Le saut d’obstacles est une épreuve fascinante qui met en lumière la beauté de la relation entre le cavalier et son cheval. Dans cet univers, chaque obstacle sur le parcours représente un défi unique, conçu pour tester les limites de leur agilité, de leur coordination et de leur confiance mutuelle.
L’oxer, avec ses deux plans parallèles, défie les chevaux non seulement de maîtriser la hauteur, mais aussi la largeur. Cette double exigence amplifie la complexité de l’obstacle, rendant son franchissement un moment clé dans n’importe quel parcours. Que vous soyez un cavalier débutant, intermédiaire ou avancé, maîtriser l’art de sauter un oxer est une étape cruciale dans votre développement équestre.
Cet article se propose de décomposer les étapes essentielles pour aborder efficacement un oxer, depuis la préparation jusqu’à l’exécution, en offrant des stratégies d’entraînement spécifiques.
Qu’est-ce qu’un oxer en équitation?
Les parcours de saut d’obstacles en équitation sont constitués de deux types d’obstacles principaux: les verticaux et les oxers.
A l’inverse du vertical (aussi appelé droit) qui est construit selon un seul plan vertical, l’oxer se compose de deux plans parallèles espacés pour créer un obstacle large. Cette configuration unique en fait un défi double: non seulement le cheval doit sauter assez haut pour franchir la hauteur des barres, mais il doit également couvrir la largeur entre elles.
Les concepteurs de parcours utilisent les oxers pour introduire de la variété et tester différents aspects de la compétence équestre. En raison de leur complexité, les oxers sont souvent placés à des points stratégiques du parcours pour évaluer l’impulsion, la précision, et la capacité d’adaptation du cheval et du cavalier. Un oxer bien franchi est le signe d’une excellente préparation et d’une exécution technique impeccable.
Aborder un oxer demande plus qu’une simple impulsion – cela nécessite une évaluation précise de la distance, une approche soignée, et une coordination parfaite entre le cavalier et son cheval. La réussite de cet obstacle est souvent considérée comme un moment clé du parcours, mettant en évidence la qualité de la préparation et la complicité entre les partenaires équestres.
1. Les différents types d’oxers
Il existe différents type d’oxers qui présentent des défis uniques et sont utilisés pour entraîner et tester les compétences des chevaux et de leurs cavaliers dans les compétitions de saut d’obstacles.
- Oxer carré – Les deux plans sont à la même hauteur, formant un obstacle symétrique qui teste la capacité du cheval à sauter à la fois en hauteur et en largeur.
- Oxer montant – La barre de derrière est plus haute que la barre de devant, créant un effet d’escalier qui peut être franchi légèrement plus en avant.
- Oxer polonais – Caractérisé par des barres placées en oblique pour former un « X » vu de face, ajoutant un élément visuel qui peut déstabiliser le cheval et oblige le cavalier à sauter au milieu.
- Oxer étroit – Comme son nom l’indique, cet oxer a une largeur réduite, mettant l’accent sur la précision du saut.
2. La largeur de l’oxer
La largeur d’un oxer peut varier considérablement en fonction du niveau de la compétition et de la catégorie des cavaliers et des chevaux. En général, pour des compétitions de saut d’obstacles, la largeur des oxers est ajustée pour offrir un défi approprié en fonction du niveau de difficulté souhaité.
De manière générale, la largeur des oxers dans un parcours est égale ou légèrement supérieure à la hauteur du parcours.
Pour les concours de niveau club ou amateur, la largeur des oxers peut être relativement modeste, allant de 50 centimètres à 1,2 mètre. À mesure que le niveau de compétition augmente, la largeur des oxers peut s’étendre pour tester davantage les compétences des cavaliers et des chevaux, atteignant parfois 2 mètres pour les compétitions internationales de haut niveau, comme les épreuves de Grand Prix 5* ou les Jeux Olympiques.
Il est important de noter que les réglementations spécifiques concernant la taille et la largeur des obstacles, y compris les oxers, peuvent varier selon les organisations équestres et les règles des différentes compétitions. Les concepteurs de parcours ont la responsabilité de créer des parcours qui sont à la fois justes et exigeants, en tenant compte de la sécurité et du bien-être des chevaux et des cavaliers.
Comment sauter un oxer avec son cheval?
Franchir un oxer avec succès requiert une combinaison de technique, de timing et de communication entre le cavalier et son cheval. Voici comment optimiser ces éléments pour une exécution fluide et efficace.
1. Abord de l’oxer
En saut d’obstacles, l’approche d’un oxer, comme d’un vertical, est critique – elle pose les fondations d’un saut réussi. Un rythme régulier et contrôlé est essentiel, permettant au cheval de rassembler l’énergie nécessaire pour le saut. Gardez un œil sur l’obstacle tout en restant concentré sur votre cheval, en ajustant le rythme au besoin pour arriver à l’oxer avec la bonne impulsion.
La distance d’approche joue également un rôle clé. Une distance trop courte ou trop longue peut déséquilibrer le cheval et rendre le saut plus difficile. L’expérience et la pratique aideront à développer un sens intuitif de la distance idéale, permettant une transition harmonieuse vers l’obstacle.
Cependant, beaucoup de cavaliers débutants et amateurs se focalisent sur la distance pour aborder un obstacle, en particulier un oxer. Alors que ce n’est pas le plus important. Le principal pour obtenir un saut de qualité, est d’avoir un bon un galop, un cheval droit, équilibré et relâché, et de conserver une bonne position. Même si la distance n’est pas parfaite, si tous ces critères sont rassemblés, alors le cheval et le cavalier ont toutes les chances de sauter sans faute l’obstacle.
En parcours de saut d’obstacles, les oxers comme les verticaux doivent s’aborder généralement de la même manière. C’est-à-dire avec un cheval dans le mouvement en avant, droit, en équilibre et calme. En parcours, on va privilégier la fluidité et la facilité pour le cheval et le cavalier.
A l’entraînement, toutefois, en fonction du travail recherché, ces deux profils d’obstacles peuvent être travaillés légèrement différemment. En effet, un vertical, demandant principalement un saut en hauteur pour le cheval, peut être sauté avec plus de contrôle qu’un oxer, qui demande lui un minimum d’impulsion de la part du cheval pour sauter également la largeur de l’obstacle.
2. Préparation
La réussite dans le franchissement d’un oxer commence bien avant de s’élancer sur le parcours. Une préparation adéquate, tant physique que mentale, pour le cavalier et son cheval, est cruciale.
L’approche d’un oxer commence bien avant l’obstacle lui-même. Une bonne compréhension de la distance et du rythme nécessaires pour un saut optimal est essentielle. Entraînez-vous à varier le rythme et à ajuster la distance d’approche lors de vos séances d’entraînement pour trouver ce qui fonctionne le mieux pour vous et votre cheval. L’objectif est de parvenir à une approche fluide, avec le cheval attentif et réactif à vos aides, permettant ainsi un saut puissant et contrôlé.
L’anticipation et la préparation mentale jouent également un rôle crucial. Visualisez le parcours en détail, en imaginant une exécution parfaite. Cette pratique aide à renforcer la confiance et réduit l’anxiété, permettant une meilleure concentration et une plus grande fluidité dans l’exécution.
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3. Exercices pour améliorer le franchissement des oxers
Voici deux exercices extraits du guide d’Entre Cavaliers 55 Exercices à l’Obstacles, qui vont apprendre au cheval à améliorer son franchissement des oxers, et au cavalier à améliorer sa technique à l’obstacle.
Ligne d’oxers à une foulée
Je conseille de commencer cet exercice sur des petites hauteurs et avec une distance de 3 mètres entre chaque barre (6 mètres entre deux oxers et une barre au sol au milieu). La distance étant serrée, il est primordial d’aborder la ligne dans le calme, dans un galop de travail contrôlé.
Les barres au sol vont aider le cheval à se caler de lui-même et à garder un galop constant. Il doit fournir un effort pour couvrir la largeur des oxers et se rééquilibrer dès la réception. Le cavalier doit garder un contact léger et accompagner le mouvement du cheval au-dessus des sauts, tout en gardant le contrôle de la rectitude et de la vitesse.
Si tout se passe bien, montez progressivement les oxers, tout en veillant à ce que le saut précédent soit toujours à la même hauteur ou plus bas que le saut suivant. N’hésitez pas à allonger légèrement les distances si cela devient difficile pour le cheval.
Barre au sol – Obstacle – Barre au sol
Ce simple exercice est extrêmement pratique pour travailler le contrôle du cheval avant et après un obstacle, que ce soit un vertical ou un oxer.
Certains chevaux ont tendance à modifier leur amplitude à l’obstacle. Parfois avant le saut, et parfois après le saut. Dans cet exercice, les barres au sol placées avant et après l’obstacle permettent de définir un nombre bien précis de foulées à faire, et donc d’apprendre à contrôler l’amplitude du cheval.
Commencez par franchir la ligne dans un galop de travail moyen en respectant le nombre normal de foulées (par exemple 5 foulées pour 17 mètres). Puis, franchissez la ligne dans un galop rassemblé (6 et 6 foulées). Ou alors galop moyen et galop rassemblé (5 et 6 foulées) pour vérifier le contrôle du cheval.
L’objectif est de réaliser un saut de qualité, tout en ayant le meilleur contrôle possible à l’abord comme à la réception.
Maîtriser le franchissement d’un oxer en saut d’obstacles est une étape significative dans le développement de tout cavalier et de son cheval. Cet obstacle, par sa nature exigeante, représente un défi à la fois physique et mental, mettant à l’épreuve la communication, la confiance, et la compétence technique de l’équipe équestre, toutefois, il ne doit pas être différent d’un autre.
En abordant cet obstacle avec une préparation adéquate, une technique solide, et une attitude positive, cavaliers et chevaux peuvent non seulement améliorer leurs performances en compétition mais aussi renforcer leur relation.
La clé du succès réside dans l’approche méthodique et la persévérance. En règle générale, que vous sautiez un oxer, un vertical, une combinaison ou tout autre type d’obstacle, la préparation et le franchissement doivent être pratiquement les mêmes. Chaque séance d’entraînement, chaque erreur, et chaque réussite sont des occasions d’apprendre et de progresser.
N’oubliez pas l’importance de la patience et de la positivité. Les progrès peuvent parfois sembler lents, et chaque cheval (tout comme chaque cavalier) possède son propre rythme d’apprentissage. Célébrez les petites victoires et apprenez de chaque expérience, qu’elle soit positive ou négative.