimentation et l’exercice, il est possible de réduire l’impact de cette maladie complexe, permettant aux chevaux de mener une vie active et confortable.

Comprendre la PSSM chez le cheval

La myopathie de stockage de polysaccharides (PSSM) est une condition qui affecte le métabolisme musculaire des chevaux, causant des problèmes qui peuvent influencer leur performance et leur bien-être. Comprendre les fondements de cette maladie est essentiel pour les propriétaires de chevaux et les professionnels de la santé équine.

1. Qu’est-ce que la PSSM?

La PSSM est une maladie génétique qui perturbe le stockage et l’utilisation de l’énergie musculaire chez les chevaux. Normalement, les chevaux convertissent le glucose, un sucre présent dans leur alimentation, en glycogène, une substance stockée dans les muscles pour être utilisée comme source d’énergie pendant l’exercice.

Chez les chevaux atteints de PSSM, ce processus est dysfonctionnel, entraînant une accumulation excessive de glycogène dans les cellules musculaires. Cette accumulation anormale peut entraîner des épisodes de raideur, de douleur et de faiblesse musculaire, notamment pendant ou après l’exercice.

Il existe deux types principaux de PSSM:

  • PSSM de type 1 – Ce type est bien documenté et est causé par une mutation spécifique dans le gène GYS1, responsable de la synthèse du glycogène. Les chevaux atteints de PSSM1 présentent souvent des symptômes de manière plus prévisible, et la maladie est relativement bien comprise en termes de diagnostic et de gestion.
  • PSSM de type 2 – Ce type est moins bien compris. Contrairement au type 1, le type 2 n’est pas causée par la mutation du gène GYS1. Les recherches suggèrent que PSSM2 pourrait impliquer plusieurs gènes et mécanismes biologiques, mais les causes exactes restent encore floues. Cela rend le diagnostic et le traitement plus complexes.

2. Les causes de la PSSM

Causes génétiques de la PSSM1:

  • La PSSM1 est causée par une mutation spécifique du gène GYS1, qui code pour l’enzyme glycogen synthase 1. Cette enzyme joue un rôle clé dans la conversion du glucose en glycogène dans les muscles. La mutation entraîne une activité enzymatique accrue, conduisant à une surproduction et une accumulation de glycogène.
  • La mutation du gène GYS1 est transmise de manière autosomique dominante. Cela signifie qu’un cheval n’a besoin de recevoir le gène défectueux que d’un seul parent pour être affecté. En conséquence, la PSSM1 peut être assez répandue dans certaines lignées où la mutation est présente.

Causes génétiques de la PSSM2:

  • Les causes génétiques de la PSSM2 ne sont pas aussi bien définies que celles de la PSSM1. Bien que plusieurs gènes aient été impliqués, tels que RYR1, MYH1, et MYOT, les mutations spécifiques et leurs rôles exacts ne sont pas encore entièrement élucidés. La PSSM2 pourrait impliquer des interactions complexes entre plusieurs gènes et facteurs environnementaux.

Transmission héréditaire:

  • En raison de sa transmission autosomique dominante, la PSSM1 est plus susceptible d’affecter les chevaux dans les lignées où la mutation est présente. Les races particulièrement touchées incluent les Quarter Horses, Paint Horses, Appaloosas et certaines races de chevaux de trait comme les Belges et les Percherons.
  • La transmission génétique de la PSSM2 est moins claire, mais elle semble également avoir une composante héréditaire. Elle affecte un plus large éventail de races, y compris les Warmbloods, les Pur-sang, et les Arabes. En raison de la complexité de sa génétique, les schémas d’hérédité peuvent être plus variés.

Bien que la PSSM soit principalement causée par des facteurs génétiques, certains facteurs environnementaux peuvent exacerber les symptômes et influencer leur gravité:

  • Une alimentation riche en glucides, particulièrement en amidon et en sucre, peut aggraver les symptômes en augmentant l’accumulation de glycogène dans les muscles. Il est crucial d’adapter le régime alimentaire des chevaux atteints de PSSM pour minimiser la consommation de glucides.
  • L’activité physique joue un rôle important dans la gestion de la maladie. Un exercice inapproprié, surtout après des périodes de repos, peut déclencher des épisodes aigus de symptômes. Les chevaux atteints bénéficient souvent d’un programme d’exercice régulier et modéré, qui aide à utiliser le glycogène excédentaire et à maintenir la santé musculaire.
  • Le stress peut exacerber les symptômes de la maladie. Les situations stressantes, qu’elles soient physiques ou psychologiques, peuvent déclencher ou aggraver les épisodes aigus de la maladie. La gestion du stress, à travers un environnement stable et des soins appropriés, est une composante importante de la gestion globale de la maladie.

3. Symptômes de la PSSM

Les symptômes de la myopathie de stockage de polysaccharides (PSSM) peuvent varier en fonction de la gravité de la maladie, du type de PSSM et de la race du cheval. Cependant, certains signes cliniques sont typiques et peuvent aider à identifier la condition.

Les chevaux atteints présentent souvent des signes cliniques caractéristiques qui se manifestent principalement lors de l’exercice ou après:

  • Raideur et douleur musculaire – Les chevaux avec PSSM éprouvent fréquemment une raideur musculaire, surtout après un exercice modéré à intense. La raideur est souvent plus prononcée dans les membres postérieurs, bien que d’autres groupes musculaires puissent également être affectés. Les chevaux peuvent sembler hésitants à se déplacer, présenter des difficultés à se tourner ou à fléchir leurs membres, et montrer une démarche rigide ou boitillante.
  • Transpiration excessive – Une sudation excessive est un symptôme fréquent chez les chevaux atteints de PSSM, même après un exercice léger ou sans activité physique intense. Les propriétaires peuvent remarquer que le cheval transpire abondamment par temps frais ou après un effort minimal, souvent en raison de la douleur et de la raideur musculaire.
  • Faiblesse musculaire – Les chevaux atteints de PSSM peuvent montrer une faiblesse musculaire généralisée, affectant leur capacité à se lever ou à se déplacer. Ils peuvent trébucher, tomber ou hésiter à se lever après s’être couchés. La faiblesse peut être intermittente ou persistante, selon la gravité de la maladie.
  • Tremblements musculaires – Des fasciculations musculaires ou des tremblements peuvent se produire, surtout après l’exercice ou lors d’un stress physique ou émotionnel. Ces tremblements sont souvent visibles dans les groupes musculaires des flancs et des épaules et peuvent être accompagnés de tics cutanés.
  • Intolérance à l’exercice – Les chevaux atteints de PSSM ont une tolérance réduite à l’exercice, se fatiguent rapidement et ne peuvent pas soutenir des performances prolongées.
  • Épisodes de coups de sang – Les épisodes de coups de sang (rhabdomyolyse ou myosite) se caractérisent par des crises aiguës de raideur musculaire sévère, souvent associées à une douleur extrême et à une incapacité à bouger. Lors d’un épisode, le cheval peut montrer des signes de détresse, comme grincer des dents, transpirer abondamment et avoir une posture voûtée. Les muscles peuvent être durs et sensibles au toucher.

Différences entre les types

Bien que des symptômes communs soient présents dans les deux types de la maladie, certaines différences peuvent être observées entre PSSM1 et PSSM2.

Les chevaux atteints de PSSM1 présentent souvent des symptômes de manière plus prévisible, avec des épisodes fréquents de myosites, surtout après des périodes de repos suivies d’un exercice. Les chevaux avec PSSM1 répondent généralement bien aux ajustements alimentaires et à l’exercice régulier, montrant une amélioration significative des symptômes avec une gestion appropriée.

Les chevaux atteints de PSSM2 peuvent présenter une gamme de symptômes plus variés et parfois moins prévisibles. La manifestation des symptômes peut varier considérablement entre les individus. Le diagnostic de PSSM2 est souvent plus complexe, nécessitant une combinaison d’évaluations cliniques et de tests complémentaires.

Bien que les chevaux atteints de PSSM2 puissent également bénéficier de changements alimentaires et d’exercice, la réponse peut être moins uniforme, nécessitant une approche plus personnalisée.

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PSSM cheval

Comment traiter la PSSM chez le cheval?

La myopathie de stockage de polysaccharides (PSSM) chez le cheval est une condition génétique chronique, et actuellement, il n’existe pas de remède définitif pour cette maladie. Cependant, les chevaux atteints peuvent généralement être gérés efficacement pour minimiser les symptômes et améliorer leur qualité de vie grâce à des stratégies de gestion spécifiques.

1. Diagnostic de la PSSM

Diagnostiquer la myopathie de stockage de polysaccharides chez le cheval est une étape cruciale pour une gestion efficace de la maladie. Le diagnostic implique une combinaison d’observations cliniques, de tests génétiques et de procédures de laboratoire pour confirmer la présence de la maladie et déterminer le type de PSSM.

Le processus de diagnostic commence généralement par l’observation des symptômes cliniques du cheval et une consultation avec un vétérinaire expérimenté.

  • La présence de symptômes caractéristiques tels que raideur musculaire, transpiration excessive, faiblesse musculaire et épisodes de myosites peut suggérer la PSSM.
  • Il est important de recueillir un historique médical complet du cheval, y compris ses antécédents d’exercice, de performances et toute réaction antérieure à des changements alimentaires ou d’activité.
  • Le vétérinaire effectuera un examen physique détaillé pour évaluer l’état musculaire du cheval, vérifier la présence de raideur ou de douleur et noter toute autre anomalie.

Les tests génétiques constituent un outil essentiel pour le diagnostic de la PSSM, en particulier pour le type 1.

Un échantillon de crin ou de sang est prélevé pour l’analyse génétique. Le crin est souvent utilisé car il est facile à collecter et à stocker. Le test vise à identifier la mutation spécifique du gène GYS1 associée à la PSSM1. Ce test est rapide, non invasif et très précis pour le diagnostic de PSSM1.

Si le test génétique ne révèle pas la mutation GYS1, mais que la maladie est toujours suspectée, le cheval pourrait être atteint de PSSM2. Actuellement, il n’existe pas de test génétique unique pour ce type, car les causes génétiques sont plus complexes et impliquent potentiellement plusieurs gènes.

La biopsie musculaire est une méthode diagnostique utilisée pour confirmer la PSSM, en particulier lorsque le type 2 est suspecté.

Un petit échantillon de tissu musculaire est prélevé sous anesthésie locale. Les muscles choisis pour la biopsie sont généralement ceux des flancs ou des épaules. L’échantillon est examiné au microscope pour détecter une accumulation anormale de glycogène et de polysaccharides complexes dans les cellules musculaires. La présence d’un excès de glycogène et d’autres caractéristiques histologiques spécifiques confirme le diagnostic de PSSM.

cheval au pré

2. Gestion de la PSSM

Bien qu’il n’existe pas de remède définitif pour la myopathie de stockage de polysaccharides, la gestion appropriée des symptômes peut permettre aux chevaux atteints de mener une vie confortable et active. Chaque cheval est unique, et il est crucial d’adapter les soins en fonction des besoins individuels.

Régime alimentaire

L’alimentation joue un rôle clé dans la gestion de la PSSM. Un régime bien conçu peut réduire l’accumulation de glycogène dans les muscles et atténuer les symptômes.

Réduction des glucides:

  • Les glucides, en particulier l’amidon et les sucres, sont convertis en glycogène dans les muscles. Chez les chevaux atteints de PSSM, cet excès de glycogène provoque des symptômes musculaires.
  • Il est important de limiter les aliments riches en amidon et en sucre, tels que les céréales traditionnelles (avoine, maïs, orge) et les mélanges de grains.
  • Utiliser des fourrages de bonne qualité comme le foin ou les granulés de foin déshydraté, qui sont faibles en glucides, peut aider à contrôler l’apport en amidon.

Augmentation des graisses:

  • Les graisses alimentaires fournissent une source d’énergie alternative aux glucides. Elles sont utilisées plus efficacement par les chevaux atteints de PSSM sans provoquer l’accumulation de glycogène.
  • Ajouter de l’huile végétale (huile de maïs, huile de lin) ou des produits commerciaux riches en matières grasses à l’alimentation peut augmenter la teneur en graisses.
  • L’objectif est de remplacer environ 10 à 20% de l’apport énergétique total par des graisses. Cela peut varier en fonction des besoins énergétiques individuels du cheval et de ses tolérances alimentaires.

Suppléments:

  • Vitamine E et sélénium sont des antioxydants qui aident à protéger les cellules musculaires contre les dommages oxydatifs. Cependant, il est essentiel de doser correctement le sélénium, car un excès peut être toxique.
  • Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, la L-carnitine est parfois utilisée pour soutenir le métabolisme des graisses dans les muscles.

Exercice et activité physique

L’exercice est un aspect essentiel de la gestion de la PSSM. Un programme d’exercice bien structuré aide à utiliser le glycogène excédentaire et à maintenir la santé musculaire.

  • Les chevaux atteints de la maladie bénéficient d’un exercice quotidien modéré et doivent passer le moins de temps possible enfermés dans un boxe. L’exercice aide à prévenir l’accumulation de glycogène et à améliorer la circulation sanguine dans les muscles.
  • En plus de sorties quotidiennes au pâturage ou au paddock, des séances régulières de travail léger à modéré, telles que la balade et le travail sur le plat, sont recommandées. L’exercice doit être progressif et adapté aux capacités du cheval.
  • Toute modification du programme d’exercice doit être introduite progressivement pour éviter de surcharger les muscles et déclencher des symptômes aigus.
  • Observer attentivement la réaction du cheval à l’exercice et ajuster l’intensité et la durée en conséquence. Il est crucial d’adapter l’exercice en fonction de la tolérance individuelle du cheval.
  • Surveiller les signes de fatigue, de raideur ou de douleur après l’exercice. Si le cheval montre des signes de détresse, il est important de réduire l’intensité de l’exercice et de consulter un vétérinaire si nécessaire.
  • Un échauffement approprié avant l’exercice et un retour au calme après sont essentiels pour préparer les muscles et favoriser la récupération.

Gestion du stress

Le stress peut exacerber les symptômes de la PSSM. Une gestion efficace du stress est donc essentielle pour maintenir le bien-être du cheval.

  • Fournir un environnement stable et prévisible aide à réduire le stress chez les chevaux. Éviter les changements soudains dans la routine quotidienne, tels que les modifications de l’horaire d’alimentation ou de l’exercice.
  • Assurer des interactions sociales positives avec d’autres chevaux peut aider à réduire le stress. L’accès à un pâturage en groupe ou à proximité d’autres chevaux peut être bénéfique.
  • Assurer un abri adéquat contre les intempéries et un espace suffisant pour se déplacer librement.
  • Minimiser le bruit excessif, les mouvements brusques et d’autres stimuli stressants dans l’environnement du cheval.

En conclusion, la PSSM est une condition complexe mais gérable avec une compréhension adéquate et une gestion proactive. Grâce à un diagnostic précis et à des stratégies de gestion personnalisées, les chevaux atteints de PSSM peuvent vivre en bonne santé et maintenir un niveau de performance satisfaisant. La collaboration avec des professionnels de la santé équine est essentielle pour garantir le bien-être des chevaux atteints de cette maladie.