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Le slow feeding, ou alimentation lente, est une méthode de plus en plus populaire chez les propriétaires et soigneurs de chevaux. Cette approche vise à ralentir la prise de nourriture, en particulier le foin, afin de mieux respecter le comportement alimentaire naturel des chevaux.

Contrairement à une alimentation traditionnelle, où le cheval reçoit de grandes quantités de nourriture en peu de temps (2 ou 3 repas par jour), le slow feeding imite le mode de broutage naturel, où le cheval mange de petites quantités en continu sur de longues périodes.

Cet article vous expliquera en détail ce qu’est le slow feeding, ses avantages, les différents types de slow feeders disponibles, ainsi que les meilleures pratiques pour leur utilisation.

Qu’est-ce que le slow feeding?

Le slow feeding est une méthode d’alimentation qui consiste à ralentir la prise de nourriture de votre cheval, en particulier pour les aliments volumineux comme le foin. Ce principe repose sur l’idée que les chevaux, à l’état sauvage, passent la majeure partie de leur journée à brouter de petites quantités d’herbe. En effet, ils peuvent manger entre 12 et 16 heures par jour, prenant ainsi de petites bouchées de nourriture sur une période prolongée.

Dans un cadre domestique, les chevaux n’ont généralement pas cet accès libre et continu à de l’herbe. Leurs repas sont souvent regroupés en quelques moments précis de la journée (matin, midi, soir), et beaucoup d’entre eux mangent alors très rapidement. Ce mode d’alimentation concentré, bien que pratique pour les propriétaires et les soigneurs, ne correspond pas au rythme digestif naturel du cheval.

1. Définition du slow feeding

Le slow feeding consiste donc à offrir à votre cheval de la nourriture de manière à ralentir son rythme de consommation. Cela peut être fait en utilisant des dispositifs spécifiques appelés slow feeders, qui limitent l’accès aux quantités de nourriture disponibles à un instant donné. Plutôt que de permettre au cheval de dévorer de grandes portions rapidement, ces dispositifs l’obligent à prendre de petites bouchées, ce qui prolonge la durée du repas et imite davantage le comportement naturel de broutage.

Les chevaux ont un système digestif conçu pour traiter de petites quantités d’aliments en continu. Contrairement à d’autres animaux, ils produisent de l’acide gastrique en continu, ce qui peut poser des problèmes si l’estomac est vide pendant de longues périodes. En adoptant le slow feeding, vous permettez à votre cheval de se nourrir à un rythme plus naturel, réduisant ainsi les risques liés à la digestion et améliorant son bien-être général.

Voici quelques raisons essentielles pour lesquelles il est important de respecter ce rythme naturel:

  • Production de salive pour neutraliser la production continue d’acide gastrique
  • Prévention des troubles digestifs
  • Réduction de l’ennui et du stress
  • Gestion du poids
  • Favoriser une mastication plus longue et une meilleure digestion

En résumé, le slow feeding n’est pas simplement une technique pour nourrir plus lentement, mais une méthode qui cherche à imiter autant que possible le mode de vie naturel du cheval, ce qui est essentiel pour sa santé physique et mentale.

2. Les bienfaits du slow feeding pour le cheval

Le slow feeding offre de nombreux avantages pour la santé et le bien-être des chevaux. En ralentissant leur prise alimentaire, cette méthode contribue non seulement à prévenir certains problèmes de santé, mais elle favorise aussi un meilleur équilibre mental et un comportement plus naturel.

En effet, le slow feeding apporte plusieurs avantages pour la santé de votre cheval:

  • Prévention des coliques – Manger trop vite peut causer des troubles digestifs, tels que des coliques, dues à une accumulation de gaz ou à un blocage.
  • Réduction des ulcères gastriques – En ralentissant l’alimentation, vous réduisez le temps où l’estomac est vide, minimisant ainsi la production excessive d’acide gastrique.
  • Amélioration de la digestion – En mâchant plus lentement et plus longtemps, le cheval produit plus de salive, ce qui aide à neutraliser l’acide et améliore la digestion.
  • Gestion du poids – Les chevaux en surpoids bénéficient du slow feeding, car cette méthode aide à contrôler l’apport calorique tout en leur permettant de manger plus longtemps.

Le slow feeding joue également un rôle important dans le bien-être mental du cheval. Les chevaux qui passent beaucoup de temps enfermés dans un boxe ou qui n’ont pas un accès régulier à la pâture peuvent s’ennuyer et développer des comportements stéréotypés (comme le tic à l’appui). Le slow feeding les occupe plus longtemps, réduisant ainsi l’ennui et le stress.

En outre, un cheval dont la digestion fonctionne bien et qui mange dans des conditions apaisantes sera globalement en meilleure condition physique. Cette amélioration se traduit par un meilleur comportement, une plus grande résistance aux maladies et des performances optimisées pour les chevaux de sport ou de travail.

slow feeding cheval

Les slow feeders pour le cheval

Le choix du slow feeder est essentiel pour garantir que votre cheval mange à un rythme naturel tout en évitant les frustrations ou les risques pour sa santé. Il existe plusieurs types de slow feeders, chacun ayant ses avantages et inconvénients. En fonction des besoins spécifiques de votre cheval, de son environnement, et de vos préférences logistiques, certains modèles seront plus adaptés que d’autres.

Voici un aperçu des différents types de slow feeders disponibles, leurs particularités et les critères à prendre en compte pour faire le meilleur choix.

Filets à foin à petites mailles

Les filets à foin à petites mailles sont l’un des types de slow feeders les plus populaires. Ils sont constitués d’un filet en nylon ou en polyester avec des mailles serrées, souvent de 2 à 4 cm de diamètre. Ce format oblige le cheval à tirer de petites quantités de foin à chaque bouchée, ralentissant ainsi significativement sa consommation.

Les filets peuvent être suspendus dans un boxe, accrochés à un mur, ou même posés au sol dans un paddock. Ils sont légers, transportables et polyvalents. Par rapport à d’autres dispositifs plus rigides, les filets à foin sont généralement économiques et accessibles à tous les budgets.

Toutefois, si les filets sont mal fixés ou s’ils sont placés trop bas, il existe un risque que le cheval y coince ses sabots, en particulier s’il est ferré. Il est donc crucial de les attacher solidement à une hauteur appropriée et de surveiller le comportement du cheval.

Filet à foin à petites mailles Kerbl

Râteliers à foin avec grille

Les râteliers à foin avec grille sont des dispositifs rigides qui contiennent le foin derrière une grille en métal ou en plastique, souvent placée au-dessus de la botte de foin ou contre un mur. Le cheval doit pousser la grille ou attraper le foin à travers les ouvertures, ce qui le force à prendre de petites bouchées. Ils conviennent particulièrement aux chevaux vivant en boxe ou en paddock, surtout dans les environnements où il est important de réduire le gaspillage de foin.

Les râteliers à grille sont souvent conçus en matériaux robustes comme le métal, ce qui les rend très durables et adaptés à une utilisation prolongée. Contrairement aux filets, ils sont plus difficiles à déplacer, et le cheval ne risque pas de se prendre les pieds dedans.

Cependant, en raison de leur structure rigide, les râteliers sont plus lourds et moins faciles à déplacer d’un endroit à l’autre. Ce type de slow feeder est généralement plus cher que les filets à foin, en raison de sa construction plus élaborée.

Slow feeders au sol

Les slow feeders au sol sont des dispositifs qui reposent directement sur le sol, souvent sous forme de boîtes ou de bacs avec une grille amovible qui repose sur le foin. Ils permettent au cheval de manger dans une position naturelle, tête baissée, tout en ralentissant l’accès au fourrage.

Les chevaux sont conçus pour manger la tête baissée. Manger dans cette position réduit la tension sur leur cou et leurs muscles dorsaux, et améliore leur respiration. Comme pour les râteliers, ces dispositifs empêchent le foin de se disperser et de se gâcher. Cependant, ces slow feeders peuvent être relativement chers en raison de leur conception robuste et ergonomique.

Distributeurs automatiques de concentrés

Les distributeurs automatiques de concentrés sont des appareils conçus pour distribuer de petites portions de grains ou d’aliments concentrés à intervalles réguliers. Cela permet de fournir une alimentation plus régulière sans surcharger le système digestif du cheval.

Ils permettent un contrôle précis de la quantité de nourriture donnée à chaque distribution, réduisant le risque de suralimentation ou de pics d’insuline. Certains chevaux nécessitent une alimentation stricte en raison de leur régime ou de leur activité. Néanmoins, ces dispositifs ne conviennent pas au foin et sont donc complémentaires au slow feeding de fourrage.

Les distributeurs automatiques sont utiles pour les chevaux de sport ou ceux ayant des besoins spécifiques en termes de régulation de leur alimentation concentrée. Ils conviennent aussi aux propriétaires ayant des horaires irréguliers, qui ne peuvent pas toujours nourrir leur cheval à heures fixes.

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slow feeder cheval

Comment mettre en place le slow feeding?

Mettre en place le slow feeding pour votre cheval peut sembler simple, mais pour que cela soit vraiment efficace et bénéfique, il est important de suivre quelques étapes clés. Chaque cheval est différent, et il est essentiel de bien adapter la méthode à ses besoins individuels, à son comportement alimentaire et à son environnement.

1. Étapes clés à suivre

Voici les étapes de base que vous pouvez suivre pour introduire le slow feeding progressivement et efficacement pour assurer la santé et le bien-être de votre cheval:

  1. Évaluer les besoins individuels du cheval
  2. Adapter la quantité et la fréquence des repas
  3. Introduction progressive du slow feeder

Avant d’installer un slow feeder, il est important d’évaluer le comportement alimentaire de votre cheval. Un cheval qui mange très vite, un cheval en surpoids ou encore un cheval qui s’ennuie facilement bénéficiera particulièrement du slow feeding. En revanche, un cheval qui a déjà un rythme alimentaire lent ou qui est très actif pourrait nécessiter une adaptation plus douce.

Lorsque vous mettez en place un slow feeder, il est essentiel de surveiller la quantité de nourriture consommée par le cheval. Assurez-vous qu’il a toujours assez de foin à disposition et que ses besoins nutritionnels sont satisfaits. Si votre cheval a des besoins spécifiques en matière de concentrés, ceux-ci peuvent être administrés en complément.

Pour éviter toute frustration, commencez par utiliser un slow feeder avec des mailles plus larges, puis réduisez progressivement la taille des ouvertures à mesure que le cheval s’habitue à ce nouveau mode d’alimentation. Observez attentivement son comportement pour vous assurer qu’il ne montre pas de signes de stress.

2. Risques potentiels du slow feeding

Bien que le slow feeding présente de nombreux avantages pour la santé et le bien-être des chevaux, il existe quelques risques potentiels à prendre en compte. La bonne nouvelle est que la plupart de ces risques peuvent être évités en choisissant le bon équipement et en surveillant attentivement le comportement de votre cheval.

Les principaux risques associés au slow feeding sont les suivants:

  • Blessures à la bouche, dents ou gencives – Certains slow feeders, notamment en métal, peuvent provoquer des blessures si le cheval frotte ses dents ou ses lèvres contre des bords tranchants. Choisissez toujours des slow feeders aux finitions arrondies et vérifiez régulièrement leur état.
  • Frustration et stress chez le cheval – Un slow feeder trop restrictif peut provoquer de la frustration. Il est donc essentiel d’adapter la taille des mailles aux habitudes alimentaires de votre cheval. Si votre cheval montre des signes de stress, envisagez d’augmenter la taille des ouvertures.
  • Problèmes de posture ou de tension musculaire – Veillez à installer le slow feeder à une hauteur qui permet au cheval de manger en position naturelle, tête baissée. Une mauvaise posture peut entraîner des tensions musculaires et des douleurs.
  • Usure excessive des dents – Avec certains slow feeders, notamment ceux en métal, il existe un risque d’usure prématurée des dents. Optez pour des matériaux moins abrasifs et consultez régulièrement un dentiste équin pour surveiller l’état dentaire de votre cheval.
  • Éviter les accidents (enchevêtrement, pieds coincés, etc.) – Certains slow feeders, notamment les filets à foin suspendus ou posés au sol, peuvent présenter un risque si le cheval y coince un pied, un fer ou une attache de licol. Cela peut entraîner des blessures, voire des accidents graves.

Pour résumer, le slow feeding est une méthode simple mais efficace pour améliorer la santé et le bien-être de vos chevaux. En respectant leur comportement alimentaire naturel, vous contribuez à prévenir de nombreux problèmes de santé tout en les occupant de manière saine. En choisissant un slow feeder adapté et en l’utilisant correctement, vous offrez à votre cheval une alimentation plus saine, plus naturelle, et plus apaisante.