Les déplacements latéraux les plus couramment présentés en dressage complètent parfaitement une discipline déjà incroyablement belle.
Ces exercices permettent non seulement de développer la force et la souplesse pendant l’entraînement, mais lorsqu’ils sont exécutés correctement dans une reprise, ils sont capables de mettre en valeur la complexité et la grâce d’un cheval dont le corps est non seulement équilibré, mais aussi en parfaite harmonie avec son cavalier.
Les déplacements latéraux ne sont pas seulement impressionnants, ils présentent également de nombreux avantages pour le cheval. Dans cet article, après avoir présenté les principaux déplacements latéraux en équitation, nous expliquerons une façon simple de les introduire dans l’apprentissage du cheval.
Comprendre les déplacements latéraux
Les déplacements latéraux sont le terme utilisé pour désigner les exercices dans lesquels le cheval se déplace non seulement vers l’avant, mais aussi plus ou moins latéralement. Ils sont introduits après que le cheval a appris à se plier et à tourner en ligne droite sur une piste unique et doivent être considérés comme des variations sur le thème général des allures de base, et non comme des exercices distincts et sans rapport.
Les déplacements latéraux sont développés au pas, au trot ou au galop en déplaçant les épaules ou les hanches du cheval d’un côté de la piste qu’il suit, tout en courbant sa colonne vertébrale et en engageant le postérieur sous la masse corporelle qui doit traverser en raison de l’angle oblique du corps du cheval par rapport à la piste parcourue.
Cela nous amène à la hiérarchie générale des priorités qui doivent être respectées dans la pratique du travail latéral. En effet, un pas, un trot ou un galop droit et de qualité doit être établi avant de commencer le travail latéral.
Les déplacements latéraux ne peuvent être ajoutés à cette base de dressage que lorsque le cheval se déplace dans une allure de bonne qualité et le long de figures de manège précises.
La qualité des allures (régularité du rythme, tempo et longueur des foulées, légèreté, régularité et stabilité du contact des rênes, équilibre, alignement des hanches et des épaules du cheval, incurvation, souplesse, impulsion et collection) ainsi que la précision du tracé des figures ne doivent jamais être sacrifiées lors de l’exécution des déplacements latéraux avec son cheval.
Sinon, l’exercice perd toute sa valeur gymnique et devient préjudiciable non seulement au développement du cheval, mais aussi à sa santé, car un cheval déséquilibré et tordu est raide et tendu, ce qui rend les allures saccadées et augmente considérablement l’usure des articulations du cheval.
1. Les bénéfices des déplacements latéraux pour le cheval
Les déplacements latéraux bien exécutés sont élégants, gracieux et beaux à regarder, c’est pourquoi ils sont inclus dans les reprises de dressage en compétition. Cependant, ils n’ont pas été inventés comme une fin en soi, mais comme un moyen gymnique de parvenir à une fin.
Ils font partie du thème de la flexion du cheval en mouvement, qui commence par de simples lignes courbes dans le manège, telles que des cercles, des coins, des serpentines et des virages sur une piste unique. Sur ces lignes courbes, la colonne vertébrale du cheval doit se plier de manière à former un segment de l’arc du tracé qui est dessiné.
Les déplacements latéraux sont introduits dès que le cheval a maîtrisé la flexion de sa colonne vertébrale le long des lignes courbes d’une piste unique, ce qui constitue le niveau de difficulté suivant dans la flexion en mouvement. Les déplacements latéraux ont toujours joué un rôle clé dans l’entraînement du cheval de dressage, car ils aident le cavalier à développer les allures naturelles du cheval en isolant un membre postérieur spécifique et en l’engageant, en l’assouplissant et en le pliant sous la masse corporelle combinée du cheval et du cavalier, ce qui améliorera à son tour la souplesse du dos, de l’encolure et de la colonne vertébrale.
Les déplacements latéraux peuvent être utilisés pour améliorer le cheval de plusieurs façons:
- Ils améliorent l’agilité et la maniabilité.
- Ils améliorent l’attention et la réactivité du cheval aux aides.
- Ils améliorent la souplesse, l’équilibre et la rectitude.
- Ils permettent au cavalier d’engager et de plier chaque membre arrière individuellement.
- Ils délient les hanches du cheval grâce au croisement et à l’engagement du postérieur intérieur ou extérieur.
- Ils libèrent les muscles abdominaux du cheval en raison de la flexion latérale de la colonne vertébrale.
- Ils renforcent les muscles intérieurs et extérieurs des postérieurs et des antérieurs.
- Ils augmentent la liberté des épaules du cheval en raison de l’engagement et de la flexion accrus de l’arrière-main.
2. Les différents déplacements latéraux
Il existe plusieurs types de déplacements latéraux, chacun avec ses propres caractéristiques.
L’épaule en dedans
L’épaule en dedans, dans lequel les épaules sont déplacées sur la deuxième piste, vers l’intérieur du manège. Le cheval se penche vers l’intérieur, à l’opposé du sens de la marche. Les membres intérieurs doivent se croiser devant les membres extérieurs.
L’épaule en dehors (revers)
C’est ce qu’on appelle le mouvement inverse de l’épaule en dedans. Les hanches du cheval sont sur la deuxième piste, tandis que ses épaules sont plus proches du mur. Il se penche toujours dans la direction opposée à celle du déplacement, mais, en raison de l’alignement de son corps, il se penche maintenant vers l’extérieur du manège.
La hanche en dedans
Pour réaliser la hanche en dedans, les épaules sont sur la première piste, près du mur, tandis que les hanches sont déplacées sur la deuxième piste, vers le centre. Le cheval se penche vers l’intérieur du manège, dans le sens de la marche, de sorte que ce sont les membres extérieurs qui doivent se croiser devant les membres intérieurs.
La hanche en dehors (travers)
Le mouvement inverse de la hanche en dedans. Les hanches sont plus proches du mur, les épaules sont sur la piste intérieure, tandis que le cheval se penche vers l’extérieur du manège. Ses membres extérieurs se croisent devant les membres intérieurs.
La cession à la jambe
Dans la cession à la jambe, le cheval se déplace en diagonale tout en gardant son corps relativement droit. Les membres se croisent latéralement avec les épaules en avant.
Le cheval regarde légèrement à l’opposé de la direction du déplacement, sa tête est fléchie dans le sens opposé à la direction du mouvement et son corps est droit. C’est généralement le premier mouvement latéral enseigné à un cheval, car il lui apprend et renforce le concept de s’éloigner de la pression de la jambe du cavalier.
L’appuyer
En dressage, l’appuyer est un déplacement latéral dans lequel le cheval se déplace à la fois vers l’avant et sur le côté. Le cheval est plié dans le sens de la marche, il doit regarder où il va et se plie autour de la jambe intérieure du cavalier.
Dans cette position, le cheval se déplace à la fois latéralement et vers l’avant sur une ligne diagonale avec les épaules légèrement en avant, tout en restant parallèle au côté du mur.
Comment apprendre les déplacements latéraux à son cheval?
Les déplacements latéraux peuvent sembler un peu intimidants si vous ne les connaissez pas encore, mais si vous les décomposez en petites étapes faciles à gérer, ils sont à la portée de tous.
Que vous appreniez le travail latéral vous-même ou que vous y initiiez votre cheval, il est conseillé d’introduire d’abord la cession de jambe, suivie de l’entrée d’épaule, puis de la hanche en dedans et enfin de l’appuyer.
1. Faire comprendre au cheval ce que vous attendez de lui
Lorsque vous présentez le travail latéral à votre cheval pour la première fois, vous devez lui donner une petite idée de ce que vous voulez. Il est facile pour les chevaux de faire des mouvements sans vraiment comprendre ce qu’ils font. Cependant, si c’est le cas et qu’ils n’ont pas appris les bases de chaque mouvement ou déplacement latéral, lorsque l’exercice deviendra plus difficile, des lacunes commenceront à apparaître.
En gros, lorsque vous introduisez un nouveau mouvement, comme un déplacement latéral, rendez-le facile – ne vous préoccupez pas du positionnement technique, de l’angle que vous avez ou de la distance que vous parcourez. La première fois, vous allez uniquement introduire l’exercice au cheval, sans attendre de lui qu’il le réalise parfaitement.
Concentrez-vous simplement sur le fait de demander très subtilement à votre cheval de s’éloigner de votre jambe tout en vous assurant de maintenir l’équilibre et le rythme, et montrez-lui comment déplacer et faire travailler son corps. Une fois qu’il a compris ce que vous lui demandez, vous pouvez commencer à améliorer l’exercice pour que ce soit plus techniquement correct.
2. Apprendre la cession à la jambe
La cession à la jambe est généralement le déplacement latéral introduit en premier, car elle habitue votre cheval à se plier autour de votre jambe intérieure.
Vous pouvez introduire la cession à la jambe tôt, lorsque les chevaux sont encore jeunes, car elle leur donne une première indication sur la manière de se plier autour de la jambe et de se déplacer sur la rêne extérieure. C’est important, car votre cheval devra le savoir avant que vous ne puissiez passer aux autres déplacements latéraux. Ce mouvement contribue également à la souplesse du cheval et convient donc aux chevaux à tous les stades de l’entraînement.
Pour demander une cession à la jambe, commencez par faire un doublé sur la ligne du milieu au trot. Après quelques pas en ligne droite, déplacez les épaules de votre cheval légèrement vers l’extérieur, puis demandez-lui de se déplacer sur le côté, en le faisant doucement avancer et traverser à partir de votre jambe intérieure.
Au début, l’angle de la cession à la jambe doit être faible. Vous voulez qu’il apprenne à se déplacer de manière équilibrée. Rappelez-vous cependant qu’il est important que votre cheval continue d’avancer tout au long de la cession de jambe – n’arrêtez pas d’avancer pour aller sur le côté.
3. Apprendre l’épaule en dedans
Dans ce déplacement latéral, les épaules et les antérieurs de votre cheval se déplacent sur la piste intérieure, tandis que l’arrière-main reste sur la piste extérieure. Tout son corps doit être plié autour de votre jambe intérieure, de la tête à la queue, et vous devez être en mesure de voir son œil intérieur.
L’épaule en dedans est probablement l’un des exercices latéraux les plus utilisés à l’entraînement. Il encourage le postérieur intérieur à passer sous le cheval, ce qui augmente l’engagement du postérieur et soulève l’avant-main.
Pour faire une épaule en dedans, commencez par trotter en ligne droite sur la piste. Demandez au cheval de déplacer ses épaules vers l’intérieur et assurez-vous que vos aides sont vraiment claires. Au début, ne rentrez que légèrement les épaules de votre cheval jusqu’à ce qu’il comprenne ce que vous voulez. Il suffit de lui proposer la bonne position. Vous pouvez demander plus d’angle une fois qu’il sait ce que vous voulez.
4. Apprendre la hanche en dedans
Dans la hanche en dedans, l’avant-main de votre cheval doit se déplacer en ligne droite le long de la piste extérieure, la tête tournée vers l’avant dans la direction où il va, mais avec les hanches à l’intérieur de la piste.
Une fois que votre cheval a maîtrisé la cession à la jambe et l’épaule en dedans, il est prêt à essayer la hanche en dedans. Ce déplacement latéral est très utile pour apprendre à votre cheval à se plier autour de votre jambe et c’est excellent pour créer de la souplesse. De plus, si vous voulez essayer l’appuyer, ce mouvement est une étape essentielle.
Pour commencer, trottez en ligne droite sur le long côté et faites simplement glisser votre jambe extérieure vers l’arrière. Vous cherchez à sentir votre cheval s’adoucir et accepter vos aides dans un premier temps.
Lorsque vous demandez une hanche en dedans pour la première fois, il est courant que le cheval se crispe lorsqu’il sent les aides reculer sur ses flancs. Laissez-lui le temps de s’habituer et de se détendre avant de lui demander de bouger davantage ses hanches.
5. Rester simple
L’introduction aux déplacements latéraux n’est pas toujours facile, mais si vous essayez de le garder simple dans votre esprit et de le diviser en morceaux gérables, c’est faisable. Ne vous compliquez pas la tâche en essayant d’obtenir le produit fini dès le départ. Vous devez commencer d’une manière qui permette à votre cheval de comprendre les bases de ce que vous attendez de lui, puis vous pourrez l’ajuster et l’affiner.
Cela peut prendre des années avant qu’un couple cavalier-cheval ne maîtrise parfaitement certains mouvements avancés. Rappelez-vous les trois règles principales lors du dressage du cheval:
- Demandez souvent.
- Contentez-vous de peu.
- Récompensez beaucoup.